Au pays des bizounours

Je comprend.

Lui caresse le visage et l'embrasse doucement.

Un jour vous serez tous réunis, j'en suis certain.

Je l'espère. Mais en attendant je t'ai toi. Et tu es ma nouvelle famille.

Sourit.

Et toi tu es la seule que j'ai jamais eu.

Lui prend sa main pour jouer avec. Elle se sentait mal à ses mots et voulait lui dire ce qu'elle en pensait. Mais ce n'était pas le moment.

En espérant qu'elle grandisse un jour.

Se redresse un peu
Je parlais du chien. Ne panique pas.

Sourit.

Je ne panique pas. Je ne panique plus.

Lui lance un regard qui en dit long sur cette idée.

Quand tu seras prête, je le serai avec toi.

Tu veux dire que tu veux??
Waa là pour le coup c'est moi qui panique.

Rigole.

Et bien laissons la nature et le destin faire leur travail et nous verrons bien.

Rit en choeur.

Je veux dire que quand tu en auras envie, je ne te dirai pas non.

Lui sourit largement.
Mais j'en ai envie. Très envie. Sauf que ça à quelque chose de flippant.

C'est à moi que tu viens dire ça ?

En rit plutôt qu'autre chose.

Non ce que je veux dire, c'est que ça change une vie. Ta façon de voir les choses. De les aborder. C'est l'inconnu.
Mais je pense que c'est la plus belles des expériences. Que du bonheur.

Et là je suis bonne pour n'avoir que le chien et à la limite le chat.

Ressent un petit quelque chose au ventre en l'entendant parler. Oui, ça changeait une vie et il ne savait pas s'il serait capable de porter ce rôle au mieux.

Non, c'est un défi que j'ai envie de relever auprès de toi. Même si l'idée qu'un être dépende de moi me terrifie.

D'abord ça ne sera pas un être mais ton enfant et je pense que ça ça change tout. Et il y a dépendre et dépendre. Je pense que quand il s'agit d'une des personnes qui représente le plus à tes yeux, cela n'a aucune importance.
Un enfant te donne tellement en échange. Son premier sourire, la façon dont il te regarde, son premier rire. De voir qu'il se construit grace à toi.

Je suis sûr que tu t'en sortiras très bien. je ne me fais pas de soucis là dessus.

C'est justement au niveau de la construction que je m'inquiète. Quand on voit ce que ma mère a fait de moi, tu ne peux pas m'en blâmer. Même si je sais qu'à tes côtés tout sera différent.

Mephisto. Je vais t'apprendre quelque chose: tu n'es pas ta mère.
Tout ceci sera tout nouveau pour nous deux et ce que tu as pu vivre avant, tu ne le revivra pas là, car tout est différent.
Regarde au fond ce que tu es réellement. Ce que ta mère avait fait de toi est mort depuis bien longtemps au final.

Ces mots résonnent en lui comme une vérité qu'il n'avait encore jamais formulée. Perturbé un instant, regarde de nouveau Lola :

Dans ce cas je donnerai à cet enfant tout ce qui est vivant aujourd'hui.

Jouant avec sa main dans la sienne, en souriant.


Donne lui déjà la vie, après on verra

Se recale sur son torse.

Sourit :

Pour ça je crois que tu t'en sortiras mieux que moi. Mais si tu parles de la conception, ne t'en fais pas : j'y survivrai.

Rigole doucement.

Rigole doucement.
Mephisto ait un peu confiance en toi.
Je n'y connais rien non plus.


Mais me voilà rassurer que tu survives à la conception. Quoique si je joue la mante religieuse et que je te dévore ensuite.

Grimace :

Tu n'oserais pas...

Non rassure toi, je suis végétarienne. Tu as de la chance sur ce coup.


Puis ton "j'y survivrai", genre c'est une corvée.

Rigole et absolument pas crédible, lève les yeux au ciel :

Une véritable corvée, tu n'imagines même pas à quel point !

Faussement boudeuse.

Ohhh bien dans ce cas je ne vais pas te l'imposer plus que ça. Cette corvée n'aura plus lieu d'être.

Rigole :

Je suis curieux de savoir qui tiendrait le plus longtemps à ce petit jeu.

Tu penses que je craquerai avant?

Hausse une épaule :

Je ne sais pas. Me connaissant c'est moi qui craquerait le premier.