A l'infirmerie

Sort après avoir remercié Roger égalemment et vient chercher la main de Lola une fois dehors. Lui sourit.

Tu es heureuse alors ?

Lui, il avait l'air heureux et soulagé que tout aille pour le mieux.

Ironique.

Non j'aurai préféré que ça aille mal...

Lui fait une grimace avant d'afficher un sourire radieux.

Non, je suis au comble du bonheur. On l'a vu, il existe. On l'a entendu, il vit. Il est là.

Pose la main sur son ventre.

Plaisante à moitié :

On a vu un point.

Sourit :

Mais on l'a entendu, oui.

En semble encore très troublé alors que ses sensations lui reviennent. S'approche et pose sa main sous celle de Lola. Lui, se sent cependant frustré de ne pas en avoir vu plus, de ne pas pouvoir le sentir. Sa réalité restait encore trop irréelle.

Je n'arrive pas à y croire tu sais. Ca semble tellement...

Semble profondément ému.

Tant qu'on ne le verra pas vraiment entant que bébé ou le sentira vraiment bouger, je pense que ça sera comme ça, un peu irréel. Pourtant, tout est vrai.

Dans quelques mois, quand mon ventre grossira.

Pose une tête câline contre elle.

J'ai hâte de le sentir. Et de voir ton ventre s'arrondir.

Moi aussi, c'est la partie la plus interressante quand même et pour toi et pour moi. Même si me voir devenir baleine m'effraie un peu.

Lui embrasse le front.

Arrête de dire ça, tu ne deviendras pas une baleine.

Lui prend la main et commence à avancer dans le couloir afin de rejoindre leur chambre.

Il n'y a rien de plus beau qu'une femme enceinte. J'ai toujours trouvé ça magnifique. Et ça m'a toujours beaucoup intrigué, ce ventre rond.

Et bien là tu verras l'intrigue de près. Avec les avantages et inconvénients.

Avance dans les couloirs le pas léger, un sourire qui ne s'efface pas de ses lèvres. Comme si tous les doutes et questions ne pouvaient l'atteindre en ce moment. Pour le moment, la simple idée d'avoir ce bébé dominait. Un bonheur sans nuages.

Mais ça me rassure de savoir qu'il va bien. Avec les entrainements.... enfin j'ai pris des sorts et ....mai si tout va bien. Tout ne peut que aller par la suite.

Comme pour s'en assurer :

Tout ira bien.
Maintenant que tu sais, tu vas tout faire pour que tout aille bien et si jusqu'à présent c'est allé, je ne vois pas pourquoi ça changerait.

Ouvre la porte de leur chambre.

Parce que l'aventure de la vie est pleine de surprise. La preuve, le bébé est dans mon ventre.
J'ai encore envie de partager ce moment rien que à nous. Ca te dérange pas qu'on le dise plus tard. Je veux qu'on reste un peu que tous les 3. Après je sais que ça va être soit l'euphorie soit la panique.

Entre avec elle et referme la porte.

On le dira quand tu en auras envie. Rien ne presse.

Il était déjà très heureux de l'avoir annoncé à deux personnes et il avait envie de le hurler un peu à tout le monde mais en même temps il avait envie de protéger ce secret si cher le temps de s'y faire complètement.

Oui et non. Va falloir quand même l'annoncer avant mes 4mois.
Puis j'ai envie de tellement de chose. C'est bête, mais être sûr de sa chambre, lui trouver des habits, des jouets. On va faire comment??? On ne peux pas sortir???

Baisse les yeux, s'appuyant contre la commode, les deux mains posées dessus. Soupire en faisant retomber ses bras le long de son corps. Explique son point de vue avec douceur :

Lola... tu ne crois pas que ce serait mieux pour nous de ne pas rester ici jusqu'à la fin de ta grossesse ? Le dernier mois on pourrait partir quelque part en sûreté. Pour que tu lui donnes la vie, pour qu'on puisse s'occuper de plein de choses. Lui donner une autre vie que celle là.

Le regarde presque comme s'il disait un gros mot.
Elle y avait pensé mais était vite venue à la conclusion que

Non. Je sais que ça serait mieux. Pour le bébé. Plus agréable pour nous. On commencerait vraiment une nouvelle vie. Que maintenant je ne peux plus penser à me battre comme avant du moins pour le moment.

Mais ici, j'ai tout ce qu'il me faut. J'ai Roger qui est là pour me soigner, me guider et mettre le bébé au monde. Ici je sais que nous sommes et surtout que tu es en sécurité. Ici il y a un tas de personnes qui nous aideront, ne serait ce qu'à garder le bébé de temps à autre pour nous permettre de souffler.

Ne la comprend pas. Reste silencieux un instant en permettant à ses paroles de trouver chemin dans ses idées et à ces dernières de se former à partir des données reçues :

Lola, ici nous sommes au sein de la résistance. Ce lieu est peut être sécurisant mais il n'est pas un lieu de vie. Il est là pour offrir une planque à ceux qui se cachent de l'autorité et tous ceux qui sont là auront bien d'autres choses à faire que de garder un bébé. Moi aussi je me sens dans un cocon ici, comme si rien ne pouvait m'arriver mais... c'est de nous qu'on parle là. De notre vie de famille.

Marqué par ce qu'il dit :

Et je n'ai pas envie de la commencer enfermé ici, dans une prison.

Justement, je me cache de l'autorité.

Tu te vois vivre en ermite. Je ne ferai confiance en personne où qu'on soit. Ni aux voisins ni même aux marchands de légumes. Je ne me vois pas avoir peur de mes moindres fait et gestes de me dire que quelqu'un peut nous trouver.

Baisse la tête et dit d'une petite voix :

Si c'est juste à cause de moi, je ne suis pas si recherché que ça.

Je le sais bien, mais partir vivre tous les deux ne peut se faire comme ça. Surtout avec un bébé.

Et puis je veux me battre. Je sais que pour le moment je ne peux plus aller sur le terrain, mais je peux me rendre utile autrement.

Toujours de la même façon :

Ok. Je comprends.

Accepter en est une autre c'est ça?

Relève le visage, sérieux et calme :

Je ne sais pas ce qui est le mieux. J'aimerais juste que cette guerre cesse enfin. J'avais déjà peur avant mais à présent cette peur me fait mal.

J'en ai plus envie que j'amais car je ne veux pas élever notre enfant dans un tel univers. Mais C'est aussi là et bien réel. Il faut faire avec et tout faire pour qu'elle cesse.
Je ne veux pas que cette peur vienne gacher tout le bonheur que le bébé peut apporter.

Doux :

Tu ne pourras pas m'empêcher d'avoir peur pour vous.

S'approche d'elle pour la serrer un instant dans ses bras.

Je sais bien.

Passe une main douce sur son visage.

Tout comme tu enlèveras la peur que j'ai pour toi. Mais ici on avant tout un médecin juste là pour le bébé, s'il y a quoiqu'il arrive et j'ai confiance en Roger.

Hoche doucement de la tête en posant sa main sur celle de Lola.

D'ici sa naissance on peut peut-être espérer que la guerre sera fini.

Sait cette idée utopique, mais préfère pour une fois se raccrocher à ce qui le soulage momentanément.