Pleine lune, dernière nuit

Ouvre la porte d'un coup de baguette alors qu'on frappe.

Entre, Mina.

S'avance dans la pièce dont elle clos la porte. Elle allait commencer avec le côté professionnel de cette visite.
Tend une pochette à Sirius.

Ce sont les potions dont tu vas avoir besoin. J'imagine que je n'ai pas besoin de te ré-expliquer leur utilité.

Le voit faire machinalement "non" de la tête en attrapant la pochette.

Merci. Cette aide me sera précieuse.

Retourne à ses préparatifs en essayant de ne pas trop faire attention à la présence de la femme.

Laisse un petit silence s'installer en le regardant alors que sa technique pour devenir subitement invisible est toujours aussi peu efficace.

Tu sais que tu n'es pas obligé de le faire, n'est-ce pas ?

Et voilà, ça recommençait. Entouré de nounous, qu'il était.
Se sent injuste d'avoir eu cette pensée. Se contente donc de répondre :

Je sais.

Puis considère que ce n'est pas suffisant :

Et ne cherche surtout pas à me convaincre de laisser tomber.

Ce n'est pas ce que je comptais faire. Je m'inquiète, c'est tout. Et je me pose des questions aussi.

Le voit relever la tête vers elle. Il avait très bien compris de quoi elle parlait. Lui rend un regard calme et rassurant, en s'approchant de lui.

Tu ne crois pas que cette mission tombe à un mauvais moment pour toi. Que ça risque de compliquer les choses ?

Se braque.

Je n'ai pas envie d'en parler.

Elle savait bien qu'il n'en avait pas envie.

Ecoute Mina, il n'y aura jamais de "bon moment" pour ce genre de mission. Je dois le faire, c'est tout. Tu devrais me comprendre, on est pareil sur ce point. A l'exception que toi tu t'enfermes dans ton labo et que moi je passe à l'action. Je connais les risque de cette mission et crois-moi je suis le mieux placé pour savoir à quoi m'attendre.

Pose ses mains sur ses bras par reflexe mais une fois qu'il l'a fait, ne sait pas vraiment à quoi ça va le mener. Assure alors encore une fois :

Ca se passera bien. J'ai confiance.

Inspire.

J'aimerais partager ta certitude.

Prend l'une des mains de Sirius et la serre franchement dans la sienne en le regardant.

Et j'aimerais que tu me parles aussi.

Baisse la tête en soupirant. Pas parce qu'il en a marre, mais presque par lassitude.
Pose sa main livre sur la joue de Wilhelmina.

Je t'en parlerai, mais pas maintenant. A qui d'autre pourrais-je en parler de toute façon ?

Lui sourit. Il se sentait calme en sa présence, ça avait quelque chose de rassurant. Elle lui sourit en retour. Ils se comprenaient sans avoir besoin d'en dire plus. En y songeant une seconde, ils n'avaient jamais su autant se parler et s'aider que depuis qu'elle était réapparue dans sa vie. C'est à ce moment précis qu'il comprit qu'il pourrait toujours compter sur elle et qu'elle représentait à ses yeux bien plus qu'une amie ou une amante.
Se penche en avant et la serre dans ses bras assez brièvement.

Merci d'être là.

Lui sourit en retour et le serre dans ses bras également. Il avait tellement changé. Ils avaient tellement changé.

Ne me remercie pas, Sirius. Et fais attention à toi, tu veux ?

Sourit, attendri :

Si même toi tu te mets à montrer autant que tu t'inquiètes c'est que je dois vraiment être dans la bouse de dragon.

Fait un genre de grimace.

Je te préviens que si tu ne reviens pas de cette prison, je viendrai t'y chercher et je te ramènerai par la peau du cou. C'est clair ? Et au lieu de rire comme un benêt tu ferais mieux d'imprimer là dedans

Lui plante son doigt dans le front.

que je suis beaucoup plus redoutable qu'un détraqueur.

Ok, je grave ça dans ma mémoire. Tu as au moins le mérite d'être plus agréable à regarder qu'un détraqueur.

C'est là toute la perfidie de la chose.

Succube !

Sourire étrange.

Et fière de l'être.

Sur le départ.

Va donc essayer de trouver le sommeil. Si tu as besoin de moi je serai dans ma chambre.

Sent sa chaleur fraichement retrouvée le quitter déjà alors que Mina s'apprête à sortir. Lui fait un signe de tête pour confirmer.

A plus tard.

Puis la regarde sortir. La pièce ne mit que quelques secondes à redevenir aussi froide qu'avant. Ou peut-être était-ce simplement lui à présent qu'il se retrouvait une nouvelle fois face à lui-même.