Song of the storm

Se rend à la chambre de Wilhelmina dans la soirée. Frappe à la porte et entre après s'y être fait inviter. Ferme la porte derrière lui et s'y adosse à demi.

Alors ? Comment s'est passée cette sortie ?

Ferme un tiroir de commode dans lequel elle vient de déposer quelques ingrédients pour sa réserve personnelle.

Sans accroche.

Fait un signe de tête pour signaler qu'il en est content. Montre le lit.

Je peux ?

Ouvre la main.

Je t'en prie.

Attend qu'il se soit assis pour aller s'appuyer contre la table qui lui fait face.

Tu veux quelque chose en particulier ?

J'aimerais qu'on parle tous les deux.

Si c'est à propos de ce matin, je n'ai rien à ajouter.

Mina, je t'en prie.. On sait tous les deux que cette conversation viendra un jour sur le tapis alors autant que ce soit maintenant.

Tout ça c'est du passé Sirius, il n'y a rien à ajouter. Il nous faut juste repartir sur des bases nouvelles.

Je suis d'accord mais je pense que l'altercation de ce matin nous prouve le contraire. Le passé est toujours trop présent.

Souffle du nez et croise les bras.

Vas-y, parle si tu as quelque chose à me dire.

Prend sur lui.

Je pense que c'est plutôt toi qui a des choses à me dire. Je suis le méchant dans l'histoire, après tout.

Baisse le regard.

Le fixe.

Ne me balance pas des "je suis le méchant dans l'histoire", Sirius. C'est trop facile.

Détourne le regard :

Ecoute, je ne vois pas à quoi ça sert de venir remuer le passé. Nous savons tous les deux comment ça va se dérouler : on va discuter, s'engueuler, se blesser et ensuite on fera la paix. Jusqu'à la fois suivante où tout recommencera de la même façon.

Voilà une description bien pénible de notre relation.

Peut-être, mais il s'agit d'une description réaliste.

Regarde au travers de la fenêtre artificielle, en silence. Coudes appuyés sur ses jambes, joint ses mains.

Il y a des choses que j'aimerais te dire. Auxquelles il m'est arrivé de repenser souvent au fil des années et que je me suis toujours promis de te dire si je te revoyais un jour.

Sourit pour lui-même.

Ca me semble complètement idiot à présent.

Bien qu'elle ne soit pas certaine d'avoir envie d'écouter ces choses là :
Ca tendrait plutôt à prouver que tu es capable de mettre ton orgueil de côté, de temps en temps. Je t'écoute, Sirius. Si tu as besoin de soulager ta conscience.

Reste un instant silencieux. Oui, il s'agissait sans doute de soulager sa conscience, comme pour pas mal de choses qu'il entreprenait ces derniers temps.
Se gratte la tête avant de poursuivre :

C'est étrange. Lorsque j'imaginais cette situation, j'avais l'impression que mes mots auraient de l'importance pour toi. J'ai toujours un peu cette impression maintenant que je suis là, mais je ressens surtout beaucoup d'indifférence. Comme j'en ai souvent ressenti auprès de toi.

J'ai pourtant souvent tenté de te faire comprendre qu'il ne s'agissait pas d'indifférence. Juste que..

Hausse les épaules.

Je ne suis pas câline, je ne suis pas fleur bleue et que j'estime qu'il y a d'autres moyens de montrer qu'on aime quelqu'un.

Je sais que tu es comme ça. Ca ne m'empêche pas de trouver ça toujours aussi dérangeant. Comme si tu ne me disais pas tout.

Se lève et s'approche d'elle en ajoutant rapidement.

Ce n'est pas un reproche. J'essaie juste de te faire comprendre ce que tu me faisais ressentir parfois.

Inspire profondément.

Ecoute, Sirius. J'ai compris que tu ne m'avais jamais fait confiance. Je l'ai juste compris trop tard, c'est ce qui m'a fait aussi mal à l'époque. Je sais ce que tu ressentais à mon égard, tu me l'avais fait comprendre souvent et je sais que c'est la raison pour laquelle tu en as tout bonnement déduis que je vendais des informations à l'opposition. Que veux-tu que je te dise ? Je ne peux pas changer ta façon de me percevoir et je ne peux pas changer ce que je suis pour toi.

Le fixe, le visage exprimant sa contrariété :

J'aurais simplement pensé, souhaité, que tu me connaisses assez pour savoir quel genre de personne j'étais. Imaginer ne serait-ce qu'une seconde que je puisse vendre ton ami au Seigneur des Ténèbres ! Comment as-tu pu en arriver là un jour ? Je détestais peut-être Potter mais non seulement Lily était aussi mon amie, non seulement je n'ai jamais souhaité sa mort.

La respiration plus rapide alors qu'elle revit la situation de l'époque, reste pourtant calme.

Sent apparaître comme un noeud au ventre.

Parce que.. je ne sais pas...

Commence à s'agiter.

Je devenais parano à propos de tout. Et quand il s'agissait de toi, j'étais...

Expire, se faisant violence :

Par Merlin, j'étais tellement fou de toi que j'en perdais le sens des réalités ! Je me détestais à l'époque, je me détestais pour plein de choses que j'ai pu ressentir, te faire ou te dire. Mais je n'arrivais pas à les contrôler, c'était plus fort que moi. Et plus je t'aimais, plus j'avais l'impression que tu t'échappais.

Se sent mal à l'aise d'entendre tout ceci. Parce-que ça faisait souffrir la Mina de l'époque, que ça la touchait.

Regarde Sirius, encore plus incrédule :

Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? Pourquoi tu ne m'as jamais dit que tu ressentais ça ? C'est faux, je... Je ne me suis jamais éloignée de toi, Sirius. Tous les jours mes sentiments se renforçaient à ton égard mais... parfois tu en demandais tellement que je ne pouvais pas ! Est-ce que tu imagines ce que c'était d'être à ma place ? Pendant deux ans tu m'as toujours fait passer après James. Tu n'as même pas osé l'affronter pour lui dire que tu sortais avec moi, tu me cachais. C'était peut-être drôle parfois, mais comment crois-tu que je le prennais le reste du temps ? Je ne supporte pas d'être traitée comme un objet et c'est justement ce dont j'avais l'impression quand j'étais avec toi. D'être ton trophée.

Poursuit sur sa lancée :

Tu n'as toujours vu les choses que de ton point de vue, Sirius et c'est la raison pour laquelle ça s'est terminé ainsi. Ce que tu prennais pour des cachotteries, ou de la trahison, c'était les moments que je m'accordais pour sortir de cet engrenage dans lequel notre relation m'entrainait.

Alors qu'elle commence à se remémorer toutes les choses horribles que Sirius lui avait dit ce soir là, débine toutes les réponses à ses accusations qu'elle ne lui a jamais donné sur le moment tant elle tombait de haut :

Là où tu m'accusais de m'absenter trop souvent et dans des circonstances trop étranges, j'allais m'occuper de Ripper qui était obligé de se cacher. Il m'avait fait promettre de ne le dire à personne alors je ne t'en ai jamais parlé. Je lui apportais de quoi survivre et en échange il m'entraînait.
Quant à Snape, je ne lui ai jamais adressé la parole durant l'année que nous avons passé en dehors de Poudlard tous les deux. Je l'ai croisé plusieurs fois puisque nos activités nous rapprochaient mais c'est tout.
Et Remus... Souffle du nez en prenant un air déconcerté. Je n'ai jamais considéré Remus autrement que comme un ami. On a jamais rien fait derrière ton dos contrairement à ce que tu as pu t'imaginer. Je l'ai vu quelques fois après notre sortie de Poudlard parce que c'était aussi mon ami. Et si je le voyais seule, c'est parce que tu refusais de dire à quiconque que nous étions ensemble.

Ecoute toutes les réponses de Mina qu'il aurait aimé avoir à l'époque. Toutes les réponses qu'il avait espéré entendre mais qui n'avaient jamais été prononcée et qui par la suite, n'avaient fait que d'autant plus lui faire croire que ses accusations étaient fondées.
Va se rassoir sur le lit, tourmenté. Se passe une main sur le visage en levant les yeux au ciel.

Si tu m'avais dit ça_