Retour improvisé

Répond simplement

Oui

puis détourne les yeux, un peu honteux de lui montrer qu'il ne peut pas en dire plus.
Même si ça ne lui plaisait pas, il ne pouvait en être autrement.

Il vaut mieux que tu ne sache pas. Pas maintenant en tout cas. Si tu ne la découvres pas trop facilement, c'est qu'elle n'a pas besoin de notre aide. inutile de prendre le risque que tu saches son identité pour rien.

Perdu dans ses propres considérations, se contente de murmurer pour conclure, attendant que vienne le verdict.

J'espère que ça ira bien pour elle... C'est un gros pari.

A présent, elle se sentait irritée, fragilisée aussi. Car elle se rendait compte de ce que ceci impliquait, à cause des cours en particulier. Elle ne pouvait pas non plus s'empêcher d'en vouloir à Remus, même si elle se rendait compte de l'irrationnalité de ce sentiment.

Bien plus que tu ne l'imagines sans doute.

Tente d'apaise le flots d'émotions qui l'assaillent subitement. Dire ce à quoi Diony pouvait s'exposer en tant qu'élève ne servirait à rien d'autre qu'inquiéter Remus, et ce n'était certainement pas le moment, bien qu'il le mériterait presque. Il n'empêche qu'elle prenait ce poids sur elle, malgré elle. La présence de Diony à Poudlard remettait en cause un certain nombre de choses. Choses auxquelles elle n'était pas préparée. Il suffisait maintenant d'un cours pour que quelqu'un parvienne à pénétrer l'esprit de la jeune fille. D'un cours pour que l'Ordre risque de s'effrondrer avec elle.
Une angoisse montait en elle, sans qu'elle ne puisse la contrôler. Il allait lui falloir la canaliser à tout prix avant de partir. Et ne plus y penser. Ne plus penser à rien de ce qu'elle avait pu vivre dans ces dernières heures. Ses craintes, ses états d'âmes, les gens qu'elle avait vu, les informations qu'elle avait apprise. Tout ceci débordait pour l'instant, parce qu'elle était en présence de Remus, parce qu'elle commençait à éprouver des sentiments moins factices pour lui, qui la rendait plus vulnérable. Tout simplement parce qu'elle était bien incapable de les comprendre et encore moins de les contrôler.
A l'instant, elle se sentait comme une éponge qui aurait absorbé trop d'un coup. La fatigue jouait sans doute pour beaucoup dans tout ça, commençant à prendre le pas.

Observant Mina, il fronça les sourcils, s'en voulant un peu.

je n'aurais pas du te le dire.

Mâchoires serrés, il se détourna, le temps de reprendre la serviette humide.

En temps normale, je ne t'aurais rien dit...

Aimerait lui faire une remarque à propos de ce "en temps normal" mais n'en fait rien. C'était inutile, de toute façon, et elle se refusait à s'attarder sur ce genre de détail. D'un ton un peu amer :

C'était avant qu'il fallait y penser.

Se sentant presque à bout, parce que ce flot d'émotions l'avait percuté de plein fouet sans raison rationnelle, soupire en se prenant la tête dans une main. Plisse les yeux à s'en faire mal, alors qu'une douleur à la poitrine commence à la lanciner. Pourquoi tout lui apparaissait-il soudain si compliqué, si dangereux ? Elle se rendait compte que cette information à propos de Diony lui faisait peur. Elle assumait le fait de se faire démasquer et d'en souffrir les conséquences, mais elle ne pouvait assumer cela pour la jeune fille. Même si c'était son choix, même si c'était à Diony d'en assumer les conséquences. Et puis, Diony n'avait pas son bagage. Elle, elle avait passé sa vie entière à s'entraîner auprès de Ripper. Il l'avait formé, toujours. Ainsi, elle pouvait se vanter d'avoir acquis de nombreuses capacités qui lui permettaient d'assumer son rôle à Poudlard sans le risque d'exposer l'Ordre à chaque seconde passée là bas. Ce qui n'était évidemment pas le cas de Diony.
Retient des larmes de nerfs qui demandent à percer. Il fallait à tout prix qu'elle se calme, qu'elle retrouve ce recul qui la caractérisait d'ordinaire, face à n'importe quelle situation. Elle se sentait attaquée, perdre le contrôle d'elle. Son esprit se faisait de plus en plus brumeux, à force de réflexion. Elle se sentit presque nauséeuse. La fatigue physique et mentale prenaient clairement le dessus.
Souffle plusieurs fois longuement, mais le chaos demeure bien ancré. Tente encore de calmer la tempête qui gronde en elle, sans y parvenir. Finit alors par exploser d'un vent glacial, sans même élever la voix :

Pourquoi ne pas m'avoir prévenue avant ? Et pourquoi le faire maintenant, Remus ? Sais-tu au moins ce qu'elle risque ?

A son état s'ajoutait soudain la culpabilité d'avoir prononcé ces mots. Mais la rancoeur rugissait en elle, et les nerfs prenaient le pas sur sa raison.

Remus sembla se figer sur place, et le regard qu'il lui renvoya avait tout pour geler la moindre trace de velléité.

J'ai fait ce que je devais faire et je n'ai pas de compte à te rendre. A ce point, tu n'as pas à comprendre toutes nos décisions, juste à t'y fier. C'est ainsi que ça fonctionne, pour tout le monde.

Ce que tout ça pouvait l'épuiser... Jour après jour, s'en vouloir, douter, et maintenant, Mina qui s'y mettait.

Si tu ne veux rien avoir à faire avec tout ça, nous nous en passerons. Il n'y a aucune raison pour que tu te mettes en situation périlleuse pour un autre élément.

et même si il aurait juste voulu se lever à ses cotés, il darda un regard sans compromis sur Mina.

Tu pourras demander à Sirius un oubliette. ça vaudra aussi bien.

Soudain, son coeur sembla se briser en plusieurs morceaux coupant, puis le vide se fit. La vague d'émotions s'était transformée en calme plat, imperturbable et intouchable. Elle se voyait, à présent, en dehors d'elle-même et elle aurait presque pu en rire, si elle en avait encore eu la force.
Tourne le visage vers la fenêtre de nouveau, sans un mot, accueillant en elle les mots de Remus d'une nouvelle façon.
Met plusieurs secondes avant de rassembler ses pensées pour pouvoir formuler la phrase suivante :

Le sortilège d'Oubliettes est irréversible. Je n'ai pas envie d'oublier ce qui s'est passé, je retarderai juste les souvenirs, pour la sécurité de tout le monde.

Elle savait que ce vent glacial qui soufflait en elle la quitterait tout aussi subitement qu'il était apparu et qu'à la place surgirait une tempête de flammes. Mieux valait donc prévoir.
Il faudrait aussi qu'elle se débarrasse des odeurs qu'elle portait sur elle, de tous les éléments qui pourraient la ramener à ce lieu. Ripper l'avait bien formé à ce niveau là. Pendant une période, ça l'avait beaucoup amusée car elle avait l'impression de jouer les espions. Aujourd'hui il s'agissait d'une nécessité de survie.

Redresse la tête en se passant la main sur le visage. La fait glisser dans ses cheveux rapidement en inspirant longuement puis réouvre les yeux. Se tourne de nouveau face à la pièce en évitant de regarder Remus et va consulter l'horloge posée sur son bureau. Sirius ne devrait plus tarder. Se laisse glisser sur la chaise qui gît devant le bureau et pose les coudes sur ce dernier. Enfouit à moitié son visage dans ses mains, lasse et tremblante intérieurement.

Bien.

Il marqua une pause longue et sombre avant de se forcer à formuler le fond de sa pensée.
J'ignore si j'ai pris les bonnes décisions, mais inutile de revenir en arrière. Au fond, elles n'étaient pas miennes. Je regrette pour Sirius, qu'elle n'ai pas trouvé d'autre solution.

Se passe la serviette sur la visage, comme pour mieux s'éclaircir les idée avant de jeter la serviette.

Ce qui est fait est fait. Mais je ne cesse de revivre cette scène en boucle, et toujours la même question revient: ai-je bien fait? Ai-je vraiment agit en chef? Ou ai-je juste choisi la facilité?
C'était tellement tentant de la laisser faire...

Ressent comme une forte envie de lui dire qu'elle s'en moque complètement et que c'est son problème. Mais, pour une raison obscure, se fait violence pour répondre sans l'achever comme elle aurait envie de le faire. Froide et distante :

Se poser ce genre de question est inutile. Ce qui est fait est fait.

Tourne le visage vers lui en se redressant un peu. Toujours du même ton, alors que de nouveau nait en elle cette amertume qui l'avait assailli peu avant :

J'espère simplement qu'elle a été assez intelligente et prévoyante quant à ce qui l'attendait. Le reste te regarde.

Voilà que cette douleur dans la poitrine la reprenait. Détourne le regard et le fixe sur la porte de la chambre alors que son esprit oscille entre vide et pensées à la limite du cauchemardesque. Une peur sourde grandissait malgré elle. Une culpabilité latente, également. Elle savait très bien d'où provenait cette effervescence de sentiments mauvais et désagréables, mais elle ne les supportait pas pour autant.
Pourquoi ne pouvait-elle pas se contenter de s'enfermer dans son iceberg intérieur ? Pourquoi ces sentiments pesant frayaient-ils leur chemin parmi le froid ? Sans doute parce qu'ils étaient de ceux qui résistaient à tout, se dit-elle comme à chaque fois que cela lui arrivait.

Tout ça n'étant que prémices à ce qu'il avait à lui demander, ne s'attarde pas. Le regard fixé sur le plafond

Toutefois... J'aimerais te confier une mission. Essaye de la retrouver, et fait le point sur sa situation. Inutile de te mettre en danger en la contactant directement. Ni d'insister si tu ne la localises pas rapidement. Si il s'avère qu'elle est bien cachée, laisse passer.
Elle a voulu se jeter dans la gueule du loup, je n'essayerais pas d'endosser cette responsabilité, et toi non plus. Il est important de savoir dans quelle situation se trouvent nos pions, mais moins que le risque de se voir compromis.

Même s'il était incroyablement lasse, pour lui et pour Mina, il avait ce soupçon de dureté dans la voix. Ce n'était pas une requête, mais un ordre qu'il lui donnait.

L'acceptes-tu?

Reste dans la même position, statique alors qu'il lui parle. Ferme les yeux, alors que sa douleur s'accentue. Il suffisait de procéder comme elle l'avait toujours fait, avec une parfaite froideur quant à des éléments qui auraient du la toucher de façon personnelle. Mais pour l'instant, elle ne sentait que l'amertume et la colère que provoquaient la requête de Remus en elle. Elle n'en revenait pas, en fait. Comment osait-il lui ordonner quelque chose d'aussi grotesque ? D'aussi incensé et dangereux ? Il ne se rendait peut-être pas compte de ce que cela impliquait. Ou peut-être la surestimait-il ? Peut-être qu'elle s'était elle-même surestimée en fin de comptes...
Emet une exclamation presque gutturale, comme un rire étouffé par la rancoeur :

Ais-je vraiment le choix de toute façon ?

Stoïque et sèche :

Les ordres ne se discutent pas.

Et elle ne chercherait pas à discuter.
Tous ses ressentis grondèrent soudain en elle, se faisant de plus en plus présents dans son esprit. Cela faisait une éternité, lui semblait-il, qu'elle ne s'était pas retrouvée face à elle-même et ses réactions aussi incontrôlées qu'incontrôlables. Heureusement, cela ne lui arrivait jamais à Poudlard. Pourquoi fallait-il alors qu'elle se retrouve dans ces états chaque fois qu'elle était présente au QG ?
La douleur commençait à se transformer en souffrance. Un noeud se formait dans sa gorge. Encore une fois, le vase débordait.

Se lève rapidement et se dirige vers la porte, afin d'être dos à Remus au moment où les larmes parviennent à ses yeux pour en couler. Ignore le léger tournis qui l'envahit, ainsi que son état nauséeux.
Déglutit difficilement avant de répondre d'une voix au timbre grave, un peu éraillé :

Dès que j'en saurai plus, je t'en informerai.

Cette fois les larmes se mirent vraiment à couler. Elle avait pourtant contracté tout son corps pour les en empêcher, luttant tellement contre elle-même qu'elle s'en faisait mal. Sa gorge était sur le point d'exploser, tout comme son cerveau sans doute, et ils entraineraient l'implosion de tout le reste.
Incapable de faire autre chose, reste plantée à quelques mètres de la porte, tête baissée, visage contracté et corps raide. S'empêche pratiquement de respirer, comme si cela allait changer quelque chose. Si seulement Sirius pouvait entrer, la libérer de sa prison...

Je te fais confiance pour ça. Et pour le reste.


Aimerait lui tendre la main, lui dire de s'approcher, lui transmettre un bout de cette force qu'il sent rugir dans ce corps qui l'a abandonné.
Il voyait bien qu'elle luttait pour se reprendre, et rien que le fait qu'il puisse le voir l'inquiétait.
Fort de cette envie, se contente de la regarder avec attention. Les yeux brillants dans ce visage défait.

A hésité quelques secondes avant de poursuivre.

Je te le dis en tant qu'ami cette fois ci... Parce que je sais que c'est épuisant d'être constamment sur le fil entre ce qu'on est, et ce qu'on doit paraitre, pour la sécurité de chacun. Encore plus quand faillir peut valoir la mort immédiate.
Mais... Si c'est trop. Dit le. Tu n'es pas irremplaçable. Personne ne l'est dans cette guerre.
Tu dois me dire si ça ira, si tu peux le faire. Tu peux refuser.

Ne peut faire autrement que prendre son visage dans une main afin de faire taire le plus possible les sanglots nerveux qui hurlent en elle. La douleur était telle dans sa gorge qu'elle ne la sentait même plus. Retient plusieurs fois sa respiration afin de ravaler ce qui grimpe de façon insidieuse le long de son oesophage tandis que son esprit lutte. Si, elle en était capable. Elle était même capable de supporter bien plus. Mais pas ici, pas en sa présence, pas maintenant. Là, elle était bien trop vulnérable pour arriver à s'en sortir sans se noyer.
A cette simple idée, explose en sanglots et s'accroupit sur elle-même comme pour entrer dans un cocon imaginaire. Un cocon qui lui permettrait de se cacher du monde extérieur, de retrouver sa force intérieure. S'efforce de retenir à nouveau la douleur qui force le barrage mais une nouvelle vague l'emporte sur le contrôle. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que suffisamment soit sorti pour qu'elle arrive à repousser le reste.
Elle se sentait ridicule et grotesque mais elle avait besoin de soutien. De son soutien. Parce que même si tout ceci était causé par lui - bien que l'épuisement soit aussi responsable pour beaucoup - il était le seul à pouvoir apaiser sa peine, la rassurer.
Cette fois tremblante, se redresse doucement et vascille quelque peu. Se tourne vers lui et le regarde à travers un rideau de larmes. La voix écorchée par ses pleurs :

Je suis épuisée... c'est tout..

Déglutit et va chercher en elle sa force et sa détermination.

Mais je peux le faire.

Affolé de la voir dans cet état là, et n'en mesurant que trop la force étant donné la rareté de ce genre de manifestation chez Mina, tente d'être fort pour elle, dans sa voix, si ce n'est dans sa posture.

Je sais que tu peux le faire... Mais pas maintenant.

Mina...
Je ne te demande pas une grande démonstration à coeur ouvert, mais prend au moins ce qu'il faut pour repartir plus forte. Ne pleure pas toute seule dans ce coin. Ce n'est pas ainsi qu'on obtient ce dont tu as besoin.

Détourne les yeux un instant, préférant cacher ce qui transparaîtrait à ce moment la.

Peut etre le feras-tu avec sirius. dans ce cas, je m'en réjouis. Mais ne va pas croire que je suis trop faible pour l'assumer. C'est loin de ces responsabilités qui ont pu m'écraser.

Lui tend la main.

Nous sommes une équipe. Et bien plus encore.

Laisse de nouvelles larmes couler, les yeux rivés sur lui alors que tout ce qu'elle sent en elle hormis la douleur est l'apaisement que provoque sa présence et ses mots.
Tente un sourire alors qu'elle approche de lui pour lui donner la main qu'il réclame :

Je l'espère.

S'asseoit près de Remus. Essaie d'ignorer la douleur qui martelle sa poitrine et le noeud dans sa gorge. Les sanglots ne demandaient qu'à revenir.
Serre sa main dans la sienne.

Je ne te considère pas trop faible pour assumer... quoi que ce soit. J'ai...

Fait une pause afin de ravaler ces satanés sanglots. Abaisse le regard un instant avant de les relever sur l'ambre de ses yeux. La voix tremblante :

Je n'ai simplement pas envie que tu t'inquiètes pour moi. Je.. je suis fatiguée mais je prendrai une potion et ça ira mieux.

Ferme les yeux cette fois, en baissant la tête. Elle avait du mal à lutter contre ses états d'âme, encore une fois.

La voix douce et rassurante, avoue

Tu ne pourras pas éviter que je m'inquiète. je m'inquiète toujours pour tout, et beaucoup trop. C'est sûrement en parti ce qui m'a mené là.

Esquisse une grimace coupable. Inspire profondément, luttant pour trouver les mots puis les prononcer. Il recommençait à avoir chaud et la bouche sèche.
reprend la voix plus basse

Mais de me retrouver dans cet état m'aura aussi montré une chose. Que seul, je ne serais rien. Si certaines choses doivent se faire, pour qu'un jour on puisse tous se promener en liberté, où on le souhaite, en pensant ce qu'on veut, et avec le premier venu... Alors nous ferons ce qu'il faut. Pour peu qu'on sache de quoi il s'agit.
M'inquiéter sans que personne s'en rende compte, serait comme taire que j'aimerais qu'il en soit autrement. Alors qu'en fait, c'est uniquement montrer qu'on tient aux autres.

Pour rien au monde je n'arrêterais.

La regarde avec sérieux alors qu'il prononce cette dernière phrase.

Forte des mots qu'il prononce, redresse le visage et l'écoute sans cesser de le regarder.

Je sais, Remus. J'ai rejoint l'Ordre pour la même raison.

Epuisée, faible, trouve la force de réagir afin de se reprendre. Elle voyait bien que cette situation le fatiguait et c'était précisement la raison pour laquelle elle avait tenté en vain de ne pas céder à ses larmes. Jamais elle n'avait eu honte d'afficher ce qu'elle pouvait ressentir. Elle l'avait déjà fait. Simplement, ce moment là n'était pas le bon pour faire montre de faiblesse. Au contraire, elle devait lui montrer sa force, pour qu'il ne s'inquiète pas plus. Le fait qu'il avoue être malade en partie pour cette raison ne l'étonnait pas du tout. Elle commençait à bien le connaître, malgré les années qui la séparaient du Remus d'antan. Et c'est bien ce qu'elle craignait à présent.
Calme, rétorque la voix faible :

Il est seulement des moments où taire ses inquiétudes permet de protéger ceux qu'on aime.

Enchaîne directement.

Tu es fatigué, je vais y aller.

Amorce un mouvement doux pour retirer sa main de la sienne.

garde encore un moment sa main dans la sienne, juste le temps de faire passer un peu de ce qu'il ressentait.

Prend soin de toi surtout.

Baisse les yeux alors qu'il la regardait jusque là, puis laisse la main de Mina libre de partir. S'inquiéter, il pouvait encore le supporter, du moins, il pensait pouvoir à présent. Mais de voir ses craintes se réaliser... il ignorait comment il pourrait réagir.

Je te donnerais bien un morceau de chocolat pour la route... Mais je n'en ai plus sur moi. Sirius me faisait trop de réflexions.

Fait un sourire encourageant, avant de tourner un regard certe fatigué, mais aussi plein d'affection sur Mina.
Qu'elle soit tranquille. Chacun ferait ce qu'il avait à faire.

Sourit tendrement à sa remarque à propos de Sirius, mais se sent brisée intérieurement, malgré la force de son regard. Elle aurait aimé pouvoir lui dire tellement en cet instant...

Prends soin de toi aussi, je t'en prie. J'ai besoin de savoir que tu vas bien pour...

Baisse le visage de nouveau, alors qu'elle esquisse un sourire empli de tristesse, d'ironie quelque part. Pose une main sur le lit, puis avance le haut de son corps vers lui. Ferme les yeux, et juste avant de déposer un baiser sur son front, murmure :

Pour le moment c'est toi mon pilier.

Dépose doucement ses lèvres contre sa peau, marquant une pression nécessaire au désir d'appuyer ses mots et à celui de faire passer l'affection qu'elle éprouve à son égard. Ouvre les yeux de nouveau et se retire lentement, alors qu'elle souffre de se détacher de lui.

Alors qu'elle se tient là, tout près, fait remonter sa main jusque dans ses cheveux, la glissant dans le creux de son cou. Ce baiser qu'elle déposait pouvait apaiser toutes les douleurs.
Quand elle s'éloigne, relâche sa prise et la laisse faire, résigné, et ressourcé de toute façon.
Murmure

ça va aller... Y a plein de monde qui s'en occupe.


Laisse retomber son bras, épuisé, mais soulagé.

Tu devrais y aller.

Dès qu'il la voit, tend ses mains pour l'arrêter, les posant au niveau de ses épaules. Les retire immédiatement en l'observant.

Mina. Tu as l'air épuisé, est ce que ça va aller ?

Sur la défensive au premier abord, se recule un peu. Se calme en voyant qu'il s'agit de Sirius et lui répond, très lasse et un peu déboussolée :

Oui, oui ça va. Je.. j'allais au labo prendre les potions nécessaires.

Elle avait les traits marqués et les yeux rougit, si bien qu'il s'en inquiéta.

Est-ce que.. tu as pleuré ? Remus va bien ?

Inspire en s'essayant à prendre plus d'aplomb. Lui assure :

Il va bien. La potion a fait effet.

Passe une main sur son visage.

Je vous en ferai parvenir d'autres dès que j'y aurai accès. En attendant j'expliquerai à Roger ce qu'il peut faire à ce niveau pour l'aider à ne pas aller trop mal.

Hoche de la tête.

Ok, je t'enverrai Roger pour que tu vois avec lui.