la voix du sang

Dernièrement, tout le monde ne parlait que de ça: le classement de la noblesse sorcière. On ne parlait pas de mérite, non! Quoi de mieux que l'arbre généalogique pour juger de la qualité d'une personne et du respect qu'on lui doit? Car c'était bien de ça qu'il s'agissait. S'assurer un pouvoir qu'on ne méritait de toute façon pas, au nom d'un critère ridicule. Mais c'était le monde dans lequel elle vivait...
Depuis quelques temps déjà, les conversations tournaient autour des suppositions concernant la place que sa famille allait avoir dans ce classement, et on ne pouvait pas dire qu'Artémis avait lieu de s'enorgueillir à ce sujet. Un père qui avait trahi l'actuel ministre et se trouvait aujourd'hui au sein du gouvernement Egyptien, l'un de pires opposants de l'Angleterre, et une mère aux origines douteuses... Non, vraiment, ce n'était pas une bonne nouvelle pour Artémis.
A tel point, que plutot que d'obéir à sa curiosité, elle restait assise à siroter un thé dans le salon de thé juste en face de la bibliothèque de Fleury et Bott.
L'auteur n'était pas encore arrivée, mais déjà, des personnalités faisaient leur apparition, discutant dans la rue où le magasin s'était étendu pour l'occasion.
Comble du luxe et du meilleur auspice, le temps était au beau fixe. (j'ai quelques doutes sur le français de cette phrase XD en tout cas, il fait beau, pis c'est en début d'aprem ^^)

(mais nan, mais nan, vivent les vieux beaux de l'hospice, même s'ils ont le regard fixe! :hi*

Discussions animées, beau monde, le Chemin de Traverse était en passe de devenir pour un court moment l'endroit le plus chic du Tout-Londres sorcier... Rien à voir avec la première visite d'Hectorius, peu de temps auparavant. Et ce changement n'était pas pour lui déplaire, après tout. D'autant que les lieux n'en restaient pas moins pittoresques - tout l'était, ici, en Angleterre. Absolument délicieux.

Après un moment passé à échanger des salutations poliment surprises et des questions d'usage avec quelques visages connus (amis de la famille, connaissances un peu prestigieuses, parents très éloignés voire très très éloignés), cependant, l'attente s'installa.
Tout le monde était d'accord sur la juste aubaine et le soulagement longtemps attendu que représentait cette liberté d'expression retrouvée. Les commérages sur le rang occupé par telle ou telle famille, très vivaces, tourneraient en rond jusqu'à ce que l'on ait effectivement le livre entre les mains. Et quel autre sujet aborder? Il y avait donc bien des gens à qui s'adresser, mais personne à qui parler.
Résigné à patienter, Hectorius s'employa alors à observer paresseusement les alentours. Sous le soleil, les étalages baroques, les vitrines poussiéreuses et les enseignes bancales faisaient un peu vieillot et mal entretenu, pas le genre d'endroit où Mère l'aurait encouragé à faire ses achats - et pourtant, on avait l'envie irrésistible d'y fouiller des heures durant.

Et parmi ce bric à brac - un autre visage connu! Sirotant son thé au lieu de se mêler à la société, elle aurait peut-être la tête à aborder d'autres sujets que ceux qu'il venait d'épuiser, ou au moins à les aborder sous un angle nouveau... Il s'approcha d'Artémis avec un sourire proportionnel à l'ennui auquel il espérait échapper.

Salutations! Heureux de voir un autre étudiant s'intéresser à la littérature moderne...

Hésite un instant entre le "vous" et le "tu", puis se rappelle leur dernière rencontre.

A moins que ce ne soit un tout autre but qui me vaille le plaisir de te trouver ici?

Artémis avait repéré Hectorius dans la foule, aussi ne fut elle pas surprise de le voir apparaitre devant elle. ce qui l'était plus, c'est qu'il délaisse toute cette compagnie des mieux dotées en terme de consanguinité, critère de qualité à ce qu'il semblait... Et non, Artémis n'était pas seulement aigrie, elle était surtout dotée d'un sens critique très affutée, merci pour elle!

Pour réponse, se fait aimable, reposant sa tasse de thé pour mieux le saluer.

Je ne parlerais pas de littérature pour ma part... Mais je dois avouer être très intéressée. Surement pas pour les mêmes raisons que toi, je suppose, étant donné que je reste à distance, quand toi-même plonge avec assurance dans la foule.

Sourit, semblant impressionnée par sa dextérité en société.

Tu sembles à ton aise. A tel point que je me sentirais presque coupable de t'inviter à ma table, si ce n'était la cohue dont tu viens de t'échapper.

lui désigne la chaise en face de la sienne

Remercie d'une inclinaison de la tête et d'un sourire plaisant, et s'assied prestement.

Ah, bien des gens de qualité ont été effectivement attirés par l'évènement, semble-t-il... C'est merveilleux de pouvoir les rencontrer tous ainsi.

A vrai dire, les plus haut-placés ne se déplaceraient certainement pas en personne, préférant de loin éviter la cohue et inviter tout simplement l'auteure à leur table. Cela permettait d'obtenir la même dédicace, quoi que souvent gratuite, et surtout assortie du plaisir d'exhiber l'artiste à quelque soirée organisée au château.
Mais il aurait été malséant de soulever la question.

Cependant je ne saurais prétendre en connaître beaucoup d'assez près pour échanger guère plus que des salutations, il s'en faut. Ta compagnie et ta conversation sont une bénédiction, sois en certaine!

S'interromp pour commander un autre thé au garçon qui s'est approché, puis avec un intérêt non feint:

...Et quelles sont donc ces raisons qui diffèreraient des miennes?

N'estimant pas Hectorius capable d'affronter son ironie et encore moins ses sarcasmes, prend le parti d'en dire le moins possible et de rester prudente dans ses propos.
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Une bien belle réunion, une réussite sans aucun doute.

Le manque d'entrain aurait mis la puce à l'oreille de qui pouvait s'attendre à de la dissidence, mais sûrement pas à qui discutait cordialement. De plus en plus, elle apprenait à mesurer ses paroles.

Et soit assuré que j'y aurais volontiers apporté ma contribution, mais l'auteure n'est pas une amie de la famille. J'ignore de quoi aurait l'air mon apparition au milieu de la fête, mais je préfère ne pas le savoir...

Se penche un peu vers totor, des airs de petite fille farceuse dans son sourire et son attitude telle une comploteuse de pacotille.

J'ai été tenté, un instant, de me jeter dans la mêlée pour provoquer le sort, mais j'aurais finalement bien assez tôt l'occasion d'obtenir mon exemplaire de l'oeuvre.

Encore une fois, l'ironie apparaissait sous un voile de légèreté.

Lève les sourcils, puis sourit:

Est-ce la cohue qui te rebute? Je peux prendre un exemplaire supplémentaire pour toi, en allant chercher le mien. Un desiderata particulier, pour la dédicace?

C'est étrange, je ne la voyais pas timide... Mais peut-être connaît-elle l'auteure, au contraire, et ne préfère-t-elle pas la croiser. Les brouilles entre familles ne sont pas rares, rien de bien grave.

Sourit en coin en s'attardant à considérer hectorius

Le nom de Prewett ne te dit rien de spécial, n'est-ce pas...? Si ce n'est que c'est le mien...

Il était décidément embarassant de se trouver dans un endroit où plus de la moitié des noms importants lui étaient inconnus.

Helas... mais je compte bien me hâter de combler cette lacune en faisant connaissance.

Sourit, sans se douter qu'il marche en terrain miné:

Que devrais-je donc savoir en premier?

Ne prend pas de gant, s'amusant plus qu'autre chose à formuler ce genre de chose.

Il était synonyme de grandeur et de famille au sang aussi pur que celui des black, mais deux incidents majeurs auront fini de le désavouer au cours du temps...
Le premier scandale tourna autour du terme de traître à son sang, et le second autour de traître à la cause.

Difficile de faire plus traître que ceci, n'est-ce pas?

La question était chargée d'ironie, tout comme le petit sourire en coin.

Garde un instant l'expression de celui à qui on vient de donner une baffe.
Puis se recompose avec une rapidité apprise.

Je... crains de ne pas comprendre. Tu veux parler d'un malentendu?

se penche, bras croisés sur la table, alors que d'une main elle vient jouer avec son verre. Le sourcil à la fois interrogatif et explicite:

Un malentendu de la part de qui...? Du seigneur des ténèbres le jour où il a décidé de désavouer mon père? Ou des sang purs tout entier le jour où ils ont renié la famille Weasley...?

Le ton était clairement piège, tout comme le sourire n'était pas spécialement chaleureux. Un peu de rancoeur? peut-être. Beaucoup de cynisme? surement.
En tout cas, Artémis n'avait malgré tout rien contre Hectorius, voila qui était sur. Redevenant un peu plus sérieuse, et comme pour lui venir un peu en aide, conclut:

Le jour où Arcturus Prewett a épousé une moldue, je ne dis pas qu'il y ai eu matière à discussion, quoi que chacun soit responsable de ses choix. Mais le fait est que oui, peut-être, il y a eu malentendu concernant mon père. Les circonstances n'étaient pas tout à fait favorables à la seconde chance. Les a priori l'ont emporté sur la raison.

Magnanime, ou juste besoin de reconnaissance...? allez savoir! Elle espérait toujours qu'on ai envie de savoir ce qu'il en était réellement, mais craignait aussi bien souvent l'habituelle désillusion.