première bouderie

Baisse un instant le visage, ne pouvant s'empêcher de sourire doucement. Reporte ensuite son regard sur lui, la tête légèrement penchée de coté.

Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

Fait référence à cette réponse qui n'en dit rien. Puis se détourne légèrement, reportant son attention sur des tranches de livre. Avec quelque chose de triste dans le ton :

Je l'ai vu une fois. D'un peu trop près. Personne ne m'a jamais fait cette impression.

Regarde Severus de nouveau, de trois quart.

Je me suis toujours demandé comment on pouvait passer une seconde en sa présence sans craindre pour sa vie, quel que soit le bord duquel on est. Alors ça m'intrigue, je l'admets. De savoir.

Poursuit en quittant ses yeux, presque dans un murmure, comme si elle pensait à voix haute :

Sa façon de parler, d'être, face à vous. Face à quelqu'un comme toi. Ce qu'être à son service t'apporte..

Plus haut :

J'imagine que je ne comprendrai jamais. Peu importe.

Sort un livre de son emplacement pour le feuilleter avec un certain intérêt.

Un peu sec, une fois encore.

Il vaut mieux ne pas comprendre. Soit on y a une prédisposition, soit on apprend. Mais dans les deux cas, comprendre un tel être...

Secoue la tete.

C'est évoluer en des terres trop instables. Le moindre faux pas

sourit, amer

et c'est la chute. Il n'existe que peu de personnes capables d'assumer une telle situation en toute connaissance de cause.

Dans un sens, il en était fier. Mais à quel prix?!

Quant à savoir ce qui attire à ses cotés... il n'y a qu'à le voir pour comprendre qu'il est exceptionnel. C'est aux cotés d'êtres de son envergure que l'avenir se joue. C'est aussi simple, pour qui veut jouer un role.

Ne quittant pas le livre des yeux, l'écoute avec une extrême attention, étonnée qu'il lui réponde cette fois. Lorsqu'il a terminé, se tourne pour être face à lui et le sonder un instant, dans une attitude sincère. Presque douce, parce qu'elle parle à voix plus basse.

Je veux bien te croire. Je n'en serais sans doute pas capable.
Et je suis d'accord : il est exceptionnel. Tu as raison, c'est avec des êtres comme lui que le monde évolue.

Replace une mèche de cheveux derrière son oreille lentement, alors qu'elle réfléchit à ce qu'elle ressent. Sur un ton qui ressemble à celui de la confidence.

Je me suis intéressée de près à lui à une époque. Lorsque nous étions au collège. Et je ne peux pas dire que l'idée ne m'a pas effleurée, à un moment donné.

Regarde Snape de nouveau, faisant acte d'honnêteté.

Heureusement, ce sont des personnes comme toi et comme tes "amis" qui m'ont fait comprendre que cette voie n'était pas la mienne. Aujourd'hui j'ai presque envie de t'en remercier. Je me serais retrouvée piégée si tu n'avais pas été là.

Se remet à feuilleter le livre. Précise :

C'est un compliment, venant de ma part.

Soupire.

Les choses ont changées. Maintenant, je peux dire que je suis piégée. Mais c'est un choix.

Il est comme une flamme qui attire... Nous étions jeunes à l'époque, nous n'avions pas vraiment le choix. Les circonstances jouaient pour nous, et nous n'en étions pas maitres.

Secoue la tete.

le temps n'est plus aux excuses, rien ne devait être différent.
ça n'aurait pas fonctionné autrement...

Se crispe un peu, imperceptiblement, toujours.

Quant à aujourd'hui... Ces balbutiements sont loin, fort heureusement! Me revoir, hésitant et à peine utile... Je ne le voudrais pour rien au monde.
Il vaut mieux que les choses se fassent par choix éclairé... Nous sommes loups parmi la meute, capables de beaucoup. Et ici, tu es un peu protégée.
Il te reste encore une chance de tirer ton épingle du jeu.

Se cacher ou avoir peur ne sert à rien.

Pourquoi crois-tu que je sois ici ?

Va d'un oeil à l'autre, alors qu'elle le regarde de nouveau. Au fond d'elle, quelque chose remuait. La satisfaction de l'entendre parler ainsi en faisait partie.
Reporte son attention sur le livre, qu'elle hausse un peu contre elle.

Je peux te l'emprunter ?

Lui rend son regard, méprisant et la regardant littéralement d'aussi haut que possible

Je ne parlais pas pour toi.

Et tu peux prendre ce que tu veux.

Totalement indifférente à son attitude, se tourne vers les livres en cherchant des yeux un autre ouvrage succeptible de l'intéresser. Il y en avait beaucoup, à dire vrai.

Tu n'aurais pas du dire ça. Cette bibliothèque va devenir mon second lieu de prédilection.

Encore heureux que tu n'y ai pas libre accès dans ce cas... Libre à toi de te constituer ta propre bibliothèque, mais que ce ne soit pas à mes dépends.

Que tu viennes tenter ta chance aux pays des multiples possibilités est une chose... Mais ne va pas croire que tout t'est acquis.

Ne sourit pas, faut pas déconner, mais fait quand même preuve d'un minimum de légèreté pour montrer qu'il n'est pas totalement sérieux.


IL te faudra toi aussi payer le prix fort chaque privilège.

Elle aurait parié qu'il allait répondre quelque chose dans le genre. Amusée, rit à peine, d'une voix grave.

Je n'en doute pas. Je sais encore à qui j'ai affaire.

Le regarde brièvement en coin alors qu'elle prend deux autres ouvrages dans ses bras.

Ce sera tout pour cette fois.

Se tourne un peu plus vers lui, le port hautain.

Je ne te demande pas ton prix, je sais que tu le feras connaître bien assez tôt.

Acquiesce

Nous verrons ça le moment venu.

Hausse un sourcil évaluateur, et du genre pas convaincu d'avance

Assumes-tu vraiment tous les types de payement au moins?

Le considère un instant, avant de sourire pour elle. Une idée saugrenue venait de lui traverser l'esprit (tout comme à son auteure, faut l'avouer XD). Esquisse un petit sourire, le regard malicieux.

Assumes-tu vraiment tous les types de demandes de moyen de payement ?

Sourit un peu plus largement mais à peine.

Je ne prendrai pas la place de Rusard, si cela fait partie des éventualités auxquelles tu penses.

Abandonne les sous entendus plus que lourds pour un peu de légereté.

Et diriger le conseil des enseignants pendant que je vais profiter de quelques jours de relaxation au fond de mon laboratoire alors? Je ne sais pas ce qui est le pire...

Rigole un peu sèchement, comme si elle n'y croyait pas du tout.

Voyons c'est trop d'honneur !

Le regarde, sourire en coin. Hautaine :

Je ne suis pas certaine que mes collègues le prendraient très bien. Mais si tu as le culot de me confier cette tâche, Severus, je t'assure que je suis bien plus que partante.

Balaie la possibilité, d'un geste

Nous verrons le temps venu. Pour l'instant, en effet, je ne pense pas qu'il serait bienvenu que je faillisse à mes responsabilités. Plus tard, nous envisagerons l'élection d'un représentant. Abolir le système des directeurs de maison était déjà une décision suffisante. La hiérarchie se ferra naturellement.

Hoche un coup la tête, presque imperceptible, pour acquieser. Railleuse :

Puisque je me sens privilégiée ce soir, je vais pousser le vice jusqu'à te poser une autre question. Accepterais-tu à l'occasion de partager le laboratoire avec moi ? Je dois t'avouer que nos petites séances d'antan me manquent à présent que je te revois. Ca, c'est du sentimentalisme, tu as le droit de me Doloriser, je ne t'en tiendrai pas rigueur.

Tu te permets du superflu maintenant?

N'ajoute rien, et se contente de plisser un peu les yeux. Elle pouvait bien pavoiser autant qu'elle le désirait, ces petites remarques se faisaient trop nombreuses pour être anodines. Elle avait beaucoup changé.

Pour l'instant, je n'ai pas de temps à accorder à l'art des potions, mais dès que nous aurons un rythme de croisière, nous verrons ce qu'il est possible de faire.

Hoche la tete brièvement, très cavalier.

Ce serait un plaisir. Presque autant qu'un doloris placé sur une bonne victime.

Droite, le regard planté dans le sien, le visage toujours souriant mais la voix bien placée :

Bien. Je vais te laisser à présent. J'ai du travail, tout comme toi.

Va chercher les dossiers qu'elle a posé sur la petite table, près de son verre vide. Ajoute, s'approchant de la sortie.

Le superflu est parfois nécessaire. Il suffit de l'utiliser à bon escient, et à petite dose.

La main posée sur la poignée de porte, se tourne vers lui. Moins familière :

Merci pour le cognac.

Fait un bref signe de tête.

Salue à son tour, n'ayant pas bougé d'un pouce.

Merci pour la discussion.