Song of the storm

Sur le ton du reproche, le coupe :

Je n'aurais pas pu te dire ça, tu ne m'aurais même pas écouté. Et même si tu l'avais fait j'en étais incapable ! Je venais de me prendre dans la figure les pires choses que le garçon que j'aimais aurait jamais pu me dire ! Dès lors que j'ai entendu ces mots sortir de ta bouche tu n'avais plus d'excuses, Sirius. C'en était fini, j'avais perdu toute confiance, tout respect. Tu as été tellement injuste avec moi que je ne pouvais plus te trouver d'excuses comme j'avais pu le faire auparavant quand tu me faisais tes crises.

Alors qu'il pensait se délester du poids de la culpabilité en venant lui parler, voilà qu'il recevait le poids du mal qu'il avait pu lui faire sans se rendre compte de ce qu'elle avait pu ressentir, sans l'imaginer. Et ce n'était que 20 ans plus tard qu'il réalisait tout ceci.
Laisse pendre sa tête en avant, se prenant les cheveux dans les mains pour les rabattre en arrière sans résultat. Avale tout ce qui vient de se dire avec difficulté. Souffle :

Si tu savais comme je m'en veux, maintenant que je réalise... Je pensais que tu ne m'aimais pas, que tu__

Réagit au coup qu'il vient de se prendre sur la tête en la relevant, incrédule, vers Mina. Elle venait de lui lancer sa baguette sur la figure et paraissait furieuse.

Tu n'es vraiment qu'un pauvre abruti, Black !

Réagit comme si c'était la Mina adolescente qui commandait.

Bon sang Sirius : pourquoi serais-je restée auprès de toi pendant deux ans si je ne t'avais pas aimé ?

Laisse s'échapper la réponse naturellement, comme un gamin pris en faute :

Parce qu'on te l'aurait demandé...

Ouvre des yeux ronds, suffoquant presque en l'entendant répondre ça. Pose les deux mains sur ses hanches en laissant s'échapper une exclamation de mépris :

Alors j'étais encore loin de m'imaginer ce que tu pouvais penser de moi si ça allait jusque là ! Faut te faire soigner, Black, y a un truc qui tourne pas rond dans ta tête ! Que tu ais trop peu confiance en toi pour ne pas accepter le fait que je t'aimais c'est une chose, mais que tu penses que je me prostituais pour le compte de Tu Sais Qui c'est de la démence !

Hausse le ton après lui-même :

Je sais ! Je sais que c'est de la démence, mais voilà jusqu'où t'aimer me menait !

Répond du tac au tac, toujours sur le même ton :

Tu ne m'aimais pas Sirius, tu ne m'as jamais aimé à ce compte là ! Tu voulais me posséder, c'est différent. Je te souhaite sincèrement de trouver quelqu'un qui ne te fasse pas réagir comme ça la prochaine fois, parce que c'est grave.

Pense vaguement à Diony pendant l'espace d'une seconde mais chasse vite cette idée de ton esprit.

Tu ne m'apprends rien quant au côté malsain de tout ça. Si je t'en parle aujourd'hui c'est pour que tu comprennes pourquoi je t'ai accusée. Ca et aussi l'amitié immortelle et sans faille que je portais et que je porte toujours à James. Amitié que tu n'as jamais pu comprendre, ce que je ne supportais pas non plus.

Fait les cent pas dans la chambre en tentant de calmer la Mina de l'époque qui criait en elle, en plus de l'adulte qui tombait aussi de haut.

Ok. Ok, alors je comprends mieux pourquoi tu as pu en arriver jusque là. Je comprend mieux aussi pourquoi ça n'aurait jamais pu marcher entre nous si nous avions continué. Et enfin, je comprend mieux pourquoi avec Ripper j'ai enfin appris ce que c'était d'aimer et d'être aimée en retour sur la même échelle. Avec respect mutuel et confiance, admiration et envie de pousser l'autre à s'épanouir tout en s'épanouissant soi-même. Avec toi on se serait dévorés petit à petit pour en arriver à se détruire mutuellement. Les affres de la passion à ce qu'on dit !

S'est calmée durant son monologue et cesse enfin de faire les cents pas.

Finalement cette discussion a été constructive. Elle nous a permi de nous rendre compte qu'il vaut mieux qu'on reste éloignés plus qu'autre chose.

Se lève devant elle, encore secoué et pourtant d'accord avec ce qu'elle en a ressorti, sur le fond.

Donc l'amitié n'entre pas en ligne de compte ?

Le regarde fixement un instant avant de lui répondre qu'elle le considère déjà comme son ami.

J'ai simplement perdu confiance en toi. Mais ça passera dans quelques jours, le temps de digérer ce que j'apprend avec 20 ans de retard. Tout comme, je l'espère, tu réfléchiras à ce que je t'ai dit. Après cela, nous pourrons en effet repartir sur des bases nouvelles.

Baisse le regard :

Je comprend. Je crois que je ne suis pas au bout du travail sur moi-même que j'ai commencé à entreprendre.

En effet. Mais les 12 années que tu as passé à Azkaban ne sont pas en ta faveur.

L'a dit sans méchanceté. Laisse passer un moment gênant en silence avant de dire.

Je n'ai jamais pu croire que tu avais tué Potter et Lily. Je ne peux pas t'expliquer comment mais j'ai toujours su qu'il s'agissait de Pettigrew, au fond de moi. Rare sont les gens qui m'inspirent autant de dégout que lui. Quand la Guerre s'est achevée et que je suis rentrée à Londres, j'ai voulu venir te voir, une fois. Pour comprendre. Mais la force du temps qui passe et de ce que j'avais pu entendre on fini par avoir raison de mes doutes et de mon jugement premier. J'ai donc abandonné l'idée de venir. Pour avoir vécu ces doutes, je peux peut-être comprendre que tu m'ais prise pour une traître à l'époque. Quoiqu'il en soit, je voulais que tu le saches.

Le regard baissé tout du long, relève des yeux voilés vers elle. D'une voix rauque :

Merci.

Lui relève le menton. D'un ton décidé :

Je n'aime pas remuer le passé. Je n'aime pas vivre dans le passé. Alors on oublie ça, tu veux ? Et maintenant j'espère qu'on arrivera à se comprendre et à s'aimer malgré nos différents.

Hoche la tête doucement en signe d'acceptation.

Je te le promets, j'essaierai de me mettre plus à ta place. Et de suivre tes conseils pour faire pareil avec la personne qui t'a remplacée.

Lui sourit tendrement.

C'est bien. Allez, viens là.

Passe ses bras autour de son cou et le serre dans ses bras amicalement en lui tapotant dans le dos.

La serre contre lui, soulagé. Mais déserre vite l'étreinte et fait glisser ses mains sur les coudes de Mina. Plaisante :

T'étais pas obligée de me faire un câlin, je sais que t'aime pas ça.

Lui sourit :

Considère ça comme ma BA du prochain mois.

Lui tapote le bras, retrouvant sans le faire exprès un petit air hautain qui lui est parfois naturel.

Tu en auras besoin si la personne dont tu as fait mention est celle à laquelle je pense, parce qu'elle est bien pire que moi, Black.

Laisse s'échapper un rire tendre :

Je sais. Il faut croire que j'aime les complications.

Sourit en coin :

Au moins, maintenant, si tu as besoin de conseil tu sais où tu peux venir les trouver. Fais plus attention à ce qu'elle ressent, c'est le premier que je peux te donner.

Se sent soudain gêné de parler de ça alors que c'est lui qui y a fait mention naturellement. Se râcle la gorge en se grattant la tête.

Oui, enfin, de toute façon, tout ceci n'est pas à l'ordre du jour. Elle est bien trop jeune pour un vieux gribou comme moi.

Tu as de la chance que je t'ai déjà balancé ma baguette dans la figure. Arrête donc de penser à la place des autres et parles-en, quand tu as quelque chose en tête.

Ce n'est pas toi qui viens de me dire d'essayer de me mettre plus à la place des autres ?

Ne joue pas sur les mots, tu as très bien compris ce que je voulais dire. Elle est assez grande pour décider d'elle-même si tu lui conviens.