Une saison en enfer

La regarde d'un air de dire "c'est pas vrai". S'approche et ouvre un tiroir. En sort une liasse de parchemins vierges.

Tiens, espèrons que je ne me sois pas trompé avec le tiroir des dossiers top secret. Tu peux faire tout ce que tu veux là dessus. Evite juste de gribouiller partout.

Lui passe brièvement une main sur la joue et lui dit à tout à l'heure.

Fait juste un "nianiania" boudeur, parce que bon, elle est pas une gosse hein. faudrait pt'etre voir à pas lui parler comme à un gamin de 4 ans.

Pour la peine, lui lance alors qu'il s'en va.

Si j'ai plus de place sur la feuille, je continue sur la table? Et si je veux faire pipi... Je sais faire que sur le pot!

Puis se marre toute seule, ne trouvant pas ça si drole en fait. Non, c'était meme pas drole du tout.

Lance en refermant la porte :

Tant que tu chies pas sur mon lit...

Et se marre. Lui, il trouvait ça vraiment drôle. Crade, aussi.

Un petit sac en main, entre dans la pièce sans faire trop de bruit mais pas non plus en mode voleur. Sourit lorsqu'il voit Diony éveillée. Enfin, éveillée... elle avait une sale tête mais elle avait les yeux ouverts.
S'approche d'elle et lui demande :

Alors ? Combien de toiles de maître m'as-tu fait ?

Observe la pièce en reniflant :

Pas de pipi ni de caca ?

Arrêtes là, car les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures et demande, sérieux :

Je n'ai pas été trop long ? Tu ne t'es pas ennuyée ?

Blasée, le lui fait savoir en levant un regard atterré sur lui.

Je sais dissimuler mes traces et m'occuper toute seule. Regarde c pantalon compliqué... Boutons! et pas fermeture éclaire! et pourtant, je l'ai mis toute seule.

Pour le reste, c'est tout là dedans

désigne sa caboche.

Fait une petite grimace et se sent obligé de dire.

Je plaisantais.

Va se poser sans délicatesse sur son lit, après avoir déposer son petit sac près de celui qu'il avait déjà préparé. Souffle et se passe la main sur le visage, fatigué.

Tout est arrangé pour demain en tout cas. Tu restes ici cette nuit ?

Se tourne vers lui de son siège, et pas vraiment l'air assurée.

J'aimerais bien, oui.

Pour le coup, elle était étrangement calme.

Lui sourit.

Moi aussi.

Se lève, et va le rejoindre, un sourire toujours pas très assuré aux lèvres.

Tout ce qui devait être réglé l'a été?

Et vient poser une jambe repliée sur le lit pendant qu'elle accroche ses bras autour du coup de Sirius, joue posée sur son épaule.

Tu es tout entier à moi jusqu'à demain matin à l'aube?

Se contente de tourner un peu la tête vers elle en confirmant d'un très bas :

Hmhm. Oui, on peut dire ça comme ça.

Dépose un baiser sur son front.

Redresse la tête, curieuse


et tu le dirais comment, toi?

Comme chaque fois qu'elle regarde sirius de près, tombe en arrêt sur chacun des traits qui le dessine, petites marques de vie. Le plus beau des tableaux à ses yeux.
Qu'il serait dur de le quitter, elle s'en rendait de plus en plus compte. Et pourtant, qu'il serait dur de vivre avec lui.

Je ne le dirais pas.

Lui sourit en plongeant son regard dans le sien et dépose un baise sur ses lèvres avant de se laisser tomber en arrière sur le lit. S'étire, trop heureux de sentir cette fatigue en lui, puis se recule sur le lit pour mieux se positionner. Redressé sur un coude, regarde Diony en lui souriant, comme pour l'appeler à le rejoindre.

Se frappe le front

Oh bah oui, c'est sur que comme ça c'est beaucoup plus facile. J'aurais du y penser.

Se marre un peu tout en se glissant à 4 pattes sur le lit

Soupire de soulagement en venant se caler contre Sirius. A fleur de peau et ayant l'impression de sentir toute la réalité des choses avec une trop grande force.

Combien de temps encore... J'aimerais que ça dur toujours, m'endormir là, et plus besoin de se réveiller.

Se laisse sombrer sur l'oreiller, accueillant Diony contre lui. Tendrement, se met à lui caresser les cheveux tandis qu'il part un peu en rêverie en regardant le plafond.
Lui, il ne savait pas ce qu'il voulait. Il savait simplement qu'il aimait sa présence, là, tout contre lui. Le reste, il n'avait jamais voulu y penser, il s'en était toujours empêché. Répond la chose qui lui passe par la tête, la première :

Ca reviendrait à vivre une éternité dans l'au-delà ensemble. Je préfère l'idée d'être toujours éveillé, si je dois me penser à tes côtés.

Sourit, accueillant la chaleur de ces mots, puis tend un bras au dessus d'elle, regardant sa main faire des arabesques comme si elle ne répondait pas aux ordres de son cerveau.
Comme si elle se forçait à un aveux déchirant, fini par conclure

Je ne me pense pas à tes côtés. Je n'y arrive pas. Pourtant... Je ne rêve que de ça.

C'est comme si la chaise était recouverte de punaises. Et je sais pas comment les enlever.

Malgré la peine que lui apporte ces mots, ne peut s'empêcher d'en ressortir un profond soulagement. Tout ne venait donc peut-être pas de lui. Se perd dans ses pensées un instant, ne sachant trop ce qu'il doit répondre à ceci. Ouvre la bouche pour parler mais met un moment avant de faire sortir les mots :

Moi non plus. Je préfère ne pas y penser.

La voix comme un murmure.

J'y pense tout le temps.

Un bon grattoir pour faire place net.

Mime un grattage de papier peint. Puis s'arrache à sa chaleur pour se lever sur un coude et le regarder, pleine d'espoir.

Dit moi. Tu penses toujours que je suis trop jeune pour toi?

Il se sentit dépérir de chagrin alors qu'il tourna le visage pour la regarder suite à cette question.
Ne peut détacher son regard d'elle alors que la réponse qui se forme dans son esprit doit déjà se lire sur son visage. Avec difficulté, articule à peine un "oui" qui lui brise le coeur. Un oui empli de regrets, de frustration, de souffrance mais par dessus tout, d'amour sincère et profond.

Tu le penserais aussi, si tu était à ma place.

Alors qu’elle le regarde, se remet à pleurer, incapable de surmonter le chagrin causé par sa réponse. Ce qu’elle dégageait était d’une telle force, qu’elle pouvait à peine l’appréhender sans s’y perdre. Heureusement, au milieu, perdurait toujours l’espoir.
Avec peine, elle esquissa un sourire.

Alors ce sera facile. Ne soit pas triste.

Vient déposer un baiser plein de chaleur sur ses lèvres, y goutant un peu de ses larmes.
Chuchote.

J’espérai que ce n’était que ça. Parce que j’ai une solution toute trouvée. Je vais grandir… Il faudra juste être patient avec moi. Qu’on le soit tous les deux.

A la force de son étreinte, répond par la douceur de ses caresses. Sur ses côtes, ses épaules, son cou, ses joues finalement.

Entièrement là pour lui, et se sentant capable de réagir pour une fois, grâce à son amour, fait monter sa main dans la nuque de Sirius, y imprimant toute sa tendresse. Murmure à son oreille.

On y arrivera. Je trouverai la solution. Il ne peut en être autrement.
Un élan de panique soudain emballant son coeur, se serre un peu plus tout contre Sirius, au plus intime comme pour mieux s'y accrocher et arrêter de penser.

Rien ne vaudrait un tel châtiment.

Se reprend grâce à la présence qu'elle lui donne.

Je sais. Je sais qu'on trouvera, qu'il faut se donner du temps.

Il craignait simplement de se laisser aller à s'ouvrir complètement à elle, de peur de la perdre. Elle était si jeune, elle avait la vie devant elle pour se rendre compte qu'il n'était pas celui qu'elle voulait vraiment. Et lui, ne souhaitait que son épanouissement. Or, il était incapable de la pousser sur ce chemin pour l'instant.

L'effleure de ses joues, de son nez, de ses lèvres, en profitant pour semer son visage de baisers apaisants. Elle aurait tellement souhaité pouvoir éteindre ainsi le feu des doutes de Sirius, étouffer les siens d'un même souffle.
Incapable de garder plus longtemps cette interrogation, finit par demander.

Est-ce qu'il y a autre chose...? Sirius, je pleurerais peut-être, mais je dois savoir. De ne pas savoir, ça me rend faible. Et je dois être forte.

Recule un peu son visage pour la regarder droit dans les yeux et lui affirme :

Non. Il n'y a rien d'autre.

C'était faux, mais ses doutes, il ne pouvait pas les lui faire partager. Tout simplement parce qu'il s'agissait d'une certitude qu'il ne pouvait prouver. Mais il savait qu'un jour, elle s'envolerait avec un autre homme, avec un garçon, et pas un vieux grabataire comme lui l'était malgré tout. Elle, elle ne le savait pas encore.