Menace nocturne

Draco transplana au seuil de la Grande Brigade, dans le secteur prévu à cet effet. Malgré l'heure tardive, il régnait une agitation quotidienne. Des petites fourmis qui continuaient à faire tourner le régime du Lord.

A pas rapide, Draco traversa le couloir qui lui permettrait d'arriver au bureau de sa tante. Par chance, ou bien le destin en tout cas Winchester se trouva dans le bureau de celle-ci. Réunion quotidienne de rapport.

Sans autre cérémonie, Draco annonça.

Greed s'est fait prendre. Ils ne veulent avoir à faire qu'à Winchester.

- Il est hors de question qu'on obéisse à leurs menaces!

Et s'il pensait s'exprimer au nom de la fierté mangemort, en réalité, la peur dictait sa décision plutôt que la raison.
Toute cette histoire ne lui disait décidément rien qui vaille. De sa position, fragilisée par ce Barker et son organisation soudainement sortie de terre, à ce face à face réclamé dont greed lui même n'avait pu sortir.

- je vous l'avais dit! Il faut envoyer une équipe, faire cette Prewett prisonnière et l'empêcher, cette fois-ci, de s'échapper.

Bellatrix s'ennuyait dans cette réunion, Winchester n'étant pas l'interlocuteur le plus passionnant, il fallait se l'avouer. Et l'arrivée de Draco tomba à pic. Cette intervention allait, même au vue de la gravité de la chose, donner un peu de piment à la fin de soirée.
Et comme à son habitude Winchester allait de travers. Même si elle était plus ou moins d'accord avec lui, chose qu'elle n'avouera jamais, sur la façon de faire les choses, Bellatrix allait un peu s'amuser.

Et pourquoi ne pas y aller Winchester? Après tout cette garce est une vieille connaissance. Elle n'a peu être pas apprécié une fin de soirée pas assez prude à son gout.

Winchester ne pouvait qu'approuver. Prewett était loin d'avoir eu le sort qu'elle méritait il y avait un bon nombre de choses qu'il lui aurait bien fait payer au centuple. Si l'excitation lui chatouilla le bas ventre à l'idée de réclamer son dû, cette dernière se trouva bien vite étranglée par une nouvelle vague de peur.

- Y aller? Et puis quoi encore! Depuis quand se déplace-t-on à la demande?!

Bellatrix rangea les derniers dossiers qui trainaient sur le bureau.

Peut être pour répondre à leur stupide demande et ensuite pouvoir mettre une main mise sur cette épine qui traine depuis trop longtemps dans notre pied.
Ils ont ce qu'ils veulent et par la conséquence nous aussi. La fin justifie les moyens et je veux que cette histoire soit rapidement close.

Crache, mauvais:

- Si tu souhaites à ce point que cette histoire soit réglée, tu n'as qu'à t'en occuper!

Se défoule d'un poing sur le bureau, une violence sourde commençant à remonter à la surface pour mieux s'exprimer:

- Si tu assumais ta part, on n'en arriverait pas là!

Bellatrix fusilla du regard Winchester. Un avada de cils qui ne laissa guère cacher sa fureur.

"Réplique facile pour un dandy de salon. Mais je crois qu'hélas là tu n'as guère le choix. Je suis comme tu dis responsable de cette mission, et elle vient de prendre une nouvelle tournure. Et j'ai carte blanche pour y parvenir. Mais peut être veux-tu qu'on aille en référer à une autorité plus haute???"

Dit-elle dans une attitude proche de son avatar.

Serrant les dents, Silvius ravala à grand peine sa hargne.

- Je m'en occuperais, mais je veux une équipe.

Il en va de soi. Une équipe prête à mettre la main mise sur ses rats d'égouts.

Bellatrix avait dans les yeux ce regard de tueuse ravie de passer bientôt à l'action.

Soudainement persuadé que Bellattrix n'avait pas la moindre idée de ce qui éait entrain de se jouer, Silivus en eu une coulé de sueur froide.
La situation ne risquait-elle pas de devenir incontrolable?

- Je veux les voir dans mon bureau demain matin. Et que lui en soit, ajouta-t-il en designant Draco.

Et pour la suite, ça attendrait puisque sur ces belles paroles il s'était carapaté.

Bellatrix riait intérieurement mais cela se voyait sur son visage. Les traits ravis par une folie ardente, la sorcière acquiésa. Bien sûr que Draco y serait. Il ne pouvait en être autrement.
D'ailleurs quand Silvius quitta la pièce, la chef de la grande brigade se tourna vers son neveu et d'un ton et regard qui ne laissait pas place à la plaisanterie:

Je veux que tu demandes à la brigade d'intervention une équipe mitigée, je veux 4 bons agents et deux nouveaux. Non trois. Plus toi. Pas un mot. Rien, et en attendant que l'équipe soit mise en place, tu suis Winchester.

Bellatrix quitta la pièce aussi sans plus de cérémonie, laissant Draco seul, un peu dépité et grandement désespéré.

La situation dérapait méchamment. Mais ça, Silvius ne l'admettrait jamais. Plutôt mourir!
Les vampires ne voulaient plus accomplir leur rôle? Menaçaient de le laisser tomber lui et l'hégémonie mangemort? Eh bien, soit! On verrait bien qui s'en mordrait les doigts le premier.

S'en suivit un périple de la dernière chance. Silvius se rendit, pour commencer, chez gringotts, pour vérifier que les transactions étaient toujours gelées. Puis il se rendit au marché noir, immense lieu d'approvisionnement, pour vérifier les prix. C'est alors qu'il prit sa décision: il lui fallait de l'argent et vite. Et il savait où en trouver.

Devenu un peu plus nerveux à l'idée de ce qu'il s'apprêtait à accomplir, Silvius prit un chemin de traverse et accéléra le pas. Un coup d'oeil en arrière et il empruntait un passage entre deux immeubles lugubres.

Tout ce qu'il lui fallait, c'était un objet de grand prix. Ensuite, il aurait tous les arguments pour convaincre ses interlocuteurs d'investir pour Voldemort. Peu importait qu'il doive voler ce dernier pour parvenir à ses fins...

Silvius avait l'objet et le rendez-vous avec l'acheteur était arrangé. Bientôt, l'hégémonie serait à nouveau solvable et il pourrait respirer.

Cette avenir réjouissant en tête et le sourire aux lèvres, Silvius revenait à son bureau, victorieux. Quelle ne fut pas sa surprise et son déplaisir en y découvrant Bellatrix Lestranges.

- Aurions-nous un rendez-vous que ma secrétaire aurait négligé de noter ?

A peine fut-il rentrer que la mangemorte pouvait sentir sa misérabilité (pompions) se répandre dans la pièce.
Avec un dédain flagrant, Bellatrix croisa ses jambes en raillant un peu le bureau.

"- Eh bien, suis-je obligée de me faire sonner pour venir demander à notre cher trésorier des comptes. Vois-tu jouer avec ta crédibilité est ce que je cherche depuis longtemps, mais là il me semble que tu me la serves sur un plateau doré."

Elle se redressa, reposant ses jambes au sol, balayant au passage quelques objets qui se trouvaient sur son chemin.

"- Comment se fait-il cher Silvius que notre Lord ait à subir de ta non gestion de tes fonctions?"

Claire, non, il fallait laisser une doute.

Les mâchoires serrées à bloc:

- Le lord n'a pas à subir quoi que ce soit.

Et que savait-elle exactement?

- je fais mon travaille, voila tout.

Faussement blasé et désirant d'évidence passer à autre chose.

- Tout comme tu fais le tien.

Bellatrix s'avança vers lui, dandinant légèrement, de sa démarche féline du lion prêt à attaque et à sauter sur sa proie à tout moment pour donner l'assaut final.
Quand elle fut face à lui, elle pencha sa tête sur le côté:

-" Je suis ravie de voir que tu le fais si consciencieusement que tu prends même soins des comptes personnels de notre Maitre. "

Approchant de lui, comme sous le sceau de la confidence.

"- Ta fidélité est généreuse, je pense qu'IL sera ravi de l'apprendre, et te remerciera en conséquence."

Elle se recula et lui sourit façon Bellatrix.

"- Je pense que le déranger pour cela, pour une telle dévotion ne nuira pas."

La mangemorte approcha sa baguette de sa marque.

Dans l'urgence et dans l'espoir d'arrêter son geste:

- Le Maître sait que je m'occupe de ses comptes. A quoi tu joues, Bellatrix?!!

Bellatrix sourit en coin. Elles espérait avoir touché juste. Ou oui elle le rêvait.

"- Même quand tu sors des gallions de son propre coffre?? Pas ceux du nouvel état?"

Au moins, elle lui donnait l'occasion de nier:

- Je n'ai pas sorti de gallions de son coffre. Pourquoi ferais-je ça?!

Et pourquoi se sentait-il obligé d'insister?

- Je veille sur ses intérêts.

"-Pourquoi?? Pour servir tes propres intérêts Silvius, par exemple. Cela est amplement suffisant."

Elle se déplaça autour de lui, par l'arrière continuant, ses suspicions. Elle en savait que trop peu, mais son attitude ne pouvait que la faire continuer à mordre son joujou.

"- Cela ne te dérangera pas que j'aille faire vérifier. En ma qualité de surveillance de la sécurité interne?"

Méprisant:

- Et qu'est-ce que tu y comprendrais de toute façon...?

Rétorquant:

"Ou qu'est-ce que tu as peur que je comprenne?"