Entretien avec Wilhelmina Malloy

Première parmi la série d'interrogatoires qu'elle compte faire passer aux professeurs de cette école : Wilhelmina Malloy.
Elle aurait pu la garder pour la fin, histoire de se savourer, mais ce n'est pas son genre. Non, bien au contraire. Elle se délecte d'avance de ce que sera cet entretien. Eliminer la femme après le mari, voilà qui n'était pas donné à tout le monde, surtout dans ces circonstances.

Sans s'annoncer, entre dans la pièce, royale. Jette un oeil méprisant sur l'univers qui l'entoure et bien plus encore à celle qui la reçoit.
Petit rire cassant :

Vous voilà bien installée dans votre cocon sécurisé.

Ceci n'annonçait rien de bon.

Bellatrix Lestrange.
La femme qui avait détruit Ripper. Elle n'avait pas changé, seulement vieilli, du peu qu'elle s'en souvienne.
Cette entrevue, elle l'attendait depuis maintenant quelques semaines. Elle savait bien que Bellatrix ne laisserait pas cette occasion lui échapper et elle s'y était préparée. A déjà fait le vide dans son esprit et dans son coeur, alors qu'elle entre.
Se lève, et incline poliment la tête pour l'accueillir, sans sourire.

Miss Black.

Le choix du nom n'était pas un hasard. Elle aussi donnait le ton à l'entrevue : elle n'allait pas se laisser faire et encore moins impressionner. D'un signe de main, montre le siège qui fait face à son bureau.

Je vous en prie.

Sans le moindre signe de politesse, s'installe en face du bureau et lui ordonne, bien décidée à montrer que c'est elle qui mène la danse et pas l'inverse :

C'est moi qui donne les ordres, pas l'inverse. Asseyez-vous.

Considère Malloy avec dédain. Emet un petit rire aigu.

Quelle ironie de vous voir ici, au sein du nouvel Empire, Mrs Ripper.

Mauvaise :

Votre présence fait désordre. Je suis ici pour remédier à cette erreur.

Songe que si Bellatrix pouvait quoi que ce soit à sa présence ici, elle n'aurait pas été engagée en premier lieu.
Placide, rétorque inutilement :

Et je suis ici pour vous prouver que vous avez tort.

Une lueur de folie meurtrière s'éveille dans ces yeux. Tape sur la table du plat de la main, alors qu'elle plonge son regard dans celui de la femme :

Vous êtes une traitresse ! Peu importe ce que vous avez pu dire à Snape, certains hommes sont faibles.
Vous devez sans doute disposer de charmes bien cachés pour avoir réussi à le convaincre mais ces petites astuces ne fonctionneront pas avec moi. Je t'écraserai avec un plaisir encore plus intense que celui que j'ai pris à torturer ton mari !

Sent quelque chose s'éveiller dans les tréfonds de son être mais la fait taire immédiatement. Parler de Ripper serait la ligne d'attaque de Bellatrix, elle le savait pertinemment et elle y était préparée. Sèche :

Je ne suis pas mon mari. Ce qu'il a fait ne me regarde pas, je ne le connaissais même pas à l'époque.

Continue avant que Bellatrix ne lui coupe la parole, calme et déterminée :

Vous me jugez uniquement sur un fait : celui d'avoir partagé ma vie avec Ripper. Mais ai-je jamais agit contre le Seigneur des Ténèbres ou contre ses partisans ? Non, jamais.
J'ai commis une erreur, il est vrai : celle de me laisser avoir par la fascination qu'une adolescente peut éprouver face à un homme à l'intelligence peu commune et au charisme très puissant. J'ai fui avec lui parce qu'il m'a fait miroiter bien plus que ce que j'aurais pu imaginer dans mes rêves les plus fous. Et je l'ai épousé parce que j'ai vu en lui des choses que vous ne pourrez jamais comprendre.

Poursuit encore dans la lignée, coupant la parole à Bellatrix et s'exprimant de ce fait avec un peu plus de ferveur :

Tout ceci est du passé et si je suis ici aujourd'hui, c'est parce que j'estime avoir ma place dans cette société que j'ai jadis eu la bêtise de fuir. Peu importe ce que vous pensez, le Seigneur des Ténèbres est également mon maître à présent.

Explose d'un rire aigu, glacial, et un peu fou :

Quelle belle histoire !

Dans une mimique horrible, joint les mains sur le coeur :

Je suis si touchée !

Change subitement d'expression, assassine alors qu'elle s'apprête à prononcer une diatribe endiablée. Se fait couper par le bruit de la porte du bureau qui s'ouvre derrière elle.

Un peu inquiet, mais surtout fou de rage, entre dans la pièce sans se faire annoncer et après avoir écarté les deux bouledogs qui montaient la garde.
Au final, il n'affichait qu'une colère froide pour toute expression.

Je croyais que nous nous étions mis d'accord, Bellatrix. Je dois assister aux entretiens.
Miss Malloy, si jamais elle a exercé sur vous le moindre acte violent, sachez qu'elle n'y était pas autorisée.

Fixe Bella, mauvais.

J'ose espérer que tu ne serais de toute façon pas allé jusque la...

Se contente de toiser Snape, un petit regard en coin. Il arrivait un peu tôt à son goût mais elle avait eu le temps de dire le principal. Innocente :

Oh Severus, te voilà. J'ai jugé propice le fait de commencer sans toi, puisque tu es en retard.

Se tourne vers Malloy et pose un regard explicite sur elle.

Voyons, pour qui me prends-tu, Snape. Je sais me montrer correcte lorsqu'on le mérite. Reste à savoir si le "professeur" Malloy fait partie de cette catégorie...

Tourne de nouveau la tête vers Snape, mielleuse :

Nous étions justement en train de discuter de son entrée à Poudlard.

Puisqu'elle le prenait comme ça, ne se fatigue pas à prendre de gant avec elle

L'entretient devait avoir lieu dans une demi-heure, bellatrix, et tu le savais pertinemment.

Insinue

Ton animosité envers Miss Malloy t'aura surement fait perdre toute trace de patience...
Mais je vous en prie, reprenez.

Ignore Snape. A moitié, du moins. Pose un regard mauvais et empli de dégoût sur Malloy.

Mon animosité devrait être partagée, lorsqu'il s'agit de traitrise.

Moqueuse :

Tu ne devineras jamais quelle jolie petite histoire m'a raconté Mrs Ripper.

Rigole.

Oh mais suis-je bête. C'est surement celle qu'elle t'a raconté aussi et à laquelle tu as eu la bêtise de croire !

Cette fois prend la parole pour affirmer de nouveau :

Le fait que mon histoire ne vous plaise pas ne signifie pas qu'elle soit fausse. Je le répète : jamais je n'ai agit contre le Seigneur des Ténèbres ni contre ses partisans. Je n'ai jamais pris part à la Première Guerre.

Crache, malgré sa voix tirant toujours vers les aigus :

Et à présent vous êtes de notre côté pas vrai ? Pratique, n'est-il pas, de s'arranger pour profiter du meilleur parti ? Comme quoi le sang souillé qui coule dans vos veines doit laisser un peu de place à la réflexion. Mais ça reste trop facile. Qui est traitre un jour est traitre toujours.

Ayant retrouvé tout son calme et son assurance.

je sais ce qu'elle m'a "raconté", et ça me convient, en effet. Par conséquent je suis curieux de savoir ce qui a pu te déplaire à ce point.

N'en revient pas d'entendre pareille calomnie. Se dresse de toute sa hauteur dans la pièce, visiblement outrée par l'attitude de Snape. Pourtant, une partie d'elle se contrôle également pour ne pas exploser de rage.
Pointe Malloy du doigt alors qu'elle regarde Severus.

Cette femme a fuit notre Maître aux côtés d'un homme qui nous avait tous trahi, Snape ! Comment peux-tu me demander ce qui m'a déplu ? Comment peux-tu accepter de recevoir une souillure comme elle dans une école de l'Empire ?!

Elle n'a pas fuit le maitre, elle a juste suivit un autre homme, par amour ou je ne sais quelle autre illusion romantique.

Sarcastique

A cette époque, tu t'étais peut etre toi meme mise en tete d'avoir un enfant! Qui sait? Chacun fait ses erreurs.
Dans la situation qui nous concerne tous, il n'y avait pas relation, donc il ne pouvait y avoir trahison.
Chacun est libre de participer comme il le souhaite pour l'avènement d'un pouvoir. Si cette participation prend la forme de l'enseignement plutot que du combat quand on est un maître des potions, je ne vois qu'une guerrière pour croire que ce n'est pas suffisant.
Toutefois, n'oublie pas que tout le monde entier n'est pas obligé de partager ton point de vue sur la chose, ni le mien d'ailleurs.

S'exclame :

Ca c'est certain !

Je suis loin de partager ton point de vue.

Méprisante au plus haut point :

Qui te dit qu'elle ne suit pas l'exemple de cet homme qui lui était si cher ? Les chiens ne s'assemblent pas aux chats.

Commence néanmoins à se faire un peu moins virulente, forcée de constater que Snape la défend par arguments qui se reçoivent. S'ils ne lui seraient jamais suffisant, elle devait néanmoins se montrer suffisamment intelligente pour ne pas le signifier trop clairement. Quoiqu'il en soit, on ne lui ferait pas changer d'avis. Cette femme périrait, à un moment ou à un autre. Et elle, Bellatrix, aurait la fierté de mettre à mal Snape une bonne fois pour toute aux yeux de son Maître.

Elle me l'a dit sous veritaserum, je ne vois pas ce qu'il te faut de plus.

La met au défi de trouver quoi que ce soit à redire, le regard sombre et froid.

Je te l'ai dit, je prend à coeur la sélection des enseignants dans mon école.