Une saison en enfer

Sous ce regard, elle se sentit fondre, incapable de rester forte plus longtemps.
Supplie presque.

Embrasse-moi... Comme tout à l'heure. S'il te plait...

Faire taire les doutes, les laisser loin derrière, sur cette terre qui enchaînait ses rêves...
Panser la plaie laissée par les lacérations de la peur éternelle invitée non désirée.

Il avait tous les pouvoirs, ce baiser.
Sauf d'effacer l'idée que quoi qu'elle fasse, Diony ne parviendrait pas à lui rendre la pareille.
Pourtant, de vivre si fort, jamais elle n'avait cru ça possible. D'aimer si fort non plus. Dans chaque geste, dans chaque baiser elle aurait aimé qu'il le voit, le ressente.
Profite d'une belle occasion pour glisser la main dans la chaleur de ses reins. Y savoure un instant la douceur du contact, avant de murmurer, ivre de son odeur, de son toucher.

Je t'aime, Sirius. Tu es gravé en moi et de même que la pierre, ce genre d'écrit résiste au temps. Résiste à tout.

S'ouvre pour la seconde fois à sa présence, alors qu'il la laisse prendre possession de ce qu'elle désire chez lui tandis que lui ne peut se restreindre.
Touché au plus profond de son être par les mots qu'elle prononce, ne parvient pourtant pas à les ancrer en lui, à les croire malgré leur force. Malgré la sincérité qu'il sent. Bien sur, se dit-il, qu'elle le pensait à présent. Mais le temps, lui, détruisait tout. Il était bien placé pour le savoir.
Les yeux fermés, garde en lui la pureté de l'instant où elle a parlé. S'efforce de ne pas se laisser aller aux pensées sombres qui l'assaillent.

Je sais.

Ouvre les yeux.

Je t'aime aussi.

Oh oui, il l'aimait. Plus, sans doute, qu'il ne devrait.

De tout mon coeur. N'en doute jamais.