Visite de courtoisie

Une fois le pantalon restitué, poursuit ses petites emplettes, réunissant une chemise simple et blanche, mise à part le col présentant quelques fioritures élégantes, et des bretelles. S'amuse d'entendre Draco ainsi se défendre à l'aide d'arguments qui ne font que la conforter dans son opinion. Après tout, voila qui montrait qu'il n'avait pas même imaginé de penser autrement que par la voie dictée par le gouvernement actuellement en place.

Une fois qu'il est entré dans la cabine, va pour attraper un couvre-chef qui apporterait la touche ultime à son ensemble, et entre à son tour dans une cabine sans porter attention à sa remarque sur les nouvelles conquêtes qu'elle viserait.
Joueuse, répond tout de même.

A toi de me le dire... Es-tu vieux jeu et démodé...?

Rit un peu, puis reprend, plus sérieusement, alors qu'elle s'effeuille.

Eh bien, si tu tiens tant à te considérer comme un homme dont l'unique priorité est de monter en grade, soit! Je ne chercherais plus à t'accorder plus de considération pour tes proches qu'ils ne semblent le mériter.
Mais il n'empêche que toutes ces années durant, tu n'as eu de cesse de te protéger contre les moindres doutes et remises en question de ton état.
Pourtant, tout progrès et réflexion constructive doivent en passer par là. A condition que tu souhaites réellement être autre chose qu'un simple outil pour des personnes plus averties que toi...

Ôtant sa veste et son pull pour passer l'autre, Draco n'entendit qu'à moitié la fin de la phrase de la jeune fille.

Nous n'avons pas la même façon d'agir Artémis. Elles sont même antinomiques à nous mêmes et à chacun d'entre nous. Là où tu veux remuer, secouer, je cherche à jouer plus en douceur. Pourtant quand on nous observe on penserait le contraire.

Draco se tut un court instant afin de s'admirer dans la glace. Parfait, il n'y avait pas d'autre mots.

Et la remise en question de soi... bonne idée j'y penserai un jour.

Il sortit de la cabine et attendit qu'Artémis en sorte pour qu'elle lui confirme sa pensée quand à ce pull.

Mais pour répondre à ta question je ne suis ni vieux jeu ni démodé. Enfin je l'espère. J'aime juste l'accord parfait.

Il se tourna et se regarda de nouveau dans une glace. Les yeux plus dans le vague, il pensa que si, il s'était remis en cause un bon nombre de fois, peut être pas assez au gout de sa camarade, mais qu'importe. Au final, il était enfermé dans ce carcan, où on attendait toujours beaucoup de lui. Et toujours les mêmes personnes. Mais au final, cela ne lui plaisait-il pas? Cela lui convenait, au final une vie toute tracée, sans véritable anicroche. Seule faire comme la ligne l'exige.

Il se retourna quand Artémis sortit.

Alors qu'elle ajuste son couvre-chef, vérifie l'effet de son ensemble.

Je ne parlais pas d'une façon d'agir, mais de penser, ou de s'exprimer dans l'intimité.

Plus pensive dans le ton de sa voix.

J'en viens parfois à me demander si tu as ne serait-ce que l'occasion, ou même l'envie, d'être toi-même et d'exprimer ce que tu penses réellement.
Il n'y a qu'un pas avant de t'imaginer ne prenant même pas la peine de formuler tes propres pensées, j'espère que tu me l'accorderas...
Quand à nos façons de faire...

Une fois assurée que ses habits sont du plus bel et surprenant effet; entre l'insolence garçonne et la féminité suggérée; s'accorde un petit clin d'oeil dans la glace, souligné d'un sourire moqueur, puis sort, écartant à geste mesuré le rideau.
Sourit en découvrant Draco dans une tenue qui le met suffisamment en valeur pour qu'elle ai envie de lui sauter dessus. Il était amusant de voir ce qu'elle s'apprêtait à dire, et la nature de ses pensées nouvellement provoquées.

Peu importe la forme pour nos proches, quand on connaît le fond.

Rit un peu de l'incongruité de tout ceci, puis ajoute, simplement.

Tu es très beau. La forme éclipserait presque le fond.

Et tellement plus que ça. Il y avait des moments, comme celui qu'elle apercevait en l'instant, où elle aurait aimé oublier qu'il faisait semblant, qu'il ne lui ferait jamais assez confiance pour parler sur un pied d'égalité avec elle. En cette instant, elle n'avait qu'un regret: ne pas pouvoir être ce qu'elle aspirait à devenir, à ses côtés.
C'était idiot. Elle désirait tout un tas de choses, et elle n'aurait eu qu'à tendre la main pour s'en saisir, littéralement.
Au lieu de ça, elle restait à distance, pleine de précautions. Son désir de ne pas se laisser entraîner sur une voie qu'elle ne puisse maîtriser prenait toujours le dessus.

Il jeta un coup d'œil admiratif. Il fallait avouer que ce style lui allait bien, même s'il ne l'appréciait guère. Le problème est que Draco ne l'avouerait pas. Pour rien au monde. Se mettre à parler chiffon. Oh non non très peu pour lui. Il remballa donc son regard, qui fut pourtant très évocateur.

Je connais le fond, la forme et tout le reste. Quand à l'exprimer, quand à te l'exprimer, Artémis,...

Il se tut un instant pour reprendre.

Même avec les années, certaines choses restent immuables...encore.
Les temps ont certes changé, les gens aussi, nous aussi...mais...j'ai eu l'occasion, je l'ai fait. M'a-t-on écouté? Je ne pense pas. Mais au final qu'importe, je vais là où je veux. Que tu le penses ou pas. Que tu me crois ou pas. Même si tu penses que mes mots ne sont que du flan. Ils le sont dans une certaine mesure.

Sur un ton plus léger. Content d'avoir reçu un compliment sur son Soi, prend un air arrogant.

Un jour je te révélerai tout de moi, mignonne, si c'est ce que tu attends.

Il lui lança un regard enjoleur avant de retourner dans la cabine. Il avait du mal à se laisser avec elle. Toujours sur le fil, toujours à esquiver, d'une façon ou d'une autre. Oh il savait qu'avec le temps, elle ne prenait plus en considération ses paroles, de plus en plus inaptes à ce dialogue. Mais il n'y arrivait pas. La peur. D'être déçu, encore une fois trahi. Cette fois-ci, il n'y arriverait pas.

De son regard, elle saurait se contenter, cachant mal un sourire de contentement alors qu'elle se dit qu'elle va sûrement acheter le tout.
De tous ses mots, elle n'en avait pas raté un seul, laissant bien vite loin d'elle ses considérations superficielles pour leur apparence et leurs vêtements.
Un instant, elle eu une pensée pour ce qu'ils étaient entrain de faire: du shopping! Avec Draco Malfoy. Elle réprima difficilement un sourire narquois.
Alors qu'elle se détournait un peu pour cacher ce sourire et, instinctivement, vérifier qu'il n'y avait personne de connu dans le magasin, son sourire s'effaça à l'entente des mots de Draco.

Citation :

Quand à l'exprimer, quand à te l'exprimer, Artémis,...

Interdite, elle reporta son regard sur lui, transperçant. Elle ne pouvait que supposer ce qu'il y avait derrière ces mots, et étrangement, ce qu'elle y vit la toucha encore un peu plus.
Qui était-elle pour lui faire tant de reproches de toute façon? Voila qu'avec horreur elle découvrait qu'en place et lieu d'une haute exigence, c'était à l'intolérance qu'elle se laissait aller.
De quel droit voulait-elle l'obliger à quoi que ce soit? Au nom d'un rêve fou qu'elle faisait parfois, de se tenir à ses côtés, couple royal et éclatant en marche vers un monde où ils pourraient vivre libres et heureux?!
Sottises! Elle le savait.
Trop souvent elle se laissait aller à ces illusions, à croire que d'aucun aspirait à la même destinée qu'elle. Mais il n'en était rien.
Troublée, elle détourna le regard, se forçant à accepter qu'il puisse tout simplement ne pas avoir pour ambition d'être libre, ou tout simplement, qu'il ne veuille jamais l'être avec elle.
Une pensée amère ne tarda pas à succéder à celle-ci: Y avait-il qui que ce soit qui désire rester à ses côtés de toute façon?! Parmi ses proches, Draco était bien le seul à avoir résisté aussi longtemps, et ses parents, elle avait fait elle même le choix, bon ou mauvais, de s'en écarter.

Glaciale et insidieuse, la pensée qu'elle resterait de toute façon toujours seule sur le chemin qui était le sien la saisit au coeur et se rependit jusque sur son visage et son attitude.

Roide et fermée, elle ne réagit pas à sa boutade. A travers la drap de la cabine, elle se contenta de répondre, résignée et décidée face au tourbillon de doute et de sentiments qui l'agitait intérieurement.

J'ai fini d'attendre. Je pense avoir comprit et tu n'entendras plus de reproches de ce genre de ma part.

Tant de choses, derrière ces simples mots. S'il en devinait la présence et exprimait l'envie d'en savoir plus, Draco saurait. Mais elle se doutait bien qu'il le prendrait à la rigolade.
Qu'il essaye, pour voir.
Décidée à rentrer au plus vite, Artémis s'engouffra à son tour dans sa cabine.

Dans la cabine se revêt de ses vêtements. Mettant de côté le pull qu'il prendrait. Elle ne pouvait comprendre cette attitude puérile, de rejet de soi, de rejet de l'autre. Mais il le fallait. Il le devait, il n'y arrivait pas autrement, et si elle l'aimait de quelques façons que se soit, elle comprendrait. Comme il comprenait ses requêtes. Il sortit. Et posté devant la cabine de la jeune femme, murmura.

Artémis, je ne te demande pas d'attendre, mais de comprendre.
Et je ne prenais pas ta demande comme un reproche. Et tes sollicitations ne sont pas pour moi une impasse. Nous avons une façon de voir à l'opposé. Il y a tant à perdre et j'en ai déjà que trop perdu.

Il se reprit bien vite de ce moment qui pour lui était un laissé aller pathétique.

Je vais prendre le pull. On se retrouve à la caisse.

Un sourire amère se glissa sur ses lèvres à l'écoute de ces paroles. En quelque sorte, elles confortaient ses conclusions.
Ce n'était ni sa faute, ni celle de Draco. Les temps étaient durs. A elle de faire qu'il le soit un peu moins; pour eux deux, elle serait forte.
Avec résolution, elle carra les épaules une fois ses habits changés.

Elle inspira calmement avant de franchir le rideau et de se diriger vers la caisse, tout sourire, comme si de rien n'était.

Elle remit les habits à une employée, et vint se placer à Côté de Draco, un soupçon d'étrange dans le regard qu'elle lui adressa.
Elle ne dit rien un instant, se contentant de le regarder jusqu'à ce qu'il ressente tout naturellement une certaine interrogation. Alors:

Il est temps de regagner ce qui nous est du. Tu ne trouves pas?

Pour accompagner ces mots, elle se contenta de presser doucement le bras du jeune homme, très brièvement, juste le temps de marquer son soutien, et de s'écarter, à une distance signifiant juste qu'elle serait là, mais sans plus.
Qu'il cherche son regard maintenant, il était déjà loin, et son esprit à des considérations bien plus volages.

Alors qu'il finit de payer et prend en main ses paquets, il regarda un instant la jeune fille. Il soupira intérieurement. soupir de tristesse de ne pouvoir encore une fois se laisser aller, soupire de lassitude à l'incompréhension qui régnait entre eux depuis toujours. Il espérait un jour pouvoir l'effacer et y faire face, mais une peur sourde ne cessait de le rappeler à l'ordre et de contrôler ses envies. qui sait un jour ses mêmes envies passeraient avant tout le reste.
Il regarda dehors. Le soleil déclinait. Les journées passaient toujours plus vite quand le temps était compté. Il hocha la tête et confirma.

En effet, je crois que nous devrions.

Encore une fois agir envers une loi à peine palpable et mettre de côté l'envie de fuir loin de tout.

Nos bourses s'en porteront que mieux.

Il se dirigea vers la porte qu'il ouvra. Il se recula un peu pour laisser passer la jeune fille, et sortit après elle.

J'espère que notre emploi du temps nous laissera encore un peu de place à ce genre d'escapade en règle.

"- Si nous souhaitons réellement nous en donner les moyens, il n'y a pas de raison."

D'un petit sourire, elle enroba cette réponse d'une promesse renouvelée d'amitié. Ce qui ne l'empêcha pas, après avoir formulé la certitude que dans les mois à venir, voir même l'année toute entière, elle espérait bien conserver Draco à ses côtés, de se demander si elle serait véritablement capable de supporter la façon de son ami de jouer les petits toutous auprès des mangemorts.
Le voir asservit par Bellatrix Lestranges, à la botte de Voldemort, était à la limite du supportable pour cette jeune femme un peu trop sanguine et indépendante. ce qui ne l'empêchait pas d'accorder énormément d'importance à son amitié et d'envisager d'assouplir ses principes pour Draco. Dans ces conditions, peut-être pourrait-elle éviter de tanner Draco sur le sujet pour profiter de tout ce qu'ils avaient d'autre en commun. Peut-être même pourrait-elle aller jusqu'à le soutenir, quand bien même n'adhérerait-elle pas à son idéal. Ouch... Non, il ne fallait pas aller trop loin, pas pour l'instant en tout cas.

Alors qu'ils marchaient maintenant côte à côte, chacun vacant à ses occupations et ses pensées, Artémis posa un regard pesant sur Draco, l'observant s'agiter à tout un tas de choses qu'elle ne pouvait comprendre.
Alors qu'il s'éloignait, ne se rendant pas compte qu'elle s'était immobilisée, elle se hâta tout à coup de le rattraper, prise d'une impulsion soudaine.

"- Draco..." L'appela-t-elle tout en lui attrapant le bras pour le retenir. Il y avait un peu d'urgence dans sa voix. Plus que prévu, et suffisamment pour que le jeune homme s'arrête et se tourne vers elle, un peu plus vite qu'elle ne s'y serait attendue.
Prise par surprise, elle manqua le percuter, mais se reprit juste à temps. Ce qui ne l'empêcha pas d'afficher, quelques instants, un air d'ahurie, juste sous le nez du jeune homme.
Elle recula finalement d'un pas, de façon à se trouver à la distance réglementaire, mais ne sachant toujours pas ce qu'elle avait en tête et encore moins ce qu'elle allait dire.

"- Oublions tout, veux-tu? Si tu as besoin de mon aide pour une mission du Seigneur des ténèbres*, je le ferais."

Voila, c'était tout. N'aimant pas l'air puérile que tout ceci lui donnait, la demoiselle redressa vivement le menton, puis reprit sa route, l'air plus digne et adulte que jamais. Oh, regardez la belle bleue! Il y avait aussi quelque chose dans son attitude qui disait: si tu fais un commentaire désobligeant, je t'étripe.


* référence à cette dispute de 6ème année, où Artémis s'est violemment opposée au projet de Draco. Il lui demandait son aide, et parce qu'il s'agissait d'aider indirectement le SdT, elle a dit non.

Tandis qu'ils marchaient en silence dans une rue aux couleurs grises, Draco se laissa aller un instant à des considérations à mille lieux de leur incessante discussion quand à leurs choix personnels.
Draco repensait à ce qu'on attendait de lui. A ce qui venait peser de plus en plus sur ses frêles épaules. Il ne savait pas si ce qu'il faisait pouvait être juste ou pas. Il ne se posait plus cette question depuis bien longtemps. Ce l'était-il d'ailleurs déjà posé? Draco vivait ou bien allait dans une direction déjà toute tracée depuis un bon nombre d'années sans jamais chercher à comprendre le sens. Après tout lui laissait-on le choix? Non, il savait juste qu'il devait s'y engager sans n'avoir rien d'autre à dire ou faire qu'acquiescer.
L'opportunité que sa chère et adorable tante lui offrait ne pouvait lui être que bénéfique et elle l'amènerait bien plus loin que son père n'avait pu mener sa famille. Il le fallait, il se le devait, pour s'en sortir. Pour ne pas sombrer lui non plus et continuer à trainer durant encore de nombreuses années la honte d'un échec qui n'était même pas le sien. Sans compter sur son propre échec. Une erreur de jeunesse, une situation à laquelle il ne se sentait pas préparer. Voilà du moins l'excuse qui s'était donné, pour ne pas avouer sa lâcheté ou bien sa volonté à ne pas tuer un homme. Un homme cherchant à l'aider.

Il en était arrivé à ce cheminement de penser quand il fut rappeler sur terre par Artémis l'appelant. Son bras accrochant le sien le fit stopper net et il se retourna aussi sec, ne voyant pas la jeune fille aussi près de lui. Il bloqua un instant, avant de la fixer un peu surpris de sa vivacité et de ce silence rompu.
Alors qu'elle parlait, il la dévisagea un instant, l'air surpris d'entendre de pareils mots. Non, il n'était pas étonné, il le savait, même si c'était inconscient. Il en avait été toujours ainsi, comme une chose à peine palpable.
Non ce qui étonna Draco c'est qu'elle le lui dise là et maintenant, alors qu'il y a quelques instants, elle contestait ses choix de vie. Le paradoxe féminin sans aucun doute. Décidément il ne comprendrait jamais les femmes.

Draco ne savait pas vraiment quoi répondre, même si un merci du bout des lèvres aurait été surement le bienvenu. Il resta un instant planté devant elle à la regarder en silence. Il passa une main dans sa chevelure pour replacer une mèche inexistante ou alors à sa place. Il se darda de son air habituel, fier. Il lui répondit d'un air faussement détaché.

Eh bien, je saurais en faire bonne usage de cette aide chère et précieuse. Sache que cette proposition sera réciproque, cela va de soit.

Il se retourna pour reprendre leur chemin initial.

J'ai toujours pensé qu'il fallait mieux t'avoir près de moi que loin, de toute façon.

(give me five quand même)

Certes, Draco n'avait pas refusé sa main tendue. Il avait même répondu avec plus d'égard qu'on aurait pu en attendre de la part d'un malfoy, mais pour Artémis, ça restait décevant. Sa guerre ouverte aux compromis en prit encore un coup, mais par la force de sa volonté, elle parvint à ne rien en montrer. A grand peine, et parvint à prendre les quelques mots prononcés par Draco pour ce qu'ils étaient aux yeux du jeune homme: un grand pas en avant.

Mais malgré le compromis, que Draco reste toujours et encore trop fermé à son gout ne passait que difficilement pour Artémis. Elle voulait plus, de sa part, toujours et encore plus. Comme un sourire, l'impression d'avoir enfin le droit au vrai Draco, et non à une pantomime de Malfoy père péniblement effectuée.

Au moins avait-elle pour elle cette nouvelle conviction: elle lui montrerait qu'il existait une autre façon de faire, plus par l'exemple que par la parole, cette fois-ci. Elle ne lui laisserait aucune chance, et le piégerait petit à petit. Et il entrerait de lui même dans le piège, avec plaisir même.

Une simple pause avant de repartir et une lueur étrange dans son regard pour seul indice de ses pensées peu avouables, et la demoiselle rejoint Draco, tout sourire. Pleine de grâce et de fraicheur, elle se fit compagne idéale aux côtés de Draco.
Quel joli petit couple que voila... Ne pouvait que se dirent les passants, jalousie et grief à l'égard de leurs familles respectives mis à part...
Petits commentaires piquants sur les passants et autres personnes de leur entourage, taquineries ciblées et autres petits jeux entre Artémis et Draco allant, nos deux compères firent leur chemin jusqu'à savourer quelques rayons de soleil, et le calme dans le parc de Poudlard.

il y avait de la nostalgie dans l'air à se retrouver tous les deux en cet endroit, après tout ce qu'ils avaient vécu dans ces murs. Mais ni l'un ni l'autre ne semblait disposer à se laisser aller à ce genre de pratique. Bien au contraire.

"- Et cette bague ...? Comptes-tu me faire patienter encore longtemps avant de pouvoir l'approcher?"

Artémis la femme pleine d'exigence était de retour, une sale gosse pourrie gâtée se cachant juste derrière.

Draco sentit comme un léger froid passé entre eux. Rien de bien méchant, puis ce n'était pas comme s'il n'en avait pas l'habitude. L'ancien serpentard ne moufta guère plus. Aller comprendre avec les femmes. Et surtout avec celle-ci. Elles étaient d'un compliqué à faire un chichi d'un rien et une montagne d'un peu. Il fallait toujours deviner quel mot pourrait satisfaire leur égo. Draco avait toujours était une calamité en ce domaine, et à vrai dire, il n'avait jamais vraiment essayer. Tout ce qu'il espérait en ce domaine était de trouver une gentille femme, qui comme sa mère, ne la ramènerait pas trop!!

Mais malgré ça, froisser son amie n'était pas dans ces intentions premières. Bien au contraire et loin de là vous répondrait-il. Il avait une profonde affection pour la jeune fille, sans se soucier de savoir ce qu'il pouvait se cacher au delà de leurs simples échanges. Leur relation était telle quelle et il aimait que ça aille en ce sens.

Il oublia bien vite toutes ses pensées relationnelles une fois arriver dans le parc du château. Il aurait dû mal à l'avouer, mais il avait aimé ses années à Poudlard, encore insouciant et loin des rudes choix de la guerre.
Le parc semblait même être à des lieux de tout ceci, comme un havre de paix en dehors du temps. L'attaque menée contre le saint lieux du pouvoir l'avait épargné. Une chance pour eux, car c'est avec les beaux jours, qu'ils pouvaient enfin en profiter.

Draco s'assit, le dos contre un saule, aimant juste à profiter de l'instant, quand le naturel de toute femme, à savoir le plaisir de recevoir ( ) se faisait ressentir.
Le jeune homme ne put laisser échapper une exclamation amusée en mettant par réflexe sa main dans sa poche et en sortir le précieux sésame.

Tout dépend!! Mérites-tu seulement un tel présent!!

Sourire en coin, la taquinerie était de mise chez le serpentard.

Je devrai peut être gardé ses secrets et ses mystères pour moi...

Il prit le paquet et le fit tournoyer, entre ses doigts.

D'accord, il était amusant, mais quand même, au pincement de ses lèvres, on se doutait qu'il ne faisait pas bon se frotter trop fort à la demoiselle.
Comme par magie, sa baguette se matérialisa dans sa main, menace informulée.

Essaye, juste pour voir....

A ces quelques mots, le sourire était de retour, ainsi que l'attitude hautaine. Pour souligner le tout, elle s'était légèrement redressée.

Draco continua à faire passer le petit paquet entre ses longs doigts fins.

Houhou!! Mademoiselle serait prête à en découdre. Tu me tentes...

Au contraire de sa compagne, Draco s'avachit un peu plus. Décontracté au pied de son arbre, une jambe par dessus l'autre, il savait que s'il tentait le diable, il le trouverait et même plus.

... mais une promesse est une promesse, et ce bien te revient. Puisses-tu en faire bon usage.

Draco lui tendit le paquet, avant de se stopper et d'ajouter.

Et par bon usage, j'entends ne pas agir avec contre moi. Cela va de soi!

Comme hypnotisée, Artémis ne quittait pas le petit paquet des yeux. Jusqu'à ce qu'elle les relève, pour mieux les darder sur Draco.
Un peu déçue, et ne manquant pas de le montrer d'une petite moue suggestive, elle tendit la main pour réceptionner le paquet, se penchant vers lui.

Se stoppe, elle aussi:

"- voyons,une simple babiole...?"

Sourit en coin, mi-figue mi-raisin.

"- Le grand Draco Malfoy aurait-il peur d'un simple bijou?"

Ne nous a-t-on pas appris à nous méfier de la magie des objets depuis notre plus tendre enfance? je serai fou et inconscient de ne pas le faire et tu le sais aussi bien que moi.

Oh oui, il était bien une chose à laquelle Sieur Malfoy était sûr, il n'y avait rien de pire qu'un objet ensorcelé. Il lui revint à la mémoire un souvenir lors de sa deuxième année, où un simple livre, un banal journal intime avait semé la panique dans le château. Certes, il n'avait pas à en être inquiété, mais il n'aurait pas aimé à l'être.

Certains peuvent avoir des pouvoirs bien plus terrifiant qu'un homme et surtout bien plus puissant.
Et surtout ça me gênerait d'avoir à te le reprendre. Je n'aime pas reprendre les cadeaux, je préfère les subtiliser avant qu'ils ne le soient, ils en ont d'autant plus de valeur à mes yeux.

Il lui remit sous le nez le présent.

Tu le prends ou bien je le garde?? Peut être qu'une autre que toi serait ravie de porter ce joyaux.

D'un haussement de sourcil, Artémis exprima son opinion au sujet de la première réplique de Draco: enfin, il considérait cette bague à sa juste valeur potentielle. Le sourire allant avec s'étira en une mimique un peu moqueuse, mais elle ne dit rien, se contentant de trouver "mignonne" la façon du jeune homme d'avoir des prises de conscience à retardement.

Elle était sur le point de couper court à cet étalage de mise en garde dont elle avait conscience de puis bien longtemps, et de le faire sans la moindre complaisance, quand elle réalisa que Draco était on ne peut plus sérieux. Alors, elle leva un regard attentif sur le jeune homme, toujours tendue vers lui et la bague.
Ce qui ne l'empêcha pas, une fois le cadeau se balançant devant son nez, de dégainer à nouveau son sourire de chat guettant une souris et d'un coup de patte vif, récupérer son du. Une fois l'objet de sa convoitise en main, elle se rengorgea, contenant à grand peine son exaltation.

"- Comme tu l'as dit, nous sommes particulièrement bien placés pour déceler et se protéger des dangers potentiels de ce genre de bijoux..."

Semblant ne pas tenir compte des paroles de Draco, elle déballa l'objet et le pris dans ses doigts pour mieux le faire scintiller au soleil.

"- Au moins a-t-il déjà été testé au toucher avant d'être mis en vente, je n'ai donc rien à craindre pour l'instant. Et soit rassuré, il n'y a bien que la personne qui l'enfile qui risque quoi que ce soit*."

Sans peur (son côté gryffondor, mais chuuut), elle leva la main devant le nez de Draco, et enfila la bague. Il faut avouer qu'elle avait un objectif bien précis: prouver qu'il s'agissait bien de la bague de Morgane.

"- Il ne me reste plus qu'une façon de savoir si elle est dangereuse..."

Et, main levée, elle attendit de voir ce qu'il se passait. Et elle pourrait attendre longtemps, car même s'il s'agissait bien de la bague de Morgane, cette dernière ne fait rien d'évident; elle augmente le charisme de son porteur et lui assure une meilleure maitrise de sa magie.
En signe de victoire, son sourire se modifia sensiblement, exprimant tout son contentement et sa supériorité.

* Il est connu qu'avant d'être venu aux enchères, un objet est testé pour s'assurer qu'il ne peut pas faire de mal à un ensemble de personnes (cad plus de une personnes). En gros, on s'assure qu'il n'émet rien de dangereux. Si c'est le cas, on est obligé de l'annoncer et de prendre des mesures particulières pour les vendre.

Draco rajouta cependant. Peut être avec une pointe de mauvaise foi, en tout cas il y avait un fond de sincérité.

Thémys, tu sais bien qu'un bijou peut aussi bien se révéler à quelqu'un d'autres qu'à deux vieux briseurs de sorts, grabataires et qui doivent manier la baguette comme des premières années.

Le serpentard haussa ensuite les épaules et alla poster sas mains derrière son cou délicat.

Moi, ce que j'en dit c'est pour toi ma chère, car si tu te transforme en harpie ou vampes de bas étages, je te promets que je t'assomme.

Du coin de l'œil, il observa l'attitude de la jeune fille. A part une joie apparente, rien de plus ou de moins. Draco en aurait presque lâcher un soupire de soulagement. Il ne se voyait pas prêt à devoir jouer les sauveurs ou bien les garde malade. Non, il faisait trop beau, et il ne voulait que flâner et profiter du temps présent à rêvasser.
au moins, le jeune homme venait de faire plaisir à la jolie rousse, il en aurait presque prit plaisir si il n'avait du dépenser autant de gallions. Qu'importe, au final, même s'il en avait que peu pour le moment, et les financement par son père se faisait au compte goutte. Dure la vie de jeune aristocrate.

Alors des envies de grandeur? De Puissance, d'arracher les yeux à quelconque individus?

Avec une petite pointe de provocation dans le geste, Artémis tourna la main paume vers elle et montra son doigt accompagné du bijou à Draco. Index sans honneur, mais pas sans rappeler son voisin, le doigt était suggestif.

Mais en ramenant le tout à sa place, la demoiselle ne chercha pas à cacher son sourire réjouit.
Que ce soit du à Draco ou au bijou, elle rayonnait de plaisir. Un instant, elle considéra la bague, à bout de bras, pensive.
Elle ne ressentait rien de spécial, si ce n'est le contentement et la bonne humeur.

"- Non, rien de perceptible en tout cas. Ou d'inhabituel."

Pourtant, son sourire allait s'élargissant et comme chargé de mystères. A dire vrai, elle notait bien un changement: l'impression nouvelle et grisante que tout lui réussirait.
Mais mieux valait ne pas en faire part à Draco, il se moquerait. Aussi fit-elle mine d'être affairée, jusqu'à ce qu'elle se rappelle d'un détail qui la sauverait et ne sorte à son tour un paquet de son sac.

"- Ne laissons pas passer une occasion de te rendre utile."

Se disant, elle déroula le collier de saphirs bleus acheté, lui aussi, aux enchères un peu plus tôt. Consciencieusement, elle jeta quelques sortilèges à sa surface, et en tira toutes les conclusions qu'il fallait.

"- Redresse-toi et aide-moi à mettre ce collier. Mieux vaut s'assurer qu'il ne présente aucun danger avant de l'offrir à ta mère."

Alors qu'elle s'était redressée, à genoux, elle s'arrêta, le front marqué d'une barre soucieuse:

"- Il est clairement ensorcelé. Peut-être préfères-tu qu'on effectue le test ailleurs...?"

En effet, il valait mieux. Sa mère était peut être une grande amatrice de pierres précieuses, de joaillerie et autres bijoux en tout genre, mais la mauvaise blague d'en recevoir un en présent qui s'avère être ensorcelé, elle serait capable de les maudire sur dix générations. Même celle de son précieux fils, son plus beau trésors comme elle aimait à lui dire souvent. Autant prévenir que guérir.

Draco se redressa donc pour se poster derrière la jeune fille, prêt à lui relever ses cheveux et lui accrocher ce précieux collier, quand celle-ci se stoppa net dans ses gestes.
Draco fronça les sourcils et se rassit sur ses jambes, l'air interrogatif.


De quoi parles tu? Tu ressens quoi?? T'as vu quelque chose.

Sa voix n'était pas emprunte de panique, mais d'une certaine inquiétude tout de même. Si celui-ci l'était vraiment et qu'il prenait la direction de celui qu'il avait utiliser quelques années auparavant pour tuer ce vieux fou Dumbledore, Draco avait alors fait une bien mauvaise affaire. Comment refourguer ensuite une babiole aux mœurs pas claire sans se faire prendre. Il aurait dû être bien plus prudent. un erreur de débutant. On ne l'y reprendrait plus à ça non.
Draco continua à ruminer, à broyer du noir, les traits contrariés, avant même que la jeune rousse ne lui réponde.

S'il était ensorcelé? Et pas qu'un peu. C'était bien pour ça qu'elle l'avait acheté. Non seulement en tant normal elle n'aurait pas pu se permettre de l'acheter, mais en plus il n'y aurait eu aucun défi à relever. Autant dire, aucun intérêt!
Voila tout ce que disait le regard qu'Artémis renvoya, en coin, à la question de Draco.

"- Pour l'instant, je ne sens rien, mais les quelques sortilèges de détection que je viens de lancer ne laissent aucun doute."

Voyant que ses précisions n'ajouteraient rien à l'affaire, elle s'empressa d'ajouter à mi chemin entre l'impatience et le soucis de rassurer Draco.

"- Qu'y a-t-il? Le collier n'a jamais tué qui que ce soit, sinon ça se saurait. Et je ne vois pas de moyen plus sécurisé et rapide pour le tester que de le faire en ta présence."

Ne prenant même pas la peine de dissimuler la grosse perche tendue.

"- Sauf peut-être Barker... Ou Snape!"

Balaye la remarque d'un geste, se disant qu'il ne fallait pas non plus piquer trop fort la fierté du monsieur.

"- J'ai juste besoin de connaitre la nature du sortilège. A toi de voir où tu préfères qu'on le fasse."

Certes, il y avait des raisons de discuter ou même de refuser le plan proposé par la demoiselle, mais à son attitude, on sentait qu'il ne valait mieux pas tenter le coup sous peine de subir son courroux.

Il n'y avait pas d'autres alternatives pour Draco, si Artémis en doutait, si ses sortilèges lui avait mis la puce à l'oreille, alors il se devait de suivre une démarche qui s'avérait la plus sûr pour la destinataire qui était sa mère. Il ne pouvait se permettre aucun risque. Il ne s'en remettrait jamais, si par une quelconque fierté, flemmardise ou autre, Miss Malfoy subisse les méfaits d'un collier récalcitrant. Mort ou pas mort, il y avait parfois bien pire que la mort.

Draco se repositionna contre son arbre.

Demandons à Snape. Je n'aime pas Barker et je n'ai aucune confiance en lui. Notre directeur est un ami de la famille, il ne posera guère trop de question et ira plus en notre sens que ce professeur, qui sort dont ne sait où.

Draco ne se cacha pas pour montrer son aversion pour son nouvel enseignant. Trop mystérieux à son gout, trop poli et trop lisse pour faire vrai.
Si tu doutes, je ne veux pas voir ma mère devenir une hystérique ou je ne sais quoi parce qu'on a eu un doute sur un sortilège lancé par une étudiante en première année.

Acide tant la réponse de Draco n'est pas celle attendue et tant elle la deçoit:

J'ignore qui de nous deux est le plus à plaindre du triste tableau que tu en peints...
Toi et ton peu de fierté? Ou moi et mon peu de crédibilité...?

Lèvres pincées, la miss se rassit elle aussi, fixant Draco d'un regard furibond

Je bricole des bijoux enchantés depuis que je suis née. Ne penses-tu donc pas que je sois capable, depuis le temps, de m'assurer qu'un collier ne présente plus le moindre danger?

Mais soit... Si tu ne te sens pas capable d'ouvrir le fermoir de ce bijou... J'irais chercher de l'aide ailleurs.

Hmpf. Sembla-t-elle dire tout en détournant le regard au loin, froide.

Aller quérir de l'aide....

n'en revient toujours pas.

On voit qu'il s'agit de ta petite maman.

Draco fronça les sourcils. Il fallait avouer que même après tant d'années passer aux côtés de sa camarade de classe, elle arrivait encore à le surprendre sur sa vie.
En effet, il n'avait jamais su ni vu cet aspect, plutôt ce hobby, de sa vie.
En tout cas, elle commençait à l'agacer avec ses remarques acerbes. Tout ce que Monsieur voulait était de profiter un tant soit peu du calme qui régnait dans le parc, avant de retourner dans le panier à crabes et autres lèches bottes qui arpentaient, à défaut de dire qu'ils y vivent, dans ce chateau.
La seule chose que le jeune homme eut à ajouter.


En effet, c'est bien parce qu'il s'agit d'elle, et si je ne te connaissais pas, j'y verrai une pointe de jalousie.

De la jalousie?!

Presque choquée.

Je pourrais être ta mère et ton amante à la fois, te procurer plus de plaisir que tu n'as jamais pu l'imaginer si je le souhaitais. Sans parler de l'emprise que ça me conférerais. Je ne vois pas ce que je pourrais avoir à envier à une femme qui ne pourra que t'apporter déviances perverses et autres pensées inavouables si elle devait entrer dans la compétition. Imagine un peu... L'assurance d'être bichonné tout en ayant le meilleur orgasme de toute ta vie. Tout ce qu'il faut pour combler un homme. Souhaites-tu que ça vienne de ta mère?

Voila qui, prononcé avec assurance et une dose bien calculée de séduction, laissait une drôle d'impression. Un peu comme si on se trouvait tout nu en pleine rue.

C'est bien parce que tu n'as jamais gouté l'amour d'une autre que de ta mère que tu peux te permettre ce genre de commentaire inconsidéré...

Le considère un instant, un sourire hésitant entre être dégouté et amusé au milieu de l'attitude de provocation même pas déguisée.

Jalouse? Non, je ne pense pas. Ecoeurée par ton manque d'imagination et d'initiative? Plus certainement. Au moins, je commence à comprendre d'où te vient de gros complexe.

Quelque part, on pouvait dire qu'Artémis n'était vraiment pas fière de ce qu'elle était entrain de dire. Elle dépassait clairement les bornes de ce qu'elle considérait comme convenable. Mais arrivé le sujet de la mère (qui dans son schéma à elle était un point vide) et de sa faiblesse, elle avait toujours un peu tendance à s'enflammer.