Tais-toi mon coeur

Ayant laissé à Harry le soin de s'accomoder avec son retour à l'Ordre, part à la recherche de sa muse, qu'il ne trouve pas. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'il ne l'avait pas vu et bien qu'il sache que leur histoire était sur le fil du rasoir, il avait besoin de la voir. Il ne savait plus comment être simplement lui auprès d'elle, il ne savait plus tant de choses, et cela lui faisait bien plus peur que tous les bruits de cette guerre qui ne cessait jamais au dehors.
Entre dans sa chambre, le coeur en suspend, ne sachant pas s'il l'y trouvera, mais l'espérant secrètement.

Sur le lit, une lettre.

Sirius,
Inutile de me chercher, je suis partie où tu ne peux pas me retrouver. Pardonne ma faiblesse, mais te l’annoncer en face fut au dessus de mes forces.
Mais voila, je quitte l’ordre et sa protection, tes bras et leur sécurité, mon cœur et l’assurance de toujours pouvoir te retrouver. Insensé n’est-ce pas ? Vu comme ça, surement. Et pour le coup, c’est un choix que je n’essayerai pas de t’expliquer. Il fallait que je le fasse, parce que je m’en vais faire ce que je peux, ce qu’il faut. Voila tout.
Accuse mon égoïsme si tu le souhaites. Je n’y vois que la meilleure des solutions après mûres réflexions. Pour nous, pour ceux qu’on aime, pour ce monde où on veut s’aimer, où étoiles, nous pourrons briller l’une pour l’autre sans jamais craindre la nuit.
Cette quête que j’entreprends est la mienne et aucun retour en arrière n’est possible. C’est donc dans un monde en paix que je te donne rendez-vous. Toute prise de contact de ma part ou invitation à se rencontrer devra être considéré comme un piège. De même, n’essayez pas de me sauver si je devais être faite prisonnière. J’assume mes décisions et serais quoi qu’il arrive heureuse de jouer ce rôle, d’avoir essayé.
Et puisse que dire au revoir est si difficile, je préfère essayer un adieu.
A dans une autre vie, toi que j’aime plus que tout,
Diony.
PS : tout ce que je n’ai pas dit, je l’ai pensé.

Ressent un serrement au coeur lorsqu'il découvre une lettre sur son lit. Refusant de se laisser aller à ce qu'une voix lui crie, vient s'assoir et prend la lettre. Hésite encore une seconde avant de la lire, et une fois que c'est fait, ne bouge pas, ne respire presque plus. Reste là, les yeux fixés sur un point vide, le front légèrement plissé. Accuser le coup, il fallait accuser le coup mais pour le moment il ne ressentait rien d'autre que du vide, de l'incompréhension. Il avait beau tenter de sentir quelque chose : de la colère, de la souffrance, de la peine, de la rage... rien. Un vide immense et effrayant. Un fil avait lâché en lui. Il s'était brisé d'un coup et il empêchait son coeur de se connecter avec son esprit.
Pendant de longues minutes il resta là, à fixer ce point et puis, il remit la lettre sur son lit et s'en alla de la chambre sans un mot, sans un sourcillement. Il alla dîner avec le reste de l'équipe comme si de rien n'était. Il plaisantait, riait même mais ne ressentait même plus la joie si virulente qui l'avait frappé du fait que Harry soit là. Non, il ne ressentait plus rien. Son coeur venait de s'éteindre.