Cours d'Enigmatique du Sorcier, pour les universitaires

Détaille les lignes qui composent le visage du jeune homme avec intérêt. Chaque mot prononcé obtient une attention différente. 'Pouvoir', 'puissance' et 'grandeur' étant des basiques, inutile de s'y attarder pour l'instant. C'est au mot 'peur' que sa curiosité se fait piquer. S'apprête à parler dès lors que le garçon aura terminé mais se laisse surprendre par son dernier choix. Amusé, conserve une attitude détachée. Avec une pointe d'ironie :

Ne me dîtes pas que c'est la taille qui importe.

Esquisse un sourire teinté de perversion avant de reprendre avec un sérieux qui fait oublier cet égarement.

Vous avez choisi le mot "peur". Que signifie t-il pour vous ?

Esquisse une sorte de sourire avant de se faire plus sérieux et de lui répondre.

Elle prend différent aspect en ce qui concerne le mot sorcier.
La peur de se montrer tel que nous sommes. Des êtres supérieurs dotés de pouvoir bien plus élaborés et bien plus puissants que les artéfacts moldus.
La peur que nous devrions représenter au lieu de nous cacher derrière ce qui nous différencie des autres.

Captivé par son regard, lui demande, intime comme s'ils se trouvaient seul à seul :

As-tu peur de te montrer tel que tu es ?

Un lien invisible et indicible s'était formé au travers de ce contact visuel, qu'il rompt soudain pour s'adresser à l'ensemble des élèves. Hausse la voix de telle façon qu'elle rugit contre les murs :

Avez-vous tous peur de vous montrer tels que vous êtes ?

Pose un regard frappant de dureté sur chacun d'entre eux.

La peur, et la résignation, sont ce qui vous empêche d'avancer.

Élance un bras dans les airs, fort de présence et de puissance, et part dans un discours enflammé. Sévère, en colère, accentue l'impact de ses mots par une gestuelle précise :

Vous, "discrète", n'êtes même pas capable de prendre un temps soit peu de recul sur ce que vous appelez les 'principes fondateurs de notre nation' pour en plaisanter ou les questionner. Qu'êtes-vous donc, un pantin aveugle au service des instances supérieures ? Est-ce là l'élite de notre pays ?

Avance, dangereux.

La peur dit-il en faisant peser le mot, est une faiblesse ! Savez-vous pourquoi le monde sorcier ne s'est pas encore déclaré au monde moldu ? Connaissez-vous l'Histoire de notre naissance ?
Ce n'est en aucun cas par peur, "blondinet". Mais parce que des hommes tels que Merlin ou votre ancien directeur Dumbledore ont déclarés qu'il était inutile de faire acte de suprématie envers les moldus. Il s'agit d'une décision politique bien plus complexe qu'elle n'apparait ici.
Vous, qui représentez l'avenir de notre monde, êtes-vous suffisamment intelligents pour vous remettre en question et apprendre à voir sans les œillères qui font de vous de simples moutons ? Prouvez-moi que j'ai tort et je vous laisserai conduire ce cours à votre guise !

Défiant, se redresse, fier et imposant.

Jamais elle n'avait été attaquée de la sorte, elle ne pouvait en supporter d'avantage, élève la voix sans même s'en rendre compte, les joues rosies par le courroux:
Très bien! Je répondrai donc à votre question professeur! Appuie sur ce dernier mot avec force. Le doute est bien le sel de l'esprit mais certains principes sont irréfutables quoi que l'on en dise et les Nations ne se bâtissent pas sur des contestations mais bel et bien sur des bases solides, des décisions, des principes immuables! Irréfutables!
Il est bien facile que de venir critiquer ces principes fondateurs sans en proposer d'autres, qui soient meilleurs, et je dirais même que cette démarche incomplète n'est qu'un élan contestataire totalement immature et gratuit! Perd le contrôle et déverse le contenu de ses convictions profondes: Comportement digne d'un adolescent capricieux et trop gâté qui testerait les limites de son père afin de se donner l'impression de maitriser une quelconque forme de pouvoir!
Un sourire mauvais sur les lèvres, le toise, haineuse:
Mais je comprends parfaitement qu'il est nécessaire pour certains de s'agiter générant par le fait du bruit et du mouvement afin de se donner l'impression d'exister! Nombreuses sont les brebis égarées!
Mais la Nation est présente également pour ce genre de personnes car par la noble réaffirmation de sa force elle finira par sauver ces âmes perdues les ramenant dans la lumière, notre mère Nation continue de briller haut dans le ciel comme l'étoile du berger, elle est notre guide! Continuant de déverser sa bienveillante lumière au travers du brouillard le plus épais, nous empechant de nous perdre!
Se calme un peu:
Chaque attaque la rend plus forte, et elle ne craint nullement la bassesse et la félonie. Nous nous amusons donc des vulgaires jets de pierre des traitres car ce n'est pas avec des graviers qu'ils abattront les piliers de notre société!
Sourit à nouveau:
Pauvres fous.
Reprend un ton plus calme bien qu'extrêmement ferme et déterminé.
Je ne douterai jamais de mes croyances, jamais.

L'observe se rebeller avec un grand calme et une satisfaction cachée. Rien n'était plus révélateur que ce à quoi ils assistaient tous en cet instant.
Paisible, s'adresse à elle d'une voix très posée avant toute autre intervention :

Qui vous parle de dénigrer vos principes ou de faire la révolution ?
Avant d'apprendre à voir il va vous falloir apprendre à écouter, "fanatique".

S'appuie contre son bureau et poursuit du même ton :

Votre foi est une force que je ne vous envie pas. Parce qu'elle est illusoire. Comment pouvez-vous prôner de telles convictions sans les avoir questionnées auparavant ?
Je me répète : vous n'êtes qu'un mouton accablé par des œillères.
Questionner, argumenter, débattre, c'est ça qui permet de renforcer sa foi en prouvant par une réflexion intelligente et construite que l'on a raison.
Ce sont des gens comme vous qui, parmi les moldus, brûlaient les sorciers en les traitant d'hérétiques. Tout simplement parce qu'ils refusaient de voir plus loin, parce qu'ils avaient peur de voir au-delà.
La vraie foi, "fanatique", est d'être capable de la tester et de l'affronter. A la sortie de ce combat, soit l'on est un croyant parce qu'à chaque épreuve on a su vaincre par la sagesse ; soit l'on est un idiot parce qu'on s'est simplement servi de ses muscles.

Extrêmement froide et calme, parle d'une voix basse et monocorde:
C'est vous qui n'écoutez pas. Et de plus vous faites preuve d'autosuffisance, qui vous dit que je ne débat pas de mes idées?
Seulement il ne faut pas confronter ses idées avec n'importe qui et en n'importe quelles circonstances, là résiderait le fanatisme.
Je n'ai tout simplement pas envie de m'ouvrir à vous car j'estime que vous n'avez rien à apporter à mon mode de pensée, non pas que je choisisse mes interlocuteurs, mais je suis forcée de constater que jusqu'à présent vous n'avez avancé aucun argument si ce n'est le fait d'appuyer l'idée qu'il faille contester pour le plaisir ou le principe de contester.
Et en ce qui concerne ma foi, sachez qu'elle est mise à l'épreuve tous les jours, quoi que vous pensiez.
Vous n'êtes pas le seul à jauger les autres dans cette salle professeur.
Toujours sur le même ton, le regard dur et fixe, dans une attitude militaire:
Etre sur de soi est une qualité. Jusqu'où poussez vous vos doutes?
Cette fois-ci se fait provocante tout en conservant son flegme:
Jusqu'à questionner l'intérêt de votre propre existence? Une lueur amusée dans ses yeux. Ou peut être jusqu'à remettre en question les capacités de dirigeant de notre Seigneur et Maitre?
Marque un temps et reprend le déroulement de son argumentation.
Je réitère mes propos, débattre n'est pas faire preuve de félonie, cela vous ne me l'enlèverez pas.
Cependant je suis prête à entendre un véritable argument si toute fois vous en possédez, bien entendu.
Attend sur le pied de guerre sa réponse.

(j'ai du éditer en voyant que lenore avait posté... pas eu le courage de toucher à tout. Vous me dites si vraiment ça fait HS)

Détaille Lenore avec un interet renouvelé. Etrange comme elle se voyait elle-même quelques années auparavant... Quelle logique! Quelle indefectibilité! Autant de qualités toutes à son honneur d'un côté.
Elle aurait sans aucun doute plaisir à discuter avec elle.
Lui ouvrir les yeux à coup de révélation comme elle aimait à le faire avec ses articles par le passé..? Voila qui aurait un certain interet. Mais peut-être serait-ce tout juste inutile. la demoiselle semblait fort bien endoctrinée, protégée qu'elle avait dut être tout au long de sa vie dans un cocon bien rangé.
Un rayonnement?!

Se permet un rire chargé de sarcasme, même si plutot discret.
Pour sa part, elle ne voyait que corruption et lente dégradation du système. Il n'y avait qu'à ouvrir les yeux pour voir que cet ordre dont elle parlait, cet idéal, n'existait pas.
A la suite de la diatribe de son professeur, ajoute, la voix chargée d'une douceur et d'un apaisement contrastants sciemment avec les propos de Barker, et le regard pointé droit devant elle.

C'est une idéologie que tu nous as décrite. Malheureusement, la réalité est toute autre. Il y a toujours des hommes pour se complaire dans sa perversion, sa corruption. Mais il n'est pas trop tard pour être un acteur de l'avancement vers cette utopie. Encore ne faut-il pas se laisser éblouir par cette lumière qui n'est qu'un leurre... Croire que l'avènement du seigneur des ténèbres aura suffit en lui même à abolir toutes les injustices est un peu hâtif... Les choses ne sont jamais aussi simples de toute façon, et le maître est bien obligé de déléguer. C'est un Etat qu'il a à diriger! Et nous arrivons pour le seconder. A quoi bon chercher à nous former s'il n'y avait rien à faire?! Répéter ce qui est, voila qui est donné à chacun...

Voila qu'elle s'essayait à la démagogie... C'était plutôt amusant comme exercice. Se tourne finalement vers la personne à qui elle s'adressait réellement, à savoir lenore.

Rejeter la critique ou la jeter à tout vent ne sont pas plus utiles l'un que l'autre quand il s'agit de croire et de montrer que l'on croit. N'est-ce pas à nous tous de construire et d'affirmer ces principes fondateurs dans ces conditions?

hausse un sourcil interrogatif alors que son ton est resté tout du long des plus diplomate. Pour son final, s'autorise à retrouver un peu de son ton tranchant.

Nous sommes assis aujourd'hui sur les ruines d'un ordre passé. Il est forcé que les bases de l'ordre nouveau en soit affectées.
Mettons nous d'accord sur le fait que rien n'est parfait, et arrêtons donc de perdre notre temps en discussion stérile...

Ecoute sa camarade s'exprimer, avec scepticisme et sans même se retourner vers elle, répond froide:
...que de belles paroles qui manquent cruellement de noms et de fonctions précises.

Lève à présent la tête et toise la jeune fille:
Et je n'aime guère ce terme d' "Utopie"... mais je ne préfère ne pas m'attarder dessus. souffle las. Et au risque de me répéter: ceci n'est pas un débat mais une piètre mascarade, un banal échange de palabres, aussi plates qu'ennuyeuses.
Tu as raison, cela est parfaitement stérile.

Sans la quitter des yeux pour sa part, se contente de disperser au vent quelques noms et fonctions maintenant connus, et d'autres qui le sont moins. Elle n'épargna pas même son père. Tous coupables de félonie envers le maitre.
Des noms de pourris du ministère, trop peu nombreux, mais condamnés pour toutes ces fautes dont elle venait de parler. L'un d'eux en particulier condamné par ses soins. Il fallait dire que durant ses dernières années à Poudlard, elle ne s'était pas contentée d'être une simple élève. Non>. Elle avait pris le partie d'élever la voix à l'aide de toute une série d'article de journaux publiés anonymement. Elle avait bien failli le payer de sa vie une fois son identité révélée... Tant les mots employés pour attirer l'attention avait été choquant pour tout partisan du seigneur des ténèbres. Mais force avait été de constater, pour tout un chacun, de l'utilité finale de sa démarche et du manque d'impact des éléments qui auraient pu être considérés comme dangereux pour les mangemorts.
Une fois les noms de personnes actuellement en place énoncé, marque une pause, et demande, insidieuse.

Tous ces vers sortis du fruit, l'ont été grâce à des partisans dévots qui ont su ne pas se laisser éblouir. Ils contribuent à l'amélioration du nouveau parti en place. Et toi? Qu'as-tu fait?

Se détourne, mettant fin au débat pour sa part. Elle savait ne pas pouvoir convaincre malgré la justesse de ses paroles. Qui ne voulait pas voir trouvait toujours une porte de sortie.

Ce que j'ai fait? Et bien durant ces années de pénombres nous avons continué de croire au retour du Maitre, nous l'avons recherché et nous avons préparé son retour. Agissant dans l'ombre, réunissant les partisans survivants avec toute la discrétion que ces temps difficiles nous imposaient.
Et ce n'est pas un fait négligeable comme tu sembles le prétendre car nous avons prouvé notre fidélité en ne doutant pas de sa future réapparition. Certains n'ont pas eu cette force... je dirais même qu'ils furent nombreux.
Notre Seigneur et Maitre a autant besoin de fidèles serviteurs à la volonté de fer que de légions de spartiates. Et comme je l'ai dit nous somme tous les rouages d'une grande machine, agissant chacun à notre échelle pour le bien de la communauté à des niveaux différents.
Et j'ajouterai également que si je me forme aux métiers de l'administration c'est dans le but de servir comme il se doit ma Nation.
Mais peut-être vas-tu cracher sur ce choix? Je t'en laisse le loisir, cela ne me gêne en rien.
On ne peut établir d'ordre d'importance entre les différents acteurs de la société, nous faisons partie d'un tout, le reste n'est qu'une question d'égo ou plutôt de manque d'humilité.
Je n'ai rien à te prouver.

Fanatique a écrit:

C'est vous qui n'écoutez pas. Et de plus vous faites preuve d'autosuffisance, qui vous dit que je ne débat pas de mes idées?

Le séant appuyé contre son bureau de marbre noir, joint les mains devant lui, la considérant avec sérieux et intérêt.

Fanatique a écrit:

Vous n'êtes pas le seul à jauger les autres dans cette salle professeur.

Esquisse un léger sourire en coin. Il l'espérait bien. Demeure statique, jusqu'à ce qu'elle achève sa réponse. Prêt à lui répondre, laisse cependant la parole à Artémis qui se permet de la prendre, trop satisfait de les mener au dialogue.
Alors qu'elles échangent, croise lentement les bras. Analyse chaque parole avec attention, gardant pour lui ce qu'il en retire. Beaucoup de points soulevés l'interpelaient, aussi bien chez l'une que chez l'autre.
Alors que les deux parties se taisent, laisse planer l'ombre d'un silence tandis que les mots finissent de s'inscrire en lui. Pose le regard sur Lenore.

Pourquoi êtes-vous restée, "fanatique" ?

L'incompréhension dans le regard. Méfiante mais bonne élève:
Dois-je réellement répondre à cette question?

Baisse légèrement la tête tandis qu'un sourire désabusé se fait naissant. Insinue clairement :

Vous aviez une option à choisir, n'est-il pas ?

Relève le regard sur elle.

Baisse la tête, se rend compte qu'elle éprouve de grandes difficultés à le regarder, quelque chose la dérangeant au plus haut point.
J'ai peur de ne pas comprendre. Estimez-vous que je n'ai pas ma place dans ce cours?

Je vous demande pourquoi vous estimez que c'est le cas.

Et bien d'après l'intitulé ce cours semblait intéressant.

Ricane.

Je possède assez d'auto suffisance pour ne pas relever cette remarque effrontée.

L'oeil inquisiteur :

Je vous ai laissé un choix tout à l'heure. Celui de rester ou bien de vous en aller, si ce cours ne semblait pas convenir à vos attentes. Pourquoi êtes-vous restée alors que de toute évidence, vous pensez qu'il est inutile et que je n'ai rien à vous apporter ?

Je n'ai jamais dit cela, ce débat-ci est stérile et je ne peux décemment pas juger du contenu d'un cours sans y avoir assister dans son intégralité.
Tout de même vexée par cette question ne peut réprimer cette réaction puérile:
Cependant, si je puis me permettre, pourquoi me demandez vous cela à moi en particulier? Aurait-il fallut que je conserve le silence sur mes idées afin de pouvoir continuer à assister à ce cours?
Et paf le Malfoy.

La fixe avec intensité tandis qu'il laisse place au silence.
Élève enfin la voix, grave :

Je m'adresse à vous car lors de votre discours, vous nous avez fait part de votre jugement sur la gratuité et le manque de maturité de la démarche dans laquelle j'essaie de vous lancer.
Je vous le demande parce que vous n'êtes apparemment pas prête à remettre en question les fondements de votre croyance.

Provocateur :

Parce que vous prêchez une parole qui est devenue vôtre uniquement pour la raison que c'est celle-là et seulement celle-là qui a nourrit votre enfance.

Conclut, très calme :

Et enfin parce que vous estimez décemment que je n'ai rien à apporter à votre mode de pensée.

Se redresse, défiant. S'empare de nouveau de sa canne afin d'avancer dans sa direction, lentement.

Mes doutes, "fanatique", sont en effet allés jusqu'à remettre en question les capacités de dirigeant de mon Maître. Ils sont même allés bien au-delà.

A présent la détermination, la foi et le dévouement qu'il porte à son maître peuvent se lire sur les traits de son visage aussi bien qu'au coeur de son oeil d'un bleu cristallin. De manière indéniable.

Ces doutes m'ont permis et me permettront encore de pouvoir déterminer avec certitude et en toute connaissance de cause la raison pour laquelle j'ai choisi ma voie. Car je l'ai choisie, Price. On ne me l'a pas imposée.

Chacune des paroles de Mr Barker lui parvenaient comme autant d'assauts violents, fissurant son bouclier protecteur et finissant par l'atteindre directement.
Blessée, sent l'émotion la gagner: qu'avait-elle fait de mal si ce n'est être fidèle au seul mode de vie qu'elle connaissait? Elle avait toujours été droite et travailleuse, exécutant ce qu'on attendait d'elle, se battant pour ses convictions contre l'hérésie, sachant se taire lorsqu'il le fallait.

Et voilà que cet homme, que ces gens, venaient là avec leurs gros sabots et leur airs supérieurs s'attaquer à son Monde, non c'en était trop!
Car au fond ce qu'elle ne supportait pas c'était la position des éléves présents dans ce cours: le silence de ce lâche de Malfoy, un futur traitre, cela va de soi, lui et toute sa famille, et cette... midinette avec son raisonnement au bord de la débilité profonde, qui adapte son discours à celui du professeur dans le seul but d'obtenir une bonne note et surement issue d'une famille de dégénérés, comment pouvait-il en être autrement? qui d'autre enverrait ses filles au front?; de plus est-il nécessaire de rappeler que la place des femmes n'est pas sur le champ de bataille, mais qu'elles sont là pour soutenir les troupes en participant à l'effort de guerre. Se faisant pilier de l'économie, abeilles travailleuses et reproductrices maintenant l'équilibre de la ruche tandis que la classe dirigeante -seule apte à prendre les bonnes décisions- par l'intermédiaire de son bras armé mène la patrie à la victoire sur ses ennemis, qu'ils soient intérieurs comme extérieurs.

Ils avaient tords! Elle ne se laissera pas berner!
Ravale ses larmes et redresse la tête, ce cours était une épreuve, elle venait de le comprendre, une occasion de plus de prouver sa détermination et sa fidélité, peut-être même que cet enseignant avait pour mission de pousser les étudiants dans leurs retranchements les plus profonds afin de trier les traitres, les instables, des fidèles! Elle devait être forte! Il ne pouvait en être autrement!
Relève la tête et dit:
Et que croyez-vous? Que je vais tout remettre en question du jour au lendemain?
Tout cela pour plaire au premier professeur venu?

Inhale d'elle toutes les émanations provoquées par son discours : la naissance d'une faille, l'injustice, la colère, la souffrance, la volonté et le courage. Il venait d'ébranler les fondations de son être. Quelle autre récompense plus satisfaisante pouvait-il attendre à présent ?
Lui sourit avec empathie. D'une voix étrangement douce :

Non. Mais à présent je sais que vous y êtes prête. Pas pour me plaire, mais pour vous-même.

Se détache d'elle afin d'avancer auprès d'Artémis Prewett. Il estimait ne pas avoir d'autres questions à poser à Draco Malfoy à propos de ses choix pour l'instant.
Retrouve alors sa distance et constate d'un fait étonnant. Se saisit du parchemin de la jeune fille et déclare.

"Précieuse" a décidé de se montrer originale dirait-on.

Lit son petit texte à haute voix, en insistant sur les mots soulignés :

'Les pouvoirs avant tout, même s'il est aussi question de vouloir. De choisir parmi des possibilités, nombreuses voir infinies. Parce qu'elles ne vont pas sans obstacles, qu'il faut savoir franchir pour mieux grandir. Parce que de leur diversité vient la grandeur de notre condition. Ou notre petitesse quand la frilosité entrave nos actions.
A un bout, plus grand que la royauté attend le sorcier qui saura s'assumer.'

Rend le parchemin à sa propriétaire.

Pourquoi le choix de ces mots ?

Précise :

Ceux que vous avez souligné.

Sarcastique et insolente face à l'évidence.

Ils remplissaient bien les petits trous dans le texte de base...

Puis parce qu'il est sur que ça ne suffira pas, écarte doucement les mains en les faisant glisser sur le bureau, songeuse.

Etre sorcier est comme un cheminement, parce que c'est ce que nous sommes, notre vie. Nous partons avec quelques bagages, des pouvoirs et du vouloir; nous vivons des aventures en cours de route, mais notre destin n'est pas tracé, possibilités; et comme dans chaque aventure qui se respecte il y a un facteur d'improbabilité qu'il reste à tout moment possible de provoquer pour sortir des sentiers battus, diversité!

Marque une petite pause, vérifiant si son exposé est pour l'instant bien suivit. Encore une fois, elle s'engageait sur une voie d'expression atypique. Mais il lui semblait que son écrit de base était déjà tellement parlant en soit, qu'il lui fallait aller chercher loin pour apporter de nouveaux éléments. L'air blasée parce qu'encore et toujours on lui demande d'expliquer l'évidence, poursuit.

Le mot obstacle est là, parce que malgré la toute puissance apparente de la magie, quelque soit la discipline pratiquée, le doute et la remise en question sont des étapes nécessaires. Qu'il persiste des obstacle est donc une bonne chose, surtout quand on ne désire pas se contenter d'un but minable. La frilosité est donc l'ennemi terrible dont se garder dans toute cette histoire, car elle est source de petitesse qui n'est vraiment pas digne d'un sorcier.

Ce vous aura peut etre des allures de simple description de la vie. C'est normal. Etre sorcier, c'est notre vie. Du moins, ça le devrait. Trop nombreux jusque là était ceux qui se contentaient de cacher qu'ils sont sorciers.

Relève un regard défiant sur son professeur une fois son exposé terminé, l'air de demander si c'en était assez pour lui. En tout cas, voila, elle avait joué son jeu.