esprit zen

Les bruits de couloirs allant toujours très vite, surtout dans un endroit bien confiné, a entendu dire que Sirius cherchait à faire exploser l'antre par la simple pensée.
Part au dernier lieu où on dit l'avoir vu entrer. L'attend en lisant un livre qui lui servira plus que beaucoup dans un certain temps. Calmer des nerfs en pelote serait un bon entrainement.

S'épuise à l'entraînement, terrassant toutes sortes de créatures et recevant en retour des blessures qui le paralysent physiquement. Alors qu'il s'oppose aux détraqueurs, ces derniers ont raison de lui. Incapable de produire un Patronus car tout ce qu'il pouvait voir n'était que noir, se fait capturer. L'illusion cesse au moment où l'une des créatures se penche sur lui pour lui donner un baiser.
A terre, plus pâle que la mort et parcouru de spasmes, revit des traumatismes. Reste allongé là, à essayer de reprendre pieds, pendant au moins une demi heure, puis finit par se relever. Le corps brisé par la fatigue, par l'endurance qu'il vient de subir, se dirige doucement vers les vestiaires. Prend une douche chaude puis se rhabille. L'entraînement l'avait apaisé. Il se sentait à présent si épuisé qu'il ne pouvait penser à rien, qu'il ne ressentait plus rien d'autre que ses muscles et ses membres douloureux.

Sort de la salle d'entraînement et répare la porte qu'il a fait explosé en entrant. Et puis, dans le SAS, croise Lola. Lui dit un bref bonjour, affichant une tête de cadavre. Se traîne ensuite jusqu'à l'autre porte.

Ayant l'impression d'avoir fait tapisserie lors de ce bref échange, regarde sa robe. Se dit en effet que celle-ci ressemble un peu à celle chez sa grand-mère.
Marche sur les pas de Sirius. De sa douce voix.

Tu me diras quand tu auras fini de faire ta tête de tonton grognon.

Répond simplement, sans animosité aucune :

Ce n'est pas le moment, Lola. Et je ne fais pas la tête.

Il était des choses que, dans certains état d'esprit, l'on aimait pas entendre.
S'arrête devant la porte et tourne le regard vers elle. Demande d'un ton doux et fatigué :

Qu'y a t'il ?

S'approche de lui et avec douceur lui demande.

Je crois que c'est plutôt à moi de te demander ça?

Se retourne pour regarder la porte qui fut cassée un bon moment et maintenant comme neuve. Puis re regarde Sirius.

Suit son regard et en sourirait presque, parce qu'il trouve son intention touchante. Lui tapote la tête un peu maladroitement, l'expression adoucie.

Ne te soucie donc pas de ça. Rien d'important.

Le principal, c'était d'y croire. Et en ce moment précis, il y croyait presque.
Restant sur l'idée qu'elle était venu le voir pour une chose en particulier :

Il y a quelque chose dont tu as besoin ?

Le regarde et répond avec sincérité.

Tu sais si tu ne veux rien me dire, dis le. Pas la peine de faire le coup du je vais bien ne t'en fais pas. Je le fais assez souvent pour savoir ce qu'il peut en être réellement.
Faire semblant j'aurai du mal, mais si cela te simplifie l'esprit et le reste: je n'ai besoin de rien.

La regarde un instant, très calme, et répond tout aussi calmement, touché par son attitude :

Tu sais bien ce qui ne va pas. En parler ne changera rien. Je ne veux pas en parler.

En parler changera rien mais soulagera surement plus que casser une porte. après que tu ne veux pas en parler, ça c'est autre chose et je comprend.

Se rapproche de lui.

Et en vouloir à tous et à toi, je changera rien non plus. Ni même lui en vouloir. Et laisser la peine, la colère et l'incompréhension prendre le dessus n'aide pas à comprendre.

Se sent remonté tout à coup, parce qu'il n'a pas envie d'entendre ça, et d'une parce qu'il le sait très bien, et de deux parce que ça l'emmerde franchement qu'on le lui fasse remarquer. Se ferme. D'un ton bien plus sec cette fois, bien que la voix toujours basse :

Il n'y a rien à comprendre. Elle fait ce qu'elle veut.

Avance vers la seconde porte pour mettre un terme à cette conversation.

Diony ne fait plus partie de l'Ordre du Phénix. Si toi ou un autre membre lui dévoile des informations, il en sera de même pour le bavard. Elle n'est plus autorisée à pénétrer ces lieux à partir d'aujourd'hui et je ne veux plus entendre parler d'elle. Peu importe ce que tu as à m'en dire, cette discussion est close.

Grogne "De toute façon j'ai l'habitude de devoir garder ce que j'ai à en dire pour moi"et fait demi tour dans la salle de simulation. Elle aussi avait besoin de se dépenser et d'avoir au moins l'impression de faire et servir à quelque chose.

S'en veut, quelque part, de lui avoir parlé de la sorte, tout comme il s'en veut d'avoir agit comme il l'a fait avec Remus. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher, et loin de ce "quelque part", il pensait qu'il avait bien raison de le faire. N'y avait-il donc personne dans cette baraque qui aurait pu la retenir ? Et lui, lui... pourquoi le simple fait qu'il soit là n'avait pas pu la retenir ?
Sombre dans des pensées amères alors qu'il retourne jusqu'à sa tanière. Là, dans les ténèbres de sa chambre et alors que la présence de Diony est plus forte que jamais, s'agenouille et se met à pleurer. Il n'était qu'un vieux fou. Comment avait-il pu croire que Diony l'aimait réellement ? Qu'il valait cet amour ? Comment avait-il pu se laisser aller à se faire piéger de la sorte par ce jeu des sentiments ? Non, il lui fallait une autre personne que lui. Une personne plus jeune, qui serait capable de lui apporter ce qu'elle désirait. Lui, n'en était pas capable. Lui, avait perdu toute capacité à vivre normalement depuis qu'il était entré à Azkaban. Condamné à finir seul, sans doute fou. Ou à mourir au combat.
Une valse de souvenirs venaient frapper son esprit déjà torturé. Si Tonks n'avait pas pris sa place ce jour là...
Se noie dans des sanglots étouffés par la présence de sa main dans sa bouche. Il allait pleurer, pleurer jusqu'à s'épuiser. Et ensuite.. ensuite plus jamais il ne pleurerait pour elle.