Rencontre

Comme convenu, se présente devant la porte du directeur à 9h30 précises. Drappé d'une cape aux couleurs pourpres et d'une robe assortie, ne daigne pas retirer son chapeau pour l'instant, ni même enlever ses gants d'un blanc immaculé. Ce n'est qu'une fois la porte ouverte face à lui qu'il se découvre.
Entre dans la pièce, chapeau dans une main, canne dans l'autre. Avance jusqu'au siège qu'on lui propose sans prononcer un mot. Une fois assis, néanmoins, se permet un sourire franc.

M. le directeur. C'est un honneur de vous rencontrer enfin.

Incline humblement la tête.

Le regarde passer, l'oeil critique et attaché au moindre détail. La boiterie, la mèche de cheveux, tout passa au scanner snapien.

Il se contenta toutefois d'un sourire discret et d'un hochement de tête en guise de salut alors qu'il se rendait derrière son bureau.

Un honneur partagé, cela va sans dire. Ce n'est pas tous les jours qu'un haut dignitaire nous fait part de sa candidature pour devenir simple assistant.

S'assoit, toute son attention focalisée sur ce être, et essayant de retrouver un peu de son père en lui.

Pourquoi ce choix atypique?

Se laisse observer, n'essayant en rien de paraître ce qu'il n'est pas. Conserve sa prestance et ses manières face à l'homme. Pose son chapeau sur le fauteuil qui le jouxte, ainsi que sa canne. S'installe confortablement dans le siège et croise les mains. Ne prend pas de réel moment pour répondre à la question qui lui est posée. D'une voix au timbre grave et à la diction parfaite :

Parce qu'il est important, et cela quels que soient les temps qui courrent, d'éduquer la capacité de réflexion de ceux qui deviendront l'avenir de cette société.

Acquiesce d'un hm hm peu concerné. Et poursuit sur le même ton tout en tendant le bras pour attraper un dossier

Et à côté de ce discours prémaché? N'avez vous rien de personnel à m'offrir...?

Piquant :

Ce n'est pas à vous que je me dois d'offrir autre chose que du prémaché.

Conscent cependant à lui faire une faveur.

La philosophie manque cruellement au système d'éducation actuelle. Ces sorciers qui vont entrer votre école sous prétexte de faire partie de l'élite, ne savent même pas ce qu'est un sorcier. D'où il vient, comment il est régit par les lois de la magie, qu'elle soit ancienne ou contemporaine. Ils ne savent rien. Ils se contentent de répèter inlassablement et à qui veut l'entendre les idioties que leurs ont raconté papa et maman, sans comprendre de quoi ils parlent. Sont-ils capables par eux-mêmes de nourrir une pensée qui argumente leur choix de suivre le modèle politique et philosophique instauré par le Seigneur des Ténèbres ? C'est un fait dont je ne doute pas. La réponse est non.

Parle avec un mépris certain de ce constat qu'il a fait sur ceux qui l'entourent. Marque une pause avant de conclure, en guise de réponse à la première question posée :

C'est la raison pour laquelle je me trouve ici aujourd'hui.

Se contente de prendre quelques notes, puis demande, encore

Et vous pensez... Qu'il est préférable de leur fournir ces philosophies comme ça, droit dans le bec...? Leur montrer comment il faut penser pour que ce soit le plus juste et le plus efficace possible?

Ses piques, il pouvait toujours se les garder. Snape n'en avait cure tant qu'il voyait ce qu'il voulait voir.

Qui a parlé de leur fournir ou même de leur dicter une pensée ? Certainement pas moi.

Avec morgue :

Vous le faites déjà bien assez.

Je parle de les pousser à acquérir une pensée propre. Peu importe ce qu'ils en retirent, du moment qu'ils comprennent, qu'ils choisissent, et qu'ils en assument les conséquences. Le reste ne m'intéresse pas. Je ne suis pas ici pour faire de la propagande.

Se faisant tout juste un peu plus claquant dans son ton histoire de rappeler à l'ordre le jeune homme.

Contentez-vous de répondre aux questions, je vous prie, monsieur Barker. ça vaudra mieux, pour tout le monde.

Pour ma part je mettrais de coté votre inaptitude apparente à juger d'une situation et du bon comportement à adopter.

Raye quelque chose, puis reporte son regard sur Nathaniel, égal.

A quoi bon postuler tel l'unique libre penseur qui demeure dans ce monde alors que cet école semble représenter le prototype de ce que vous méprisez en la matière ?

Snape a écrit:

Contentez-vous de répondre aux questions, je vous prie, monsieur Barker. ça vaudra mieux, pour tout le monde.

Pour ma part je mettrais de coté votre inaptitude apparente à juger d'une situation et du bon comportement à adopter.

Incline de nouveau la tête et ce, légèrement et brièvement. D'une voix plus douce, l'intention feinte bien que rien ne puisse le laisser penser pour sûr :

Je vous prie d'accepter mes excuses.

Snape a écrit:

A quoi bon postuler tel l'unique libre penseur qui demeure dans ce monde alors que cette école semble représenter le prototype de ce que vous méprisez en la matière ?

Esquisse un sourire. Snape était tel qu'on le lui avait décrit.

Parce que vous avez besoin de moi.
Si je m'arrêtais sans cesse à ce qui ne me plait ou me semble inaccessible, je serais une bien triste personne. La résignation est ce qui tue les gens. Une fois qu'ils ont rejeté la résignation, les humains gagnent le privilège de faire de l'humanité leur sentier.

Comme lassé.

Nous n'avons nullement besoin de vous, alors par pitié, passez-moi cet argument qui nous fait perdre du temps en élucubrations mégalo, voila tout.

Dites moi plutot ce qui vous fait penser que vous avez les aptitudes pour enseigner cette matière...

Consulte son dossier


Enigmatique du sorcier.

Reste indifférent à cette remarque.

Par facilité je pourrais vous rétorquer que mon dossier répond à cette question. Par effronterie, je me contenterais de vous répondre que si vous voulez le savoir, le meilleur moyen reste le constat.

Pas loin d'avoir atteint son seuil de tolérance et de renvoyer l'effronté.

Le but d'un entretien est de ne pas avoir à se contenter du constat. Et même si je connais la réponse, je vous demande de répondre à ma question.

Obéissant :

J'ai parcouru le monde, découvert toutes sortes de pensées, étudié l'Histoire du sorcier, ait constaté de son évolution. Ma propre pensée sur le monde s'est forgée au fils de ce temps. A présent, je pense avoir les connaissances requises, la verve nécessaire et l'esprit supposé afin d'enseigner ce qui m'a été inculqué.
Je ne suis pas un pédagogue ordinaire. Mes méthodes peuvent déplaire, mon esprit incisif peut choquer. Pourtant, j'y vois là la meilleure manière de faire réagir. Je n'ai pas la prétention d'affirmer qu'il s'agit là d'une qualité irremplaçable, ni même qu'il s'agit d'une qualité. Ce choix vous revient.
Je suis ici pour démontrer certains points. Cet entretien, par exemple, pourrait être le sujet d'une analyse. Depuis que je suis entré vous m'avez observé, perçu, jugé sur mon comportement, mon apparence, le choix de mes mots et vous vous êtes forgé une idée. Là est le but de tout entretien. Ce jugement, vous ne pouvez le baser que sur ce que vous avez vu et interprété. Mais qui vous dit que vous ne vous trompez pas ? Qu'est-ce qui peut bien vous prouver que de A à Z je ne me suis pas montré sous un faux jour ? Rien. Pourtant, il est une part de vrai dans ce que vous pensez. Vous ignorez simplement laquelle. Je ne suis ni mégalomane, ni libre-penseur. Vous en êtes pourtant persuadé à présent. Et c'est une bonne chose, car cela prouve que manipuler est aisé. Je suis un bon manipulateur, voilà pourquoi je ferai un bon professeur pour cette matière. La manipulation est la première chose qu'il faut apprendre à déjouer pour se forger une pensée propre. C'est du moins, ce que j'estime.
Quant à savoir si mes aptitudes sont bonnes ou non, je n'en sais pas plus que vous. Je n'ai jamais enseigné jusqu'à présent. Et même si cela était le cas, je ne peux répondre à la place d'un autre. Je ne peux que constater de l'impact de mes méthodes sur les gens, pas le deviner.

Très bien...

Ayant entendu tout ce qu'il avait besoin d'entendre pour se faire une idée, referme le dossier sur le jeune homme.

Je suppose que vous avez pris connaissance des conditions d'admission d'un enseignant à Poudlard, le logement, les heures d'enseignement, tout ça... Des questions?

Reste un certain temps silencieux, s'assurant de n'être passé à côté de rien d'important.

Je pense avoir tout ce qu'il me faut. Je rappellerais toutefois que dans le cas où votre candidature serait acceptée, nous attendrons de vous un comportement irréprochable, selon mes propres critères.

Se lève, et contourne le bureau, faisant signe à Barker d'en faire autant.

Je vous ferai savoir sous peu quelle est l'issue de cet entretien.

Se lève en écho, prenant soin de récupérer ses biens sur le fauteuil voisin, et suit le professeur Snape.

Si ma candidature est acceptée, vos critère seront les miens.

Une fois qu'il se trouve à sa hauteur, lui tend la main dans un geste élégant.

Je vous remercie chaleureusement de m'avoir accordé audience.

Lui sourit, ce disant, faisant acte d'un certain charme.

Placé près de la porte, lui rend sa poignée de main, avec une délicatesse pouvant confiner à la prudence. Mais il n'en était rien. cette legerté dans le toucher, il la tenait de sa haute pratique des potions, cet art si subtil et mesuré.

Se décale ensuite pour le laisser passer, ouvrant la porte, très cavalier.

Merci à vous pour votre intérêt. Je ne vous reconduis pas, mais vous connaissez le chemin.

Puis se contente de hocher la tête, très sobrement, et comme si rien de supplémentaire n'était nécessaire, referme la porte.