The dark soldier rises

De l'autre côté d'un mur sans tin, Artémis observait l'animal captif et ses réactions. Quand se rendrait-il compte qu'il n'avait aucune marge de manoeuvre? Rapidement, sans aucun doute, vu l'allure à laquelle il testait toutes les possibilités.
Une fois avéré qu'il ne cherchait plus, Artémis se leva de son siège et se dirigea vers la porte, décidée à faire son entrée.
Seule, elle pénétra dans la pièce. Ni baguette, ni protection de quelque sorte que ce soit. Elle aurait aussi bien pu se présenter nue que ça n'aurait pas fait de différence. Tranquillement, elle referma puis se retourna face à Greed, mains venues se croiser en une attitude prostrée.

- Votre cellule est-elle à votre goût, monsieur Greediness? Demanda-t-elle finalement, très aimable.

Greed ne fut que très peu étonnée de se retrouver face à cette rousse.
Lui faisant face, il répondit de sa voix bourrue:

-L'manque un peu de lumière, mais le reste est à la convenance. Mais vous êtes pas là pour parler déco, sinon, autant vous dire que vous perdez un temps précieux.

Soit. Ils étaient là pour discuter affaire et rien d'autre. Signifiant son accord, Artémis désigna un fauteuil en face de celui qu'elle avait choisit et s'assit.
Le temps d'ajuster ses jupes et de lisser son attitude de parfaite négociatrice et la discussion pouvait commencer.

- Que voulez-vous, Monsieur Greediness? Que peut-on vous offrir pour vous compter parmi nos "amis"?

Greed souffla du nez et alla s'assoir. Il était presque agacé d'avoir à clarifier les choses à la petite dame.

"-Je vous arrête de suite miss. Des amis, je n'en ai cure et des dizaine de milliers si je veux. quand à m'offrir quelque chose. Vous ne serez jamais à la hauteur de mes attentes."

Sourit du coin des lèvres, provocante:

- Testez-moi, pour voir.

Greed se leva du fauteuil pour faire face à la petite rousse.

"-Je n'ai pas le temps de jouer à votre petit jeu, ma jolie.
Maintenant vous dites ce que vous attendez de moi."

Se contant de lever les yeux et de rester dans l'ombre massive de Greed.


- J'attends de vous que vous fassiez preuve d'un peu d'imagination et d'ambition. Que vous formuliez vos rêves les plus fous. Ainsi, seulement, j'aurai le plaisir de vous annoncer qu'ils sont devenus réalités.

Car telle était sa mission, ici.

Greed esquissa un sourire. Mais pas un sourire gratifiant. Non de ceux qui vous glace le sang.

-"Réellement ma belle? Intéressant et voyons si vous faites parties de ce rêve dans ce cas."

Greed se rassit et d'un regard bien entendu, il fit comprendre à Artémis ce qu'il désirait en ce moment même.

Se gardant bien de montrer que ce qu'il demandait était hors de question, Artémis resta à sa place, consciente de ce qu'elle avait à offrir et de le révéler suffisamment pour maintenir un certain intérêt à son égard.
Le temps de baisser les yeux, dans un forme de pudeur loin d'être innocente, et la commissure de ses lèvres se creusa en un fantôme de sourire séducteur.
La voix chaude et modulée:

- Vous devez savoir, je n'en doute pas, que chaque chose a un prix...

Elle y comprit, disait le regard qu'elle finit par poser sur lui.

- Et si nous parlions de votre monnaie d'échange...?

Greed ne fut guère étonné de la réponse de la jeune femme. Il s'assit sur le bord du siège et se pencha vers elle, comme pour parler sous le sceau de la confidence.

Donc vous n'avez rien à me proposer. Alors à moi de vous demander ce que vous attendez de ma présence. Car en monnaie d'échange je n'ai rien pour vous.

- Vous n'êtes pas très patient, n'est-ce pas?

Mais soit, ça lui convenait.

- Et loin d'estimer vos capacités à leur juste valeur.

Juste au cas où il n'aurait toujours pas compris:

- Je veux que vous travaillez pour moi. En échange de vos services, vous obtiendrez une juste rétribution.

Au petit sourire coquin qui s'en suivit, on comprenait qu'elle parlait également d'être payé en jeunes femmes rousses.

"Je connais mes capacités, comme vous dites, après je ne vois l’intérêt de le faire auprès de vous. Ce que je veux, je l'ai déjà ailleurs. Que gagnerais-je en plus? Vous venez de me prouver que mes rêves soit disant réalisable ne le sont pas. "

- Prouver?

D'un haussement de sourcil dubitatif

- Je ne pensais pas avoir essayé de vous prouver quoi que ce soit.

Ceci dit, elle se leva, profitant du mouvement pour se révéler féline.

- mais surement est-ce le moment de commencer ma démonstration.

Et sur ces belles paroles, elle lui accorda un dernier regard mutin, tournée de trois quart, puis s'en alla.
le soir même, elle tenait sa promesse et une vampire d'un tout nouveau genre se présentait à Greed. Porteuse de charmes certains et d'expériences... Surprenantes. Artémis avait bon espoir d'avoir suffisamment cerné le personnage pour trouver à répondre à ses fantasmes les plus fous.

Ce qu'il fallait pour initier de la meilleure façon les négociations.
Le lendemain matin, elle se présenta à nouveau.
Ouvrant la porte sans s'annoncer, elle vint s'asseoir sur le fauteuil, sans s'offusquer de trouver les restes d'une soirée de débauches, vampire alanguie dans un coin y compris.

- Alors, accepterez-vous de m'accompagner ou ais-je encore manquée d'arguments ?

Greed passe une nuit des plus agréables. Il fallait dire que la vampirette savait répondre à ses besoins, même les plus fous. Et l'homme n'était pas regardant sur le fait qu'elle soit une croqueuse d'hommes. Le sujet n'était pas là ce soir là.

Quand la rouquine arriva, Greed sentit que les nœuds à son cerveau allait revenir.

"Oui, vous en manquez et grandement, mais cela n'est pas incompatible avec l'envie de vous suivre."

Cette réponse lui plaisait, ainsi que le révéla Artémis d'un sourire léger, séduite.
Était-ce sa bestialité? Ou l'assurance de le tenir, bientôt, dans le creux de sa main? Elle n'aurait su dire ce qui lui plaisait le plus. Mais alors qu'elle se perdait dans ses pensées, une main la fit revenir sur terre. Posée sur son épaule, elle glissa vers sa nuque, rapidement suivie du contact des crocs de la vampire, arrivée dans son dos, aussi furtive qu'une ombre. Artémis ne se faisait pas à leur façon de se mouvoir sans déplacer le moindre bribe d'air. Au moins avait-elle appris à ne plus sursauter, accueillant sans s'étonner leurs gestes impromptus.
Le temps de réveiller la brûlure des baisers que Barker avaient déposé cette nuit même dans son cou, et la vampire s'éloignait de la sorcière, se déplaçant comme une bête qui venait de reconnaître le territoire d'un autre et en éprouvait de la crainte.

- Alba, ça ira, laisse-nous.

A Greed, sur le même ton de commandement royal.

- Levez-vous, nous avons à faire.

Et pour cause, l'un des maillons de la chaine qui assurait l'approvisionnement du pays rechignait à assurer son rôle. Il fallait lui rappeler son importance et le poids de la responsabilité qui pesait sur ses épaules. Surement, en la matière, Greed saurait se montrer convaincant.
Avec une moue boudeuse, Artémis détailla Greed et son apparence. Comment le mettre en valeur?

Voila un défi à sa hauteur et qui méritait réflexion. Le temps de se lever et elle s'approchait de l'homme pour mieux le détailler, sans fausse pudeur. Se dégageait de lui une grande puissance physique, nul doute. Mais ne pouvait-on pas y ajouter un petit quelque chose?

Greed se leva sans grande conviction.

"Je vous en prie, je suis impatient de voir ce que vous avez à réellement proposer."

Un léger signe d'ennui ou d'impatience, en Tout cas Greed commençait à en avoir marre de poireauter en compagnie de cette rousse qui n'allait pas droit au but.

L'ennui affiché, quant à lui, ne contentait pas Artémis. Son bilan effectué sur l'apparence du monsieur, elle s'arrêta et resta là à peser ses propres conclusions sans rien dire.
Qu'il goute un peu plus longtemps de la captivité et il serait peut-être un peu plus receptif. Seul, cette fois-ci.
Sa décision prise, elle s'écarta et designa la porte.

- mais je vous en prie, soyez libre d'en constater par vous-même.

Ce qui était un piège, bien sur. Qu'il s'avise ne serait-ce que de toucher la porte et il en subirait les conséquences.

- vous êes notre invité, après tout.

Discours en demi teinte s'il en est, les paroles d'Artèmis n'avaient qu'un seul but: rappeler sa situation peu enviable à Greed.

Voilà tout ce que Greed n'aimait pas: perdre son temps et surtout qu'il le soit par une femme capricieuse.
Il s'approcha de la rousse, la forçant à reculer d'un pas.

"-Écoute ma jolie. Ici t'es peut être la princesse de ce château, mais à mes yeux, tu n'es rien d'autre qu'une emmerdeuse. Soit tu déballes la nécessite de ma présence soit tu joues comme il se doit les geôlières. Mais évite de continuer à faire perdre du temps à tout le monde. Y compris le maitre du château. "

- Je crains que vous 'aillez pas bien compris l'énoncé de la situation..

Reculer d'un pas éait une chose, mais accepter ce traitement familier en était une autre. Artémis poursuivit donc, plus maniérée que jamais et bien decidée àne pas se laisser intimider.

- soit vous mourrez ici, soit vous en sortez sous ma protection.

Le temps de lever un doigt et d'en effleurerle menton du monsieur et sa voix devenait un murmure:

- Les créatures qui peuplent ce lieu ne vous accordent aucun intérêt. Vivant. Tout juste envisagent-elles de vous transformer en l'un des leurs... mais peut-être est-ce votre ambition...?

N'ayant pas l'intention de s'étendre plus sur la situation, Artémis laissa planer le sous entendu avant de reprendre, plus pressante.

- il n'y a pas d'exigeances qui tiennent ici, mr Greed. Tout juste pouvez-vous m'apparaitre domestiquable dans l'espoir de survivre quelques jours de plus.

Greed ricanna, ne changeant guère d'attitude. si la rouquine croyait lui faire peur avec ses menaces, il fallait qu'elle y travaille encore un peu. Elle n'avait pas été la première et ne serait pas la dernière. Puis les hommes de la nuit, elle les connaissait plus que la jeune fille pouvait le penser. Du moins dans leur façon d'agir.

"-Non ma douce, c'est ce que tu crois. Ma présence ici est tout comme la tienne requise par nécessité de tes hôtes. Ta protection n'est qu'une illusion dorée dans laquelle tu vis. Et je préfère encore mourir sous les crocs de la douce Alba que de continuer à être juste là pour passer les caprices d'une gamine déjà domestiquée. Fait passer ça à ton Maitre, même si je me dfoute qu'il le sait déjà. "

Tique à l'évocation de l'illusion dorée dans laquelle elle vivait. Heureusement qu'elle se savait prisonnière depuis quelques mois déjà, sans ça Artémis n'aurait pas résisté à l'affront et se serait effondrée de la plus théâtrale des façons.
Au lieu de ça, maintient son regard braqué dans celui de Greediness, vaille que vaille.

- Tout comme l'oiseau enfermé dans sa cage, je ne suis pas en position d'exiger quoi que ce soit, lui concéda-t-elle à grand peine. Toutefois, aussi omniscient que mon maître puisse être dans son antre, il aime à préserver quelques zones d'ignorance.

Mécontente d'en être arrivée là, Artémis s'écarta, prête à rejoindre la porte et à s'en aller:

- Quoi que vous en pensiez, j'ai encore toute ma liberté de penser et je compte bien en profiter. A vous de savoir en tirer avantage ou de préférer les crocs d'Alba... Pour le reste, je me fiche bien de ce qu'il peut vous arriver.

Enfin, elle cessait d'agir en midinette capricieuse désirant un nouveau joujou. Là, son intérêt était revenu, tout comme son attention. Il était temps, il commençait à se demander le pourquoi de son enlèvement et de sa "toujours" vie.

"-Ah ba enfin" tonna-t-il.

"Vu que ton petit jeu puérile se termine, et au titre de me répéter, maintenant parle sans détour et blabla stérile et dit moi ce qu'on attend concrètement de l'homme que je suis. Car depuis le début c'est là toute mon attente. Sans ça en effet, je ne vois pas à quoi je sers à part de repas." ironisa-t-il!

Après sa liberté, il s'en moquait bien, au final, ils étaient dans le même sac.

Petit jeu puérile... Comme autant de poignards acides, la remarque se glissa au coeur d'Artémis pour mieux y instiller son poison d'amertume.
Sa fierté mise à mal difficilement apaisée, la demoiselle se redressa et inspira profondément:

- Les vampires ne comprennent qu'une chose: la possession. Faites comme si vous étiez mien, pour commencer, et nous discuterons ensuite des opportunités à saisir.

Quitter pour quelques minutes ce rôle qui lui assurait chaque jour la survie lui était un supplice mais Artémis tenait bon, tendue comme jamais et le ton péremptoire.

Greed se releva de son lit, faisant grincer les lattes en bois du sommier. Il s'avança vers le jeune fille d'un pas lourd et bourru. Il se pencha vers elle.

"- La possession est un art qui demande une confiance totale, et hélas je ne l'ai pas en vous, tout comme vous-même. Si votre rôle ici vous tient à cœur, ma jolie, ne perdez jamais de vue que même avec un semblant d'acquis vous en l'êtes jamais pour des races de ce genre."

Il se redressa et avança vers la porte.

"-Allons-y! Nous avons perdu du temps avec vos blablas de jeune femelle en manque de reconnaissance. Si là est ma seule solution de sortir de cette pièce...pourquoi pas. J'aime les challenges.