Je préfère manger à la cantine

Minaude presque, se cachant un instant les lèvres derrière la serviette qu'il utilise pour s'essuyer de petits tapotements faussement distingués.

Je crains que vous ne me surestimiez... En public et avec autant de distance entre nous... je ne reste malheureusement qu'un être humain avec tout ce que ça peut inclure de banalité et de prétention.

Rit froidement, bien qu'il s'amuse effectivement de cette réponse. Provocant :

J'ai du mal à croire qu'à un quelconque instant vous puissiez vous ressentir comme banal.

Le ton sérieux de celui qui est entrain de vendre son affaire.

Et c'est la que j'interviens! Fort heureusement, rien n'est perdu. il vous suffira d'apprendre à croire.

Tape du plat de la main sur la table :

J'achète ! Vous m'avez convaincu.

Le montre du doigt et agit en lui montrant que c'est un coquin :

Vous êtres drôlement doué.

Ricane un peu, puis demande, comme passant du coq à l'âne.

Où travaillez vous monsieur Barker?

Se contente de rétorquer :

Vous avez clairement besoin de fiches...

Allez... Ne soyez pas vexé... promis, dès ce soir je créée votre fiche.

Insiste

Où travaillez-vous? En dehors de votre poste très controversé à Poudlard.

Lève la main dans l'atmosphère qui l'entoure, décrivant un demi cercle, alors que son visage s'ouvre à la pièce.

Le Ministère n'est-il pas une réponse évidente ?

Revient à l'homme.

Il vous faut d'autres éléments afin de me ficher ? Prenez donc note : je suis un homme d'affaire, très cher. Je finance, j'investis, j'achète, je vends, je fais du profit. Enfin, je suppose que ces définitions coulent de source.

Le considère, d'un air entendu.

Évidente, certes, suffisante, je ne crois pas. Et je peux vous assurer que vous n'avez aucun interet à dispenser au compte goutte les informations.
Que ce soit la pudeur, l'amour du mystère ou juste le plaisir de jouer au plus bête avec moi... Oubliez le.

Cela étant dit, se penche pour appeler encore une fois la serveuse qui tournait dans le coin. Lui fait un numéro de charme enrobant à peine la simple demande de dessert.
Une fois que c'est fait, prend le temps de revenir à ce que lui a dit son voisin de table.

Voila une définition qui correspond à la plus part des membres de mon équipe... Et pourtant vous n'y êtes pas.

Le regarde faire son petit cinéma avec un certain amusement, puis revient à ce qu'il lui a dit avec flegme :

Le Seigneur des Ténèbres possède toutes les informations qui me concernent. S'il n'a pas estimé nécessaire le fait de vous en faire part, voyez cela avec lui.
En ce qui me concerne, je n'ai pas l'intention de m'étendre à propos de mes activités par simple amour du bavardage. J'ai pour habitude de ne pas tenter d'ennuyer mes interlocuteurs.

Lui sourit, aimable.

Suffisamment hautain et glacial dans le regard pour le remettre à sa place

Je, fais les fiches du seigneur des ténèbres. Vous ne pensez tout de même pas qu'il pourrait vous accorder la moindre attention...?

Ne sourit pas d'un poil.

Absolument pas intimidé bien que très conscient du fait qu'il s'adresse au secrétaire d'Etat. Esquisse un sourire souligné par un regard mauvais. Toujours aimable :

Ce qui n'est apparemment pas votre cas.
Si vous souhaitez m'interroger en profondeur, employez donc les méthodes usuelles mais ne jouez pas d'intimidation auprès de moi, c'est inutile.

Insiste :

Je vous l'assure. Vous perdriez votre temps.

Oh, mais je ne joue nullement d'intimidation, cela n'est rien. Ni ne cherche à vous interroger ou à donner l'apparence d'un interrogatoire à cette simple conversation de table. J'aime seulement qu'on me réponde quand je pose une simple question de courtoisie.

Y voyez vous un quelconque problème...?

Dit simplement :

Pas le moindre. Ne vous ais-je pas répondu ?

Il faut vous tirer les vers du nez pour tout. Ce qui est loin d'être plaisant pour un homme qui ne distribue qu'avec parcimonie sa patience.

Ce vieux fou de Dawkins en a usé la plus part, je le crains. Et je crois savoir que pour votre part vous n'avez pas l'excuse d'être à moitié sourd...

Sourit en coin, amusé par cette remarque.

Pas encore. Pour l'instant, je me contente d'être un autre genre d'handicapé.

Quant au reste, il avait sans doute la prétention de penser que le secrétaire d'Etat le savait déjà.

Abaisse encore une fois le regard sur la canne.

Heureusement, ce n'est pas pour votre physique que vous êtes là.

Oh, ça me revient... C'est à l'occasion du traité commercial avec la Russie que nous nous sommes croisés, n'est-ce pas? Vous aviez eu ces mots si délicats à l'égard d'Eritrov.

Ricane un peu, ayant plutot le souvenir d'une remarque tranchante sous le moelleux de la flatterie. Le russe n'avait rien vu venir.

Saviez-vous que le pauvre homme est mort à l'heure où nous parlons? Un accident stupide...

Ne semble pas désolé pour un sous.

Se darde d'une expression faussement étonnée. Indifférent :

Vraiment ? Quel dommage, un homme si... rigoureux.

Efface cette remarque d'un geste leste de la main. Cet homme l'ennuyait profondément.

Nous nous sommes en effet croisé à cette occasion. Ainsi qu'à l'inauguration du Centre de Passage, le mois dernier.

Un fois le dessert arrivé, se met en position pour attaquer une tarte aux fraises.
Oui, je me souviens... Le centre de passage.

Le regard planté dans dans celui de Barker.

Vous étiez le spécialiste de la question des échanges que je devais saluer ce soir là... Et que j'ai oublié en cours de route. Bellatrix Black m'aura sûrement distrait...

Commence à découper son gateau pendant qu'il expose vite fait un problème étant parfaitement dans le domaine de compétence de Barker, à quelques détails près et plus ou moins important les détails ^^.


Pensez-vous que vous pourriez diriger la commission qui se tiendra dans deux semaines sur le sujet?

Analyse la question tandis qu'il déguste lui-même une pâtisserie baignée dans un coulis de framboise.

Je le pourrais en effet. S'agit-il d'une demande officielle ?

Agite sa fourchette à dessert.

Tout ce que je dis a valeur officielle. Mieux vaut que je me garde de prononcer trop à la légère des sentences de mort...

Marque une pause

Mais vous recevrez très prochainement une convocation en bonne et due forme.

Amusé :

Tout, vraiment ?

Sourit.

C'est bon à savoir.

Hoche brièvement de la tête, à propos de la convocation. Avec une pointe d'autosuffisance :

Bien, j'y répondrai de façon positive, n'ayez crainte.