Choix de destinée (plus c'est grandiloquent, plus j'adore)

Trop de choses à faire, et trop peu de personnes de confiance pour l'épauler. tel était le quotidien de Severus Snape. Il avait une double vie à mener et ne s'en accommodait que très difficilement, à coup de potions d'éveil et de concentration.
C'était un jeu qu'il ne pourrait pas indéfiniment gagner, et jours après jour, il flirtait avec le point de rupture sans jamais lâcher prise.
Il ne tiendrait pas sur le long terme, voila la conclusion qui était la sienne. Il lui faudrait trouver soi un bon moyen d'expulser toute cette tension, soi de la faire diminuer.
Autant dire qu'il avait envisagé beaucoup de solutions, mais qu'aucune ne lui plaisait.

Sauf peut-être une, se dit-il, un regard pensif posé sur Mina.
Comme c'était devenu coutume pour lui ces derniers temps, il s'était contenté d'ouvrir la porte, sans un mot, et de contempler la nouvelle venue sans montrer le moindre signe de reconnaissance. C'était devenu un luxe pour lui, et s'il y avait bien une personne avec qui il ne perdrait pas son énergie, c'était avec Mina. Il savait ne pas avoir à se fatiguer avec les ronds de jambes et autres simagrées avec elle.

Et pour preuve, il se contenta de s'écarter pour mieux la laisser entrer.

(on m'a volé, j'avais jamais vu cette réponse T__T)

Mina ne se montra pas plus éloquente que Snape. Elle se contenta de hocher la tête en signe de "bonjour" et entra dans la pièce sans préambule. Impassible d'apparence, elle était également et curieusement vide à l'intérieur, comme si les derniers jours passés l'avaient privé de son âme.
Elle avança de quelques pas dans la pièce, pour laisser une distance dite de convenance entre l'homme et elle, puis se tourna. La silhouette presque rigide, elle se tenait droite, tête légèrement penchée en arrière, ce qui caractérisait son petit air hautain.
Le regard fixé sur Snape, elle ouvrit la bouche et dit d'un ton mécanique :

J'imagine que ce que je vais t'annoncer ne va pas te surprendre, puisque tu me fais épier, mais une mise au point ne semble pas superflue. J'ai réfléchi depuis notre conversation et il semble que, comme à ton habitude, tu ais raison.
Il n'y avait pas de pointe d'ironie dans la voix de la jeune femme, ce qui était étonnement inhabituel.
Je serai à tes côtés, à 100%, si c'est ce que tu souhaites toujours.

Voilà qui était déjà bien trop long pour un discours. Il n'y avait donc pas de raison d'en rajouter. Elle attendait juste un signe de tête en signe d'approbation.

Si Snape nota l'attitude de Mina, comme désincarnée, il n'en dit rien. Ce qui ne l'empêcha pas de s'en réjouir. Enfin, ils allaient pouvoir passer aux choses sérieuses.

Citation :

J'ai réfléchi depuis notre conversation et il semble que, comme à ton habitude, tu ais raison.

A ces quelques mots, il se permit toutefois un léger haussement du coin des lèvres. Qu'on reconnaisse qu'il avait raison lui faisait toujours cet effet; un petit frétillement intérieur à peine perceptible. De quoi lui remonter un peu le moral.

"- Très bien."

En sa compagnie vint le hochement de tête attendu. Juste avant de se détourner et d'aller chercher dans sa bibliothèque un livre, un seul, qu'il lui tendit.

"- Tient, tu devrais lire ça."

Rien sur couverture de ce livre, si ce n'est la marque des ténèbres. Pourtant il venait de lui remettre rien de moins que les pensées de Voldemort, sa vision du monde sorcier. Une bible pour les Mangemorts, un livre qui ne sortira jamais du cercle très fermé des proches du seigneur des ténèbres et hauts dignitaires de la nouvelle hégémonie.

"- Il ne doit pas sortir de cette pièce. Pour expliquer tes allers et venues, tu seras officiellement considérée comme mon assistante."

Une fois la situation exposée, il se contenta de l'observer gravement, attendant de voir si elle l'accepterait.
Pour sa part, l'instant était grave et s'il n'en montrait rien, une tension presque palpable sourdait de sa posture.

Mina ne prit pas la peine de suivre Snape dans son mouvement. Elle posa de nouveau son regard sur lui lorsqu'il lui tendit l'objet. Ses yeux parcoururent alors la longueur de son bras pour s'arrêter sur la couverture du livre. D'une main presque hésitante, elle s'en saisit, les yeux rivés sur la marque des Ténèbres.
Fronçant les sourcils, elle le tourna entre ses mains comme elle l'aurait fait pour un objet précieux. Un mélange de curiosité, d'excitation et de peur fit son apparition en sourdine. Elle n'avait aucun souvenir d'avoir déjà entendu parler d'un livre portant la marque du Lord Noir. Son esprit analysait l'information en même temps que les paroles de Snape.
Avant d'ouvrir le livre pour le parcourir des yeux, elle lança un bref regard intrigué au Directeur de Poudlard.
Les lignes défilèrent sous ses yeux sans qu'elle parvienne à y mettre un sens. Cela ressemblait fortement à une bible Mangemort mais elle ne pouvait croire que telle "oeuvre" existait.
Hésitante, toujours, elle ouvrit la bouche pour ne prononcer que quelques mots :

Qu'est-ce que.. ? C'est... ?

L'information ne passait pas clairement. Elle se trouvait face à un mystère précieux qui la laissait bouche-bée.

Le regard froid et tranquille:

"- le début de ton initiation."

Mina ne mesurait pas la portée de ce qui était en train de se produire. Ni pour elle, ni pour Snape. Elle resta là à le fixer, le temps comme suspendu l'espace d'un instant. Lorsqu'elle se remit à bouger, elle se sentit comme rouillée. Elle referma le livre entre ses mains, le contemplant toujours avec fascination alors que son esprit se vidait.
Elle n'avait aucune réponse à fournir, aucune parole à prononcer. Cela ne servait à rien. Tout ce qu'elle souhaitait était lire. Mais elle se devait de montrer un quelconque signe d'acception. Aussi fit-elle l'effort de trouver un petit mot d'humour faisant écho à "tu seras officiellement considérée comme mon assistante", qui sonna creux encore une fois :

Très bien. Mais ne t'attends pas à ce que je t'appelle "Maître" ou autre qualificatif du genre.

Elle s'arracha enfin à la vue du livre pour revenir aux yeux de l'homme :

Pour moi tu seras toujours Sev'

S'il y avait la moindre signification cachée aux paroles de Mina, ou intention inavouée, Snape ne chercha en rien à les voir.
Futilités, et légerté mal placée.
Il les balaya sans pitié, le coeur aussi froid et vide qu'une coquille de noix à l'abandon depuis trop longtemps.

"- En avons-nous fini?"

Elle perdit bien vite toute idée d'essayer de faire comme si elle était elle-même, avec ses sarcasmes. Aussi, elle répondit sur le même ton que lui :

Si par "en finir" tu signifie que je peux à présent lire, alors oui, j'imagine que nous en avons fini.

Très bien, signifia l'unique hochement de tête qu'il lui offrit en retour.
A dire vrai, il avait hâte de passer à l'étape suivante, qu'elle sache véritablement ce que Voldemort avait en tête, à quel genre de folie il aspirait. Ainsi, et seulement dans ces conditions, elle saurait dans quoi elle s'engageait et Snape saurait si elle était capable de remplir son office.

De certitudes, et de soutien, voila ce dont il avait besoin.
Et de rien d'autre.

Sur cette pensée, il accorda un dernier regard dénué de tout sentiment à Mina, puis retourna s'assoir à son bureau. Elle en avait pour quelques heures, et il saurait être patient.

Sentant que Mina en avait fini avec sa lecteur, Snape daigna lever le nez de sa lecture; Enfin, le lever... Pas vraiment. tout juste tourna-t-il les yeux dans sa direction, interrogatif.
Signe d'intérêt déjà impressionnant à ses yeux, il ne comptait pas en faire plus.

ce n'est qu'une fois qu'il croisa le regard de Mina qu'il redressa pour de bon le visage, à la limite d'être hautain se faisant.

Poussée par cette nouvelle obsession, Mina finit par tourner le regard vers Snape. Elle fut surprise de trouver son regard déjà sur elle mais ne cilla pas. Elle conserva la même expression, sourcils légèrement froncés. Observant l'homme avec intensité, elle le voyait comme pour la première fois. Il semblait afficher cet air familier qui le caractérisait lorsqu'il triomphait de quelqu'un, à moins que ce ne soit l'esprit de Mina qui influence cette interprétation.
Elle aurait souhaité qu'il parle le premier car elle ne savait pas quoi dire, comment réagir, ce qu'il attendait d'elle précisément. En réalité, elle n'osait pas prononcer les mots qu'elle pensait, parler à coeur ouvert. Si elle se trompait sur ses différentes interprétations, cela lui coûterait bien plus que la vie.

Elle baissa le regard sur le livre qui gisait sur ses jambes. Se saisissant de la couverture, elle le releva pour le mettre face au regard de Snape et suivit la même position. Elle venait de choisir de réagir avec sarcasme, égale à elle même :

Passionnant livre de chevet, Sev. Tu t'en sers d'inspiration pour mener à bien tes envies de dominer le monde ?

Mina se revoyait, de nombreuses années auparavant, assise dans la salle commune de Serpentard face à Snape. Il avait toujours eu le goût des livres de conquêtes et de politique. Nombre de leurs conversations avaient mal tournées à cause de cela. A l'époque déjà, Mina était persuadée de voir clair en Snape : il avait toujours aspiré au pouvoir et à gouverner. Et à l'époque, elle ne se privait pas de discuter longuement avec lui à propos de ses "projets", finissant toujours par se moquer de lui. Elle ne l'avait jamais réellement pris au sérieux tant il lui semblait impossible de parvenir à ses fins de la sorte.
A l'époque, ils étaient jeunes et étudiants. Mais à présent, tout avait changé et elle ne pouvait malheureusement que prendre tout ceci bien trop au sérieux. Ce n'est pas ce qu'elle affichait pourtant. Elle se montra la même Mina qu'à l'adolescence, mais elle savait que Snape et elle avaient parfaitement conscience des nouvelles règles.

Il y avait autre chose qui avait changé depuis leurs années d'étude: l'épée de Damoclès suspendue au dessus du cou de Snape. Chaque seconde qui passe lui semble une seconde de perdue tant il est persuadé qu'il peut tout aussi bien être entrain de vivre sa dernière heure.
Vivre dans l'urgence, constamment, ne laisse que peu de place pour la patience. Tout juste parvient-il à se retenir de pousser le seigneur des ténèbres à parler plus vite quand ce dernier se laisse aller à ses diatribes infernales, qu'on ne lui demande pas, dans ces conditions, de dissimuler ses sautes d'humeur quand il se trouve dans l'espace confiné de son boudoir.


"- Que tu ne saches pas ce que j'attends de toi à ce stade est une lacune que je serais tout prêt à combler, mais je n'ai que faire de tes traits d'esprit."

Si le ton est on ne peut plus cassant, ce n'est nullement pour rabaisser Mina, mais bien pour s'épargner ce genre de détours fastidieux. Une fois ce point réglé, Severus passe à la suite sans sourciller.

"- Quel est le premier mot qui te vient à l'esprit après avoir lu ces pages?"

L'élève et le maitre, voila le rapport qu'il souhaite instaurer pour l'heure. S'il est acquis que l'échange sera totalement constructif, alors, il veut bien faire preuve de patience. Que ce soit dit.
Pour le reste, l'énervement dont il a brièvement fait preuve a disparu; il ne se dégage plus que calme et intelligence de son regard et de son attitude.

Mina possédait une quantité de mots aussi divers que variés pour qualifier ce qu'elle venait de lire : dégoût, abomination, terrifiant, fascinant, réalisable, etc... Elle les passa presque un à un en revue alors qu'elle s'approchait du bureau de Snape. Sans délicatesse, elle laissa tomber le livre devant lui puis le regarda dans les yeux. Peu importait le nombre de mots qui lui venaient à l'esprit, celui qui demeurait pour l'instant était :

Perturbant, Snape, est le premier mot qui me vient à l'esprit.

Pour de nombreuses raisons.

"- Perturbant?"

le temps de jouer avec ce mot et l'idée qui l'accompagne, Snape le repousse et la cale dans un coin de son esprit.
Trop de prudence derrière ce mot. Rien à en faire pour l'instant.

"- Et que dirais-tu de... Implacable?"

Là se trouvait le véritable test. Et enfin, Snape commençait de s'amuser un peu. Fort heureusement pour nous, ça ne signifiait nullement qu'il allait se mettre à rire ou quoi que ce soit du genre. Ce serait bien trop effrayant. Mais en tout cas, une lueur d'intérêt pointait son nez et il semblait revenir un peu à la vie.

Mina croisa les bras tout en le regardant. "Implacable" paraissait tout aussi pertinent que "perturbant", mais beaucoup plus significatif en réalité, surtout dans la bouche de Snape.

J'en dirais qu'il correspond plus précisément à ce que j'en pense, mais qu'il n'arrive pas en première place dans l'ordre de mes pensées.

Parler plus avant semblait inutile, tout comme renchérir sur une question. Snape avait lancé son introduction, de celles qu'il chérissait tant : intrigante, frappante de vérité et un rien audacieuse. Le jeu d'esprit avait commencé depuis longtemps entre elle et lui, mais à présent il se concrétisait. Mina n'avait qu'à se montrer patiente.

ne trouvant nullement sa réponse constructive, se contente de secouer la tête pour marquer une pause réflexive, puis reprend.

"- Pourquoi le trouves-tu si perturbant?"

Mina s'étonna de ne pas voir Snape poursuivre sur sa lignée mais répondit sans sourciller.

Pour des raisons qui me semblent évidentes. Il est perturbant pour tout ce qu'il représente et tout ce qu'il sous-entend. Je ne m'attendais pas à découvrir un jour l'existence d'un tel livre, que j'imagine être un précieux trésor pour une minorité de Mangemorts. Je n'ai jamais douté des projets ambitieux du Seigneur des Ténèbres, il a suffisamment prouvé qu'il savait où il allait, mais ce livre me perturbe car il est criant d'une vérité malheureusement très probable et réaliste. Il est, comme tu le dis également, implacable et remet en question l'ordre du monde tel qu'il est aujourd'hui. Ce qui amène à beaucoup de questions et de remises en question. Ton Maître a bien entamé le chemin qui le mènera vers la réussite de ses desseins, même s'il reste beaucoup de combats à mener. Si tant est qu'il parvienne à accomplir tout ce dont il parle dans ce livre, cela m'amène également à me poser d'autres questions telles que : quelle sera ma place dans ce monde ? Et pour aller plus loin, quelle est celle que toi tu souhaites occuper.

Elle faisait bien entendu référence à ce que Snape lui avait dit quelques jours plus tôt. A savoir que la fin de Lord Voldemort approchait.
D'innombrables questions restaient en suspend dans son esprit, mais celle qui l'inquiétait forcément à présent était ce que Snape avait prévu.

"- Et pourtant, il y a une faille. Et c'est parce que le seigneur des ténèbres se refuse à la considérer que je me dois d'intervenir."

regard perçant fixé dans celui de Mina, Snape paru enfin s'éveiller. Jouer avec les mots et les idées, la perdre dans un entre deux où elle ne saurait plus de quel côté elle se trouve, tel était son but.

"- Un jour, il chutera. C'est inéluctable. Et alors, ce monde s'effondrera. Il faut quelqu'un pour préparer cette chute, l'accompagner en douceur."

Sur de lui et de sa pensée, il se renfonça dans son fauteuil et croisa les jambes.

"- Ainsi, j'apporte mon soutien à mon maître."

Étranges propos que voila, et prononcés sur un ton léger, ils étaient encore plus perturbants. Juste ce qu'il fallait d'enthousiasme pour avoir l'air de soutenir Voldemort, et ce qu'il faut d'impertinence pour passer pour un traitre en puissance. Voulait-il la gloire du SdT ou bien sa chute, Dur à dire. Et là était tout le génie de Snape.

Si Mina était perdue, à présent elle savait encore mois sur quel pied danser. Tout ce qui continuait de faire sens à ses yeux était que Snape souhaitait bien plus qu'il ne le disait, qu'il se visualisait certainement comme celui qui prendrait la relève une fois que ce monde aurait chuté. Cela, néanmoins, ne l'aidait pas dans le temps présent.
Elle ne le quitta pas des yeux et répondit sur un ton un peu plus sec :

Tu en dis trop ou pas assez, Severus,...

Elle laissa planer la phrase dans l'air un instant puis poursuivit comme s'il s'agissait d'une continuité :

... comment comptes-tu préparer cette chute, s'il est question de toi lorsque tu dis qu'il faudra quelqu'un pour l'accompagner en douceur ? Quelle est donc la faille que tu vois dans les plans de ton Maître ?

Elle posait les questions dans le désordre afin de mettre une emphase sur l'idée de faille. Cette fois, elle voulait entrer dans les détails, persuadée qu'elle finirait par y voir clair dans le jeu de Snape un jour ou l'autre.

Enfin, ils s'engageaient dans une voie qui lui plaisait, le dialogue s'engageait. Mina posait les bonnes questions même s'il aurait été plus commode d'avoir à s'en passer. Prenant encore et toujours son mal en patience, Snape se contenta de poursuivre, comme le maitre impatient et exigent qu'il était, avec une pointe d'exaspération sous-tendant chacun de ses mots.

"- Les sang-de-bourbe, les sang-mêlés... mon Maitre les considère comme des inférieurs, tu as du le lire. Il ne s'agit pas uniquement d'une considération sociale, mais aussi magique et intellectuelle. L'Ordre du phénix n'est, pour lui, qu'un insecte qu'il aura tôt fait d'écraser."

A ce stade, l'exaspération était tournée vers Voldemort, et teintée d'une bonne dose de sarcasme. On sentait tout le poids des discussions menées à baton rompu avec des mangemorts trop stupides pour voir que Snape avait raison.

"- le Seigneur des ténèbres est fou. Cette folie doit être soignée sans ça elle se transmettra à la société tout entière. Là voila, la faille. Sa vision déformée des choses."

Cette fois-ci, il s'était fait incisif, allant au coeur du sujet sans détour ni fioritures, preuve qu'il en attendait autant de la part de Mina.

"- Démesuré. ce mot a du, lui aussi, t'effleurer l'esprit."

Pour preuve, la remarque était clairement moqueuse, comme pour mieux souligner que le trop plein de prudence de la part de Mina était plus que mal venu en l'état.
Il savait qu'elle l'avait fait pour se protéger, mais n'allait pas l'épargner pour autant, bien au contraire. Il n'y avait qu'une fois libérée de ce genre de contraintes qu'ils pourraient discuter librement.

Mina se permit de marquer son amusement certain par une expression en demi teinte. Amusement n'était pas le bon mot, mais elle trouvait tout cela assez ironique. De son point de vue, Voldemort était bien plus que contradictoire sur un bon nombre de point, notamment sur la question du Sang. Selon elle, néanmoins, il n'y avait pas que sur ce point qu'on pouvait trouver de faille.

En effet, "démesuré" est un mot qui m'est venu à l'esprit il y a fort longtemps en ce qui concerne ton Maître.

Elle fit quelques pas en arrière pour rejoindre son fauteuil et s'y assit afin de poursuivre la conversation. Tout ce que venait de dire Snape était bien plus gênant que ce livre, bien plus gênant que tout le reste à dire vrai. Car s'il était un homme à craindre plus que le Lord, c'était bien lui. Snape était loin d'être fou, c'est ce qui le rendait beaucoup plus dangereux et, paradoxalement, beaucoup moins prévisible.

La folie n'est pas une maladie qui peut se guérir. Elle peut seulement être tempérée si on a de la chance. Comment comptes-tu donc tempérer celle du Lord Noir ?

"- Je ne compte rien tenter. Mon but n'est pas de contrarier le SdT et de mourir de sa main. Mais de voir ce qu'il refuse de considérer. Surveiller les failles."

Maintenant, il arrivait à sa limite de patience, et ne pensait plus avoir quoi que ce soit d'autre à dire que Mina ne doive voir par elle-même. Rester attentive serait le dernier conseil qu'il aurait à formuler.

Déjà, il semblait évident que son esprit commençait à décrocher de la conversation actuelle et s'envolait vers d'autres horizon.

Mina continua de fixer Snape. Agir dans l'ombre, voilà ce que Snape avait toujours fait et c'est ce qui le rendait bien plus menaçant que tout autre. Néanmoins, elle savait pertinemment qu'il y avait autre chose. Snape avait toujours quelque chose en tête et ce n'est pas la situation présente qui pouvait faire changer Mina d'avis à ce sujet. Peu importe ce qu'il disait, cela n'avait que sens, elle savait qu'il ne disait pas tout de toute façon. Mais pouvait-elle en demander plus ?

Ton but est bien d'assurer ses arrières le jour où il s'en rendra compte, pourtant ? Ou le jour où cela le perdra ?

Elle se montra pour la première fois plus incisive et tant pis si elle prenait bien trop de risques. Elle n'était plus à ça prêt.

Severus, je suis prête à te suivre loin, à t'épauler coûte que coûte si c'est ce que tu souhaites de moi. Mais je ne le ferai pas aveuglément.